Commentaire grève des mineurs Zola Germinal
Commentaire de texte : Commentaire grève des mineurs Zola Germinal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arpad62 • 30 Mars 2019 • Commentaire de texte • 1 195 Mots (5 Pages) • 2 703 Vues
Commentaire du texte extrait du roman d’Emile Zola, Germinal
[phrase d'accroche ou entrée en matière] Les frères Goncourt, dans leur préface au roman Germinie Lacerteux, déclaraient vouloir introduire « les basses classes » dans le roman. [présentation de l'oeuvre et de l'auteur] Or, c’est bien ce que Zola, le chef de file du naturalisme, réussit à faire dans son célèbre roman Germinal, le roman de la mine et des mineurs. [présentation de l'extrait] Dans un extrait du chapitre V de la 5ème partie de cette œuvre, le narrateur décrit la foule des mineurs de Montsou en grève et en colère vue en focalisation interne à travers le regard de Mme Hennebeau, l’épouse du directeur de la mine, de l'ingénieur Négrel et de trois jeunes filles de ses amies. [problématique] Mais quelle image est donnée ici du peuple ? Zola ne fait-il que retranscrire servilement la réalité ? [annonce des axes de lecture] Dans la première partie de notre commentaire, nous montrerons, d’abord, en quoi cette scène est réaliste et quelle première image est donnée des mineurs, puis, dans une seconde partie, nous verrons comment Zola transfigure la foule en donnant une dimension épique à ce tableau.
Tout d'abord, le registre dominant du texte est le registre réaliste. En effet, on remarque, en premier lieu, la présence de nombreux détails précis, tout d'abord concernant la composition du cortège dont le narrateur note la composition: « près d'un millier de femmes » (l. 3-4) et « deux mille furieux » (l. 8), comptant parmi eux tous les métiers de la mine énumérés par le narrateur : « des galibots, des haveurs, des raccommodeurs » (l. 8).
Ensuite, d'autres notations soulignent l’aspect négligé et la pauvreté des vêtements des femmes : leurs cheveux sont « épars, dépeignés par la course », les vêtements sont des «guenilles montrant la peau nue, des nudités de femelles » (l. 4), précise le narrateur ; les « culottes » des hommes sont « déteintes », leurs « tricots de laine en loques » (l. 9-10) et ils portent des « sabots » (l. 12). La misère de ce peuple est également soulignée par la périphrase qualifiant les enfants de « meurt-de-faim » (l. 5). L’accent est aussi mis sur la nudité et sur le corps (cf. l. 4), et avec l’évocation des « gorges gonflées » des jeunes mères « lasses d'enfanter » (l. 5), mais aussi des « cous décharnés » des vieilles. Tous ces éléments contribuent, donc, à créer un effet de réel certain en soulignant l'extrême pauvreté des mineurs.
En outre, l'image donnée des mineurs est assez péjorative , qu’il s’agisse des vieilles femmes qualifiées assez péjorativement d' « affreuses » (l.7) ou encore des hommes de « furieux » (l.8). De même, l’emploi des termes « femelles (l. 4), «petits » (l. 5), « mugissement » (l. 12) et l’allusion à leur allaitement (cf. l. 5) contribuent à l'animalisation du peuple. De même, l'insistance du narrateur sur la violence des « gestes et des cris » (l. 4), ou l’évocation des « vieilles, affreuses, hurla[nt] si fort… » (l. 7) soulignent la colère des mineurs et rendent cette scène plus impressionnante. Enfin, l'image, des « yeux » qui « brûlaient » et des « trous des bouches noires » (l. 11) des mineurs rend cette image très inquiétante et traduit la vision qu'en ont les bourgeois effrayés qui les voient passer, mais à cette image se superpose une autre image non moins terrifiante.
Le registre réaliste, en effet, n’est pas le seul registre présent dans cet extrait. Le spectacle de cette foule de grévistes prend, de fait, une dimension épique, et ce malgré son caractère nettement péjoratif. On notera, d’abord, la métaphore hyperbolique de «l'ouragan des gestes et des cris » (l. 3) qui, d’emblée, donne à
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