Commentaire du discours d"Etienne, "Germinal", Zola

En quoi est-ce que le héros dans le texte de Zola est-il exceptionnel?

Pendant des siècles de la culture humaine, la définition du héros ne changeait pas. Ce personnage avait certaines limites qui ne pouvaient pas être dépassées. Avant le roman réaliste en XIX siècle ces limites restaient „intouchables“. Pourtant, avec les premiers romans de Balzac et de Stendhal, ces frontières s'effacent et laissent place pour une nouvelle génération des héros. Dans l'extrait du roman Germinale (1885) Emile Zola nous présente le personnage centrale de l'histoire- Étienne Lantier, qui vient d'un milieu ouvrier.

Nous pouvons nous demander dans quelle mesure ce personnage est-il exceptionnelle tant que personnage héroique.

Dans un premier temps nous observerons le personnage d'Étienne en confrontation avec la définition classique d'un héros et dans un deuxième temps nous étudierons le personnage tant qu'une personne qui fait preuve du grand courage.

Dans la littérature classique le héros est un type de personnage consacré aux nobles. Dans les mythes grecs et les tragédies classiques c'est l'aristocratie qui garde le droit d'incarner l'idéal héroique. Ce sont les personnages nobles qui luttent contre les ennemies, les dieux et le destin. Odyssée, Achille, Phèdre – tous ces personnages connus appartiennent à la noblesse et leurs histoires se déroulent dans ce milieu. Par contre, chez Zola nous pouvons observer un personnage héroique qui n'est pourtant pas noble. Étienne Lantier n'est qu'un simple ouvrier, ce qui n'est absolument pas admissible pour un héros classique. D'un point de vue d'une pièce antique Étienne n'a rien à faire avec un héros – il n'est pas noble, ces luttes ne visent pas à vaincre le destin ou les dieux, mais à améliorer ces conditions de travail et donc de vie. Pour lui l'acte héroique ne consiste pas à commettre un sacrifice de sa vie pour les caprices des forces supérieures. Le vrai côté héroique de ce personnage se trouve dans sa volonté de lutter pour le bien de ses camarades: „c'était le chef de la bande, l'apôtre apportant la vérité“. Cela fait d'Étienne un personnage intéressant à comparer à l'image habituelle d'un héros classique.

La grève peut apparaître mesquin par rapport aux tragédies. Cependant, nous pouvons tirer une parallèle entre les épreuves qui attendent les nobles des tragédies antiques et classiques et les ouvriers dans le roman de Zola. Ces deux classes sociales opposées ont un défi commun – elles se voient forcer à lutter pour leur existence ou l'existence des autres. Ce sont “le tarif de boisage“ et „l'économie déguisée“ qui trouble la vie d'Étienne, non pas les batailles de Troya. En vérité Étienne se bat pour une cause presque plus noble, que celle des héros classiques – il lutte contre „le salariat - une forme nouvelle de l'esclavage“. Ce, qu'on pense bon au début – le salariat – est en vérité l'origine de la misère des ouvriers et donc du héros central aussi.

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