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Réécriture de la rencontre de Madame Arnoux et Frédéric Moreaux ( L'éducation sentimentale)

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Par   •  15 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  861 Mots (4 Pages)  •  741 Vues

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Réécrire la scène de la rencontre entre Frédéric et Marie Arnoux

Nguyen Hugo 1S10  

                   Le mardi 15 septembre 1840, Marie Arnoux partait pour la Suisse avec son mari et sa fille. Le  lendemain allait débuter le procès de Louis-napoléon Bonaparte et quarante-cinq de ses comparses pour leur tentative de coup d’Etat. Cela faisait maintenant un quart d'heure que Marie Arnoux avait laissé sa fille. Elle brodait une trousse afin de disposer ses colifichets lors de ses flâneries en canot. Le voyage n'était pas long mais le tumulte fatiguait Marie. Le souffle du vent agitait ses rubans roses. Alors que son mari était parti chercher à boire ; elle pensait à l'exposition des Delacroix de la semaine passée, las des chevaux de de Dreux. Aussi, elle espérait pouvoir se rendre au Théatre-Italien écouter Rossini en Janvier prochain.

Une chaloupe à la coque bleue se frayait un chemin entre les trains de bois, fendant les flots azur, les voiles gonflées vers la capitale. L'aurore fendait les brumes matinales, éclairant les feuilles ambrées des platanes et faisant reluire les garde-fous chromés. La cheminée noire de la Ville-de-Montereau crachait une épaisse fumée blanchâtre. Cela ne l'empêchait pas d'admirer les gravures sur les ponts, la tranquillité des pêcheurs sur leur barque, les pigeons nichés sur les pilotis des berges de sables, les premières feuilles monotones d'automne qui s'abandonnent au gré du vent. Des enfants jouaient sur le bastingage tandis que leurs pères discutaient en fumant la pipe. Le premier tenait un chapeau haut de forme avec des gants blancs et le second une canne de pin.  Tous deux avaient une veste à grandes basques à large revers  recouverte d'une cravate ample. Elle surprit leur conversation :

- « Il est vrai que notre bonne poire encourage l'embourgeoisement de la chambre des pairs ainsi que de la famille royale. 

-  Je ne serais pas surpris de l'établissement d'une nouvelle classe de notables. 

- Cessons de nous tracasser et profitons de la traversée. Alphonse, fini de jouer, allons retrouver ta mère. »

Les deux hommes descendirent, suivis de leurs enfants.

Elle remarqua une maison qui lui rappelait celle de sa grand-mère. Les buissons encore fleuris accueillaient les piaillements des moineaux. Un parterre de fleurs bordait le pas de la porte. Autrefois, elle aimait courir dans les jardins, s’enivrer du parfum des hortensias, des géraniums et s'endormir sous les cyprès ou les peupliers. Elle aimait courir à travers champs, broder dans les jardins. Les volets verts sur les murs roses parsemés de lierres donnaient un certain charme à cette maison. Un charme dépaysant, plus rural. Les saules pleuraient leur spleen et les révolutionnaires leur démocratie.

Un peu plus tard, sortant de ses rêveries, elle se remit à la tâche. On apercevait le pavillon tricolore flotter sur le pont. Le soleil de plomb dardait sur sa peau hâlée et le cuivre du bordage chauffait son dos. Cela lui rappelait, avec une certaine nostalgie, les îles, les voyages avec son mari. Alors elle plaça son châle dans son dos, mit son chapeau de paille tout en laissant son ombrelle posée contre le banc. Elle sentait le vent soulever sa robe de mousseline, ramenant un brin de chaleur des machineries et passant dans ses bandeaux.

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