Scène 10, acte III, Le Malade imaginaire, Molière
Analyse sectorielle : Scène 10, acte III, Le Malade imaginaire, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Raphael51 • 29 Janvier 2023 • Analyse sectorielle • 885 Mots (4 Pages) • 654 Vues
LL 8 / Scène 10, acte III, Le Malade imaginaire, Molière
TOINETTE Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m'amuser à ce menu fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et de fluxions, à ces fièvrottes, à ces vapeurs et à ces migraines. Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine: c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe; et je voudrais, monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes et l'envie que j'aurais de vous rendre service. ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE ARGAN TOINETTE Molière, Le Malade imaginaire, extrait de l’acte III, scène 10, 1673. | 1er mouvement : Autoportrait satirique d’un médecin charlatan. Noms + verbes d’action + prépositions / parallélisme de construction : discréditation burlesque du médecin en marchand ambulant, en saltimbanque. Lexique mélioratif qui s’oppose au lexique péjoratif : mise en valeur risible de l’autosatisfaction des médecins avec un mépris pour la véritable médecine et un dénigrement des maladies les plus courantes. Énumération qui rend d’autant plus ridicule le personnage joué par Toinette. Champ lexical de la maladie + surenchère jargonneuse / vocabulaire technique : introduit du grotesque et du ridicule pour renforcer la caricature du médecin. L’ajout et la répétition de l’adjectif « bonne » montre le charlatanisme du médecin : éloge paradoxal et comique de la maladie qui s’associe à cet étalage du savoir médical / critique pointue et précise par Molière qui connaît bien le langage médical. Caractère hyperbolique des éléments : effet de foisonnement. Le médecin se gargarise de mots évoquant des maladies atroces et de termes savants. Rythme binaire : affirmation magistrale d’un bonheur devant la souffrance des autres. Formules de politesse d’Argan : déférence excessive qui marque le désir ridicule du personnage. 2e mouvement : Efficacité comique du faux diagnostic médical. Impératif + questions de plus en plus fermées : imitation d’un déroulé traditionnel de diagnostic médical où le médecin en sait plus que le patient. Critique ici de l’absence de logique expérimentale. Molière souligne les failles du diagnostic médical. Ahy / Hoy : onomatopées qui créent un effet comique et qui détonnent avec le sérieux du personnage de médecin. On entend Toinette derrière la voix du médecin, le public, en position de surplomb, rit du comique de situation. Déterminant péjoratif « cet » + antithèse entre « grands médecins » et « ignorants » : mépris pédant pour les autres médecins. Sentiment de supériorité et d’appartenance à une élite de la part de ces médecins critiqués par Molière à travers Toinette. Champ lexical du corps : obsession pour la maladie / thématique du passage en même temps que renvoi à l’hypocondrie d’Argan qui a besoin de parler de son corps et de ses maladies. Répétition du substantif « poumon » : comique de répétition. La scène est marquée par la répétition incessante (10 fois) qui martèle le diagnostic comme on frappe du poing. Au-delà du comique, c’est l’obstination butée du médecin aveugle et sourd aux maux du patient qui apparaît de manière très critique. Lexique des sensations qui insiste sur l’hypocondrie d’Argan. « Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir ? » : paradoxe + registre ironique qui surgit au cours de la scène pour souligner l’hypocondrie de son maître qui se porte très bien. La bonne santé devient donc paradoxalement une maladie du poumon. Lexique de l’adhésion : élément positif en lien avec les éléments qui relèvent des besoins (manger, boire et dormir). A toutes ces questions, la réponse est « oui » (répétition de la formule consacrée « oui monsieur » qui marque l’approbation). Problématique : En quoi le déguisement de Toinette est-il un outil efficace pour dénoncer les médecins charlatans ? |
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