En quoi l’écriture de Koffi Kwahulé met-elle en évidence la libération des traumatismes enfouis ?
Commentaire de texte : En quoi l’écriture de Koffi Kwahulé met-elle en évidence la libération des traumatismes enfouis ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar antonio56190 • 13 Juin 2018 • Commentaire de texte • 1 194 Mots (5 Pages) • 651 Vues
Problématique : En quoi l’écriture de Koffi Kwahulé met-elle en évidence la libération des traumatismes enfouis ?
I) La musicalité des aveux | II) Intériorisation des sentiments | III) Dualité destruction/reconstruction |
a) Une chanson ? Le prénom du personnage : « Jaz » > rappelle la musique jazz Reprise d’un groupe de vers + encadrement avec « non/nom », « en nous/en soi » : un refrain « en nous rythme une musique », le terme « note », « rythme », « jaz » : champs lexical de la musique L’écriture en vers avec échos sonores : « comme » + allitération en « fr » Phrase de bilan : L’écriture de Koffi Kwahulé touche à la poésie. Elle est proche de la chanson par les effets de refrain, d’échos sonores ainsi que par l’évocation de la musique jazz. | a) Un bâillonnement intérieur destructeur Mise en relief topographique « En apnée » : renfermement morbide sur soi-même + le moment qui précède le déferlement des notes dans la musique jazz L’espace blanc qui suit ce monosyllabe rappelle la non-existence des sens Suite de participes passés « bouché », « fermé », « fait taire » : elle se referme sur elle-même, elle bloque ses sens Personnification « faire taire ses oreilles » : boucher les oreilles, idée de renfermement « faire silence » + « ne jamais entendre » + encadrement « en nous..en soi » : impression d’enfermement en soi, de silence intérieur Phrase de bilan : L’auteur met en scène une femme qui, suite au viol, cherche dans un premier temps à se couper de ses sensations, celles-là mêmes qui ont été produites par le traumatisme | a) Un déferlement des sentiments Oxymore « silence explosant » : tout ce qu’elle a mis sous silence, explose enfin, se libère Gradation ascendante « imprévisibles incandescentes volcaniques »: larmes brûlantes qui jaillissent enfin Calligramme : un corps qui s’ouvre, bras en croix « Jaz ouvre les yeux » : idée d’ouverture L’ idée d’un déferlement, d’un jaillissement, d’un mouvement précipité : « volcanique » « explosant », « myriade », « flot », « envol », « éclos », « arc en ciel » « enfanter » « espiègle » « turbulentes » « se précipitant » Succession de connecteurs temporels : « d’abord », « puis » x2, « encore » « enfin » : souligne l’idée du jaillissement Phrase de bilan : Après cette mise en apnée, Jaz vit un déferlement de sentiments intérieurs. Ce jaillissement semble proche de la transe par la métaphore de notes jazziques qui s’entrechoquent |
b) Un texte rythmé Rythme ternaire : - avec l’anaphore « elle » strophe 4 - énumération en trois parties « imprévisibles incandescentes volcaniques » - deux tercets strophe 2 et 3 - 3 vers longs pour les bras en croix -Jaz compte « un deux trois » Répétitions : « note » « même » « autre » « traverser » « jusqu’ » « elle » « On dit que » L’idée d’une note qui revient dans le calligramme : métaphore d’un battement de cœur Rythme binaire : Anaphore « Jaz n’a pas compté » Deux quatrains : strophes 1 et 4 Alternance : « la place bleu de Chine/ traverser/ la rue Jaune d’œuf/ traverser » Reprise du refrain deux fois « une note puis... » Deux encadrements « en nous..en soi » ; « Jusqu’à...Jusqu’ici. » Hétérogénéité des vers : vers long : 15 syllabes, un pentasyllabe Vers court : 1 syllabe, un monosyllabe « Non » Crescendo des actions des notes à l’intérieur du calligramme Phrase de bilan : L’écriture musicale de Koffi Kwahulé est une écriture riche en rythmes variés ; loin d’un rythme monotone, cette écriture semble se libérer des codes de l’écriture traditionnelle autant du théâtre que de la poésie. | b) Des blessures enfouies « arracher le secret du silence » : l’idée de traumatisme enfoui « Assise sur la cuvette » : métaphore : elle s’assoit sur l’atrocité du viol Image christique (le sacrifice): Calligramme : évoque le sacrifice du corps féminin Cette image christique est renforcée par l’alternance topographique droite-gauche des deux comparaisons « comme on frappe » « comme pour se tenir » rappelant les stigmates du Christ De nouveau l’image du Christ repérable dans le parallélisme de construction «la robe dans la main gauche/ la culotte dans la main droite » évoquant ainsi le sacrifice de la femme (robe) et de sa sexualité (culotte) L’élément feu destructeur : « volcanique » l’anaphore « Jaz n’a pas compté » + la négation « Non » : refus de l’événement traumatique Phrase de bilan : Le personnage féminin de Koffi Kwahulé prend une figure christique qui met en relief le sacrifice de son corps, de sa sexualité, de sa dignité, de son humanité. | b) Un cheminement vers la paix intérieure « traverser » x2 : traversée dans le désert, le cheminement, le chemin de croix Image christique : le salut de l’humanité. Par les stigmates et l’état hypnotique, Jaz semble illuminée : « Jaz ouvre les yeux et réalise » « Pied nus » : purification spirituelle dans la tradition juive : Jésus lave les pieds de ses disciples champ lexical de la couleur : arc en ciel, bleu de chine, jaune d’œuf Bleu + jaune = vert : couleur de l’espoir ouvre les yeux + s’éveiller : renaissance La quête d’identité : « Nom » avec une majuscule qui fait écho au refus, le « non », l’affirmation de soi Renaissance sous un autre nom : Jaz (avant elle s’appelait Oridée) La didascalie « dernière balle dans le dernier barillet » : vengeance, la fin d’un cycle et le début d’un autre « comme on frappe à la port » : idée d’un cheminement mais aussi d’un besoin de réconfort « Jusqu’à ce que » + « jusqu’ici » = cheminement Phrase de bilan : Koffi Kwahulé offre l’image d’une femme qui se reconstruit intérieurement : elle se retrouve un nom en lien avec la musique jazz ré-accédant ainsi à une nouvelle identité, à une humanité perdue |
Conclusion partielle : Koffi Kwahulé met en scène un personnage qui raconte les traumatismes du viol par une écriture « choralique » et rythmée influencée par le jazz comme si le chant ou la poésie semblait être le seule moyen de transcender les atrocités vécues | Conclusion partielle : Koffi Kwahulé met en relief le choc traumatique du viol par la mise en évidence d’un personnage qui souhaite en finir avec ses sensations et son identité sacrifiée | Conclusion partielle : Koffi Kwahulé permet à son personnage de transcender les traumatismes par la transe jazzique qui libère les sentiments enfouis et permet de retrouver une nouvelle identité |
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