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Analyse littéraire partielle - Extrait de « Mélancholia » (Les Contemplations, 1856)

Dissertation : Analyse littéraire partielle - Extrait de « Mélancholia » (Les Contemplations, 1856). Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Octobre 2021  •  Dissertation  •  524 Mots (3 Pages)  •  712 Vues

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Analyse littéraire partielle

Extrait de « Mélancholia » (Les Contemplations, 1856)

Français 101


Au XIXe siècle, Victor Hugo, poète et dramaturge français, est considéré comme l’un des plus importants écrivains de la langue française. Il se distingue par sa critique sociale et sa sensibilité à la misère humaine. Ses recueils de poèmes lyriques font de lui un poète engagé dans les débats de sociétés et impliqué au niveau politique.  Paru en 1856, le poème Melancholia est une preuve de son engagement social, il est considéré comme l’inspiration du roman Les Misérables, publié six ans plus tard. Melancholia nous plonge rapidement et violemment dans les conditions humaines misérables de cette époque. Ce poème, dénonce clairement comment l’exploitation des enfants est étroitement liée à l’ère de la révolution industrielle de cette époque.

Dès la première strophe du poème, la visée argumentative de Victor Hugo est clairement établie; il nous invite à prendre conscience des horribles conditions de vie humaines de l’époque et de l’exploitation des enfants au profit d’une industrie sans scrupule. Les trois premiers vers, sous forme de phrase interrogative, laissent peu de place à la spéculation au sort qui est réservé à ces enfants: « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? » (v. 1) « Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? » (v. 2) « Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ? » (v. 3)  Par ces trois questions, il établit clairement qu’il s’agit de jeunes enfants; fragiles, fatigués, mornes et malades. Mais où vont-ils? Rapidement, nous aurons la réponse, au quatrième vers : « Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules. » (v. 4) Ce quatrième vers suffit à nous dépeindre une image sombre, elle évoque un travail dur, pénible, répétitif et monotone durant de longues heures et « …sous des meules. » (v 4.), qui par définition, est un travail d’usine au niveau le plus bas, sous la machinerie, le symbole sans équivoque, de l’exploitation des enfants. Pour l’auteur, le coupable de ces voleurs d’enfances est l’industrialisme du XIXe siècle, celle « [q]ui produit la richesse en créant la misère, » (v. 25), et « [q]ui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil. » (v. 26). Il termine par deux autres questions sous forme de phrases impersonnelles : « …Où va-t-il? Que veut-il? » (v. 27). Victor Hugo fait référence au progrès, celui-ci inquiète le poète, car à ce rythme, cette industrie sauvage, cruelle et déshumanisante produira beaucoup plus d’esclaves que de « biens ».

Pour conclure, Victor Hugo n’est pas tendre à l’endroit des industriels, car tel un pamphlet, Mélancholia attaque le pouvoir, il dénonce les injustices sociales et condamne fermement l’exploitation des enfants de l’époque. Victor Hugo, avec cette œuvre, est probablement un des premiers lanceurs d’alerte à divulguer, dans un poème, la déshumanisation des enfants. Aujourd’hui les lanceurs d’alertes utilisent les médias ou les réseaux sociaux pour dénoncer les injustices. Au risque de s’exposer et de s’attirer de graves problèmes auprès du pouvoir établi, ceci n’a pas empêché Victor Hugo de prendre ce risque dans le but d’améliorer le sort des pauvres.

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