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Le Crapaud Tristan Corbière

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Par   •  11 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 389 Mots (6 Pages)  •  427 Vues

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Le Crapaud

Tristan Corbière

Analyse linéaire n°4

Né à Morlaix en 1843 mort d’une tuberculose et rhumatisme articulaire à 29 ans en 1875 dans son manoir breton, seul, sans enfant = comète littéraire. Père capitaine au long cours et romancier. Maladie osseuse + laideur = existence marginale + doit renoncer au bac section rhétorique et logique à cause de sa maladie. Se met à écumer les cabarets et voyage dans le sud de la France pour sa santé. Se lie avec un couple d’artistes et fait de la femme Armida Josefina Cuchiani sa muse avec la complicité du mari. Échec sentimental, décadentisme. 1 seul recueil publié à compte d’auteur, Les Amours jaunes en 1873, passé totalement inaperçu jusqu’à sa réhabilitation par Verlaine 10 ans + tard qui lui consacra un chapitre dans son essai Les Poètes maudits (1884). De plus, figure dans la bibliothèque de Des Esseintes dans A rebours (or, sonnet écrit « à rebours ») et lien avec « le Rossignol » de Verlaine publié dans « Paysages tristes » in Poèmes saturniens (1865). « Le Crapaud » = choix d’un thème repoussant. Octosyllabe = contre Romantisme + trivialité du sujet.

*LECTURE*

PB : comment le poète se décrit-il à travers le prisme du crapaud ?

Mvmts : T1= un cadre bucolique inquiétant T2= une parade amoureuse dissonante Q1= chant disharmonieux    Q2= élucidation : crapaud = poète  

1er mouvement, tercet 1 : 

-Cadre romantique : nuit d’été « la lune », « massif », « vert sombre » + ambiance sonore suggérée par l’anaphore « un chant » v.1, 3 et 11 + ponctuation : les points de suspension invitent à des pauses contemplatives tt comme l’absence de verbes d’action : le temps est comme suspendu => topos romantique de la promenade au clair de lune

-Indétermination quasi merveilleuse du cadre (article indéfinis => articles définis)

-Un tableau suggestif : thématique du « clair » v.2 / obscur représenté par la rime signifiante « sombre/ ombre »

-Sens sollicités : « chant » (ouïe), « sombre », « clair », « vert » (vue), « métal », « froid » (toucher), « sans air » (odorat)

-Mais quelque chose d’inquiétant, voire de dysphorique s’immisce dans ce cadre idyllique : l’ensemble est placé sous le signe du manque « sans air », sans lumière (rime sombre/ ombre).

-La lune est réifiée, assimilée à une « plaque de métal »

-Association discordante de sonorités liquides et occlusives [p/K/l/d] au v.2 créent une dissonance

-Une violence latente semble s’immiscer dans ce décor romantique propice à l’épanchement lyrique et à la conversation amoureuse : « métal », « découpures »

2ème mouvement, tercet 2 :

-V.4 « … » invitent le lecteur à écouter. L’allitération en [K] et l’assonance en [o] laissent entendre le coassement du crapaud avant même son entrée en scène qui est ainsi dramatisée

-Le chant se déploie : 1 vers au T1, du v. 4 à la 1ère coupe secondaire du v. 5 => vers croissant si l’on considère le rejet.

-Thème de la mort « Enterré », « sombre », « froid sous sa pierre »

-De plus le rejet scinde l’oxymore v. 4-5 « Tout vif/ Enterré », distribuant les pulsions de vie et de mort de façon manichéenne, le mot « Enterré » étant en outre isolé en début de vers par une virgule, tandis que les phonèmes en commun à la rime « vif/ massif » forment le mot « if », arbre qui pousse dans les cimetières

-V.5 allitération en [s] qui reproduit le bruit que fait le crapaud dans le massif, dramatisant ainsi son entrée en scène, et anticipe le persiflage de la compagne  

-Le tiret lui-même contribue à l’aspect tranchant de l’ensemble. Prise de parole ? Cette hypothèse semble être confirmée par l’impératif « Viens » qui, outre les déictiques « là » v. 5 et 9, invite la compagne et le lecteur à découvrir l’être mystérieux qui se cache « sous le massif » => tutoiement indique une certaine intimité, réelle ou supposée par le crapaud, entre les 2 protagonistes.

-1ère occurrence de ce dernier = pronom démonstratif neutre contracté à usage oral voire familier, en tout cas connotant le mépris « ça » + reprise pronominale du même acabit « c’». Le mystère de son identité reste entier mais fait l’objet d’une entreprise de désacralisation qui sera confirmée au v. 9.

L’irrégularité des octosyllabes par rapport au T2 souligne le malaise qui semble s’installer.

3ème mouvements, quatrain 1 : 

-L’identité du « crapaud » est enfin révélée mais concaténée par la ponctuation puisque le mot est placé entre un double tiret. Le point d’exclamation signale la déception et l’effroi de l’interlocutrice comme l’indique la question rhétorique « Pourquoi cette peur, / Près de moi, ton soldat fidèle ! »

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