Le Crapaud, Tristan Corbière
Fiche : Le Crapaud, Tristan Corbière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julien Parlant • 24 Juin 2024 • Fiche • 13 488 Mots (54 Pages) • 110 Vues
EAF Orale :
« Le crapaud » - Tristan Corbière, Les amours jaunes, 1873
Introduction :
Le XIXème siècle est marqué par l’arrivée du Symbolisme, mouvement principalement poétique qui a pour but d’évoquer une
poésie, une littérature nouvelle. Le poème est « Le crapaud » de Corbière publié en 1873. Il s’agit ici d’un sonnet autoportrait.
Ce poème présente l'assimilation du poète avec le crapaud, et montre de façon originale la dérision avec laquelle Corbière se considérait
mais aussi comment le poète est perçu dans la société.
LECTURE
Quelles innovations Corbière propose-t-il à travers ce sonnet parodique ? Tout d’abord, dans un premier mouvement, nous parlerons du
décor du poème, une parodie du Romantisme du vers 1 à 3, par la suite, nous verrons dans un second mouvement le décor sonore du vers
4 à 6, puis, nous verrons dans un troisième mouvement, que le crapaud est nommé et fait l’objet d’un dialogue entre le poète et sa bien
aimé du vers 7 à 10, enfin dans un quatrième mouvement, nous verrons la dispute au sujet de cet animal dans lequel le poète finit par se
reconnaître du vers 11 à 14.
Le décor du poème ainsi que la parodie du Romantisme se voit, au premier vers par une assonance en « an » avec « chant », « dans »
et « sans », qui pourrait montrer une mélodie qui tourne à vide. Également, l’expression « sans air » donne l’impression d’être opposé au
Romantisme de la nuit. Dans les vers 2 et 3, Corbière parodie la tradition poétique avec l’éclat, qui est argenté, de la lune comme le montre
« plaque », « métal » et « les découpures », l’allitération en « l » avec « La lune », « plaque » et « métal clair » met en évidence la lune
argenté, l’allitération en « que » avec « plaque », « clair » et « découpures » souligne, elle, l’impression de dureté. La nature est par ailleurs
réduite, ici, à du « vert sombre », ce qui marque une grande différence sur le Romantisme. Nous avons pu voir la parodie du Romantisme,
ainsi qu’un décor plutôt détaillé pour le poème, ce décor plutôt détaillé pourrait se compléter avec le décor sonore, qui est l’objet du second
mouvement.
Le décor sonore du poème se voit avec, au vers 4 « Un chant » qui est précédé par des points de suspension, marquant là une ellipse,
cela sous-entend un chant en continue, le rythme est saccadé, et par conséquent, bouleversé, l’enjambement entre le vers 4 et 5 souligne
ce bouleversement, le chant serait « Enterré », « sous le massif », cela revient à une métonymie, où ici, l’animal est désigné par son chant, le
vers 5 est suivi par des points de suspension, ici marquant l’arrêt du chant pour laisser place au début d’un dialogue au vers 6 par « Ca » qui
marque un langage plutôt familier, et du tutoiement, qui marque là un rythme saccadé. Plus loin dans le vers avec « c’est là » montre un
animal chosifié, et relève une manière dévalorisante de présenter le dit animal. Ce décor sonore montre l’avancé du poème avec
l’introduction d’un animal, comme montre le troisième mouvement, où le crapaud est nommé et fait l’objet d’un dialogue entre le poète
ainsi que sa bien aimé.
Ce dialogue commence par une exclamation, introduisant « Un crapaud ! », qui montre une réplique de la bien aimée, un crie de
répulsion. Le vers 8 montre, lui, le poète qui se présente comme un chevalier « soldat fidèle », c’est là de la poésie courtoise. Le vers 9 est
un rythme saccadé, « poète tondu » est mis en valeur car il est entre les virgules, et c’est une image qui renvoie à la charte du poème, c’est
une personnification, qui renvoie à une représentation du poète. Le vers 10 montre un « Rossignol » qui est un oiseau célèbre pour la beauté
de son champ, particulièrement la nuit, c’est une opposition au crapaud c’est une antithèse, mais « de la boue » qui suit est une défense du
crapaud et renvoie à un chiasme sonore avec rossignol et « Horreur », et cela revient à une antithèse. Le dialogue entre le poète et sa bien
aimé, où le crapaud est nommé, marque un tournant dans le poème, qui est plus souligné dans le dernier mouvement, où nous verrons la
dispute au sujet de cet animal dans lequel le poète finit par se reconnaître.
Le poète est imperturbable et le reste avec la continuité de son propos « … Il chante », il poursuit la métaphore entre lui et le
crapaud, l’opposition se poursuit tout de même dans le dialogue, comme pourrait le montrer la suite de phrases non-verbales et « Horreur
pourquoi ? », c’est une liberté prise par Corbière qui souligne un niveau de langue familier. Dans le vers 12, on voit toujours cette familiarité
avec l’omission de la négation, « Vois-tu pas », qui d’ailleurs, « Vois-tu » renvoie à « Vois-le » au vers 9, une répétition d’un vocabulaire
simple, il y a cependant une évolution en parlant ici de « l’œil » du crapaud. Le dernier vers est séparé par des pointillais, une innovation du
poète qui marque une entorse à la tradition en disloquant la dernière strophe. On peut y voir une assonance en « oi » avec « Bonsoir » et
« moi », qui montre également une mise en abyme du poète, lui-même, en se définissant comme étant le crapaud, ce dernier vers est
également une référence au titre.
Corbière innove donc en plusieurs point, premièrement, la forme du poème est plutôt originale, il s’agit d’un poème inversé, il
innove
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