Analyse linéaire du 1e extrait de Phèdre de Racine, scène 3, acte I
Commentaire de texte : Analyse linéaire du 1e extrait de Phèdre de Racine, scène 3, acte I. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar guigui louise • 20 Mars 2020 • Commentaire de texte • 1 127 Mots (5 Pages) • 1 780 Vues
Analyse linéaire du 1e extrait de Phèdre de Racine, scène 3, acte I
Vers 1 à 10 : coup de foudre violent et immédiat
Phèdre revient dans le passé et fait le récit de sa rencontre et de son coup de foudre pour Hippolyte. Dans les vers 1 et 2, grâce à un enjambement, Racine nous raconte la vie de Phèdre avant qu’elle rencontre Hippolyte. On comprend dans ces vers que Phèdre était heureuse et stable avec Thésée. Elle utilise le plus que parfait pour montrer que sa rencontre est passé par rapport au passé. Au vers 3, le rythme est binaire « mon repos, mon bonheur ». La périphrase au vers 4 « fils d’Egée » permet d’expliquer qui est Thésée. Les vers 1,2,3 et 4 ont un lien temporel grâce aux propositions indépendantes. Le vers 4, comporte aussi une métonymie d’Athènes qui nous rappelle que Phèdre est dans cette ville. Les mots « superbe ennemi » (vers 4) montrent que Phèdre combat son amour pour Hippolyte. Le verbe « me montra » insiste sur le fait qu’elle est passive (= on fait exprès de lui montrer). L’adjectif « ennemi » au vers 4 rappelle l’interdiction de cet amour inceste. Le vers 5 renvoie au coup de foudre violent comme le montre l’antithèse « rougir, pâlir ». De plus, le rythme ternaire, l’assonance en « i » et l’absence de mot de liaison (asyndète) évoque l’état de confusion extrême de Phèdre face à Hippolyte. Dans cette tirade, Phèdre n’évoque jamais ces sentiments mais parle de ses effets physiques « trouble », « yeux », « corps », « parole » … (vers 6/7/8). Elle décrit donc tous ses symptômes physiques importants grâce à des hyperboles (aveugle, muette). Ses gestes sont violents comme le montre l’effet d’insistance (=polysyndètes) du mot de liaison « et ». « Tout » est un adjectif d’intensité qui montre que tout son corps entier et physiquement troublé. Au vers 10, Phèdre est face à un amour qui l’a rendu souffrante ; c’est la fatalité. Le mot « sang » renvoie à la souffrance héréditaire de Phèdre avec la malédiction de Vénus. Dans cette phrase, Racine utilise une ellipse verbale ce qui rend son coup de foudre plus immédiat et plus fatal.
Vers 11 à 28: son combat contre cet amour
Le champ lexical du culte « orner », « temple », « vœux ». Phèdre cherche donc à oublier Hippolyte en cherchant tous les jours « sa raison égarée » dans les « flancs » des animaux morts. Le vers 15 renvoie au vers 10 puisqu’ils ont la même construction : ellipse. Les « remèdes impuissants » ainsi qu’ »incurables » nous renvoient au champs lexical de la médecine, ce qui nous montre que Phèdre tente de guérir. Dans les vers 15 à 20, Phèdre fait un transfert de Vénus à Hippolyte, ce qui évoque l’obsession. En effet, Phèdre le compare à un Dieu « Le Dieu qu’elle n’osait nommer » (vers 20). L’imparfait de répétition explique que Phèdre a rendu un culte régulier à Hippolyte. Les vers 15 à 20 sont forts puisque Phèdre sombre dans la folie. Elle « implore » sans cesse Vénus et « offrirait tout » pour oublier Hippolyte. Cependant, Phèdre est sous une emprise de l’Amour puisqu’elle aimerait l’oublier mais elle n’y arrive pas. Elle ne peut donc s’empêcher de penser à lui (ambiguité).
Le « ô » entraine un sentiment fort (sorte de superlatif : c’est le lyrisme). Phèdre renvoie Thésée et
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