Emile Zola, Germinal, incipit

Zola, Germinal (1885)

Lecture analytique de l'incipit du roman

L'étude du cadre spatio-temporel nous révèle un univers hostile dans lequel entre le héros du roman.

Relevés

Analyses

Interprétations

Le cadre temporel

la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, ténèbres

les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées, l'embrun aveuglant des ténèbres, les lanières du vent d'est, le froid,

Au cœur de la nuit : nuit hostile, totale ; ténèbres connote la mort, l'enfer

le mois de mars : saison du printemps, mais un printemps hostile et froid : une continuation de l'hiver ? Un hiver qui n'en finit pas.

L'entrée dans le roman se fait la nuit : pourquoi ? Symbolisme de la nuit et des ténèbres : un roman noir ? Registre tragique, pathétique du roman à venir ?

Le mois de mars,le printemps, à relier au titre du roman : Germinal : mois du calendrier révolutionnaire, marque le début du printemps, la renaissance de la nature : la germination. Encore un symbole : qu'est ce qui peut germiner dans un univers si hostile ? Une révolution ?

Le cadre spatial

&1 plaine rase, grande route, dix kilomètres de pavés, champs de betteraves, sol noir, immense horizon plat, des lieues de marais et de terres nues, le ciel,

- « le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée »

route de Marchiennes à Montsou (&1), L'homme était parti de Marchiennes (&2)

fin du &2 : des feux rouges, trois brasiers brûlant, les feux, « ils brûlaient si haut dans le ciel mort », bois noircis, noyée de nuit et de fumée, « les feux […] pareils à des lunes fumeuses »,

&3 : chemin creux, palissade, mur de grosses planches, voie ferrée, talus d'herbe, village aux toitures basses et uniformes,une cheminée d'usine, fenêtres encrassées, lanternes tristes[... pendues au-dehors, charpentes, bois noircis, trétaux gigantesques

« une masse lourde, un tas écrasé de constructions »,

Pas de présence humaine, mais des objets représentant les hommes : « lanternes tristes [… pendues dehors », « rares lueurs »

Éléments d'un paysage de campagne : réalisme de la description ;

leur carcatérisation insiste sur l'immensité et la solitude du lieu : les adjectifs qualificatifs (rase, grande, noir, immense, nues) ; les GN « dix kilomètres », « des lieues », indications de mesure ;

-description métaphorique du paysage : la plaine comparée à la mer ; métaphore filée (&1 : « embruns », « comme sur une mer »)

Les Toponymes (noms de lieux) : un lieu réel, Marchiennes, commune du Nord de la France, relié à une ville imaginaire, Montsou

thème du feu : feu qui brûle et qui calcine, feu destructeur ;

la métaphore du « ciel mort », l'adjectif « noyée »

Le paysage se précise et s'humanise : des constructions humaines, mais univers d'une usine, celui de la mine et des corons ; tristesse de la mine répond à celle du paysage rural, et du climat

un univers pesant et oppressant, idée de lourdeur, d'écrasement

métaphores : la lumière produite par l'homme associée à la désolation et à la mort

Immensité d'un paysage rural désolé et désert : un lieu hostile, en écho au temps et à la saison

description réaliste qui insiste sur le caractère inhospitalier de l'espace naturel

insiste sur l'immensité de l'espace ; vision métaphorique donne une dimension poétique au récit. Un réalisme poétique ?

Le voyage d'un lieu réel vers un lieu imaginaire : métaphore du travail de l'écrivain naturaliste? A partir de l'observation du réel, bâtit un roman sur l'univers de la mine et l'importance du thème de l'argent (Montsou : montagne de sous) ; un seul sou représentant peu d'argent

le paysage semble s'animer, des lumières apparaissent, mais elles sont elles-mêmes hostiles : brasier, feux rouges, connotent la violence

ce thème du feu connote ici la mort et l'enfer : une desente en enfer ?

Une architecture d'usine hostile et effrayante

l'homme a-t-il sa place dans ce milieu hostile, créé par l'homme pourtant ?

Donnent

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