Comment, dans ce texte, Flaubert, à travers sa description ironise le bonheur de Charles Bovary ?
Commentaire de texte : Comment, dans ce texte, Flaubert, à travers sa description ironise le bonheur de Charles Bovary ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alice_bvr • 8 Avril 2018 • Commentaire de texte • 1 466 Mots (6 Pages) • 772 Vues
Le XIXème siècle a vu de nombreuses mutations de tout ordre et la littératire en a donc été fortement bouleversée représentant ainsi une intense période d'activité littéraire. Qu'il s'agisse du romantisme, du naturalisme, du réalisme ou du fantastique, la littérature, au XIXème siècle s'e
st en effet considérablement enrichie. Flaubert est un écrivant français né en 1821 et mort en 1880. Il a considérablement marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci du réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857) ; l'Education sentimentale (1869)...
Le texte proposé est un extrait du roman Madame Bovary paru en 1857. Ce roman relate la vie d'Emma Bovary, une jeune femme de province influencée par ses lecteures romantiques.Celle-ci se lasse très vite de la vie monotone qu'elle mène avec son marie, Charles, médecin de campagne et cherche de nouvelles aspirations. Dans ce passage, Emma et Bovary viennent à s'installer à Tostes. C'est notre première vision du couple. Il serait donc interressant, de montrer comment, dans ce texte, Flaubert, à travers sa description ironise le bonheur de Charles Bovary ?
Si dans un premier temps nous insistons sur l'image d'un bonheur parfait, nous étudierons, dans un deuxième temps, les indices nuançant cette vision du bonheur.
Pour commencer, nous pouvons observer que l'image du bonheur parfait est très importante. Flaubert étant un écrivain réaliste influencé par le romantisme, ses descriptions sont donc très proches de la réalité avec une touche de romanesque. Il nous donne l'image d'un bonheur parfait grâce à deux principaux moyens : les pensées de Charles et la description de scènes intimes.
Dans cet extrait, nous observons que les pensées de Charles sont très importantes voires omniprésentes. Tout d'abord, le bonheur de Charles semble n'être possible que par la rupture avec son passé. Nous le voyons grâce à la très forte antithèse entre avant/après Emma. Cette antithèse occupe une place majeure dans ce passage. Elle est mise en valeur par la focalisation interne sur Charles et la présence de discours indirect libre. Nous distingons l'évocation du passé avec les verbes à l'imparfait "était", "composait".. De plus, nous observons que les phrases sont de plus en plus courtes, ce qui met l'accent sur les actions négatives à Charles et fait paraître sa vie comme un échec. Néanmoins, Charles valorise lui-même son présent avec la le champ lexical du bonheur ("heureux" ; "bonheur" ; "plaisir" ; "félicités")... Outre l'antithèse passé/présent de Charles, l'image de la félicité de celui-ci est aussi donnée par l'expression de son bonheur. En effet, le lyrisme de Charles traduit son enthousiasme. Il nous dévoile sa joie avec des énumérations, de longues phrases avec de nombreuses propositions, un vocabulaire mélioratif ainsi qu'un ryhtme ternaire : ''un repas en tête-à-tête" ; "un geste de sa main sur ces bandeaux" ; "et bien d'autres choses encore où Charles n'avait jamais soupçonné de plaisir". Ensuite, il est satisfait comme le montre "l'esprit tranquille, la chair contente, il s'en allait ruminant son bonheur". Enfin, Flaubert insiste sur la complète sérénité de Charles avec des hyperboles comme "sans soucis de rien" et "la continuité de son bonheur".
En ce qui concerne la description de scènes intimes, nous observons tout particulièrement la scène du réveil puis celle du balcon. La première est présentée grâce à la première expression de la phrase "Au lit, le matin, côte à côte". La dimension intime est créée par les vêtements de Charles ("le haut de sa chemise entrouvert" ; ''son foulard"), ainsi que l'émerveillement et la fascination de celui-ci devant la beauté de sa femme, et particulièrement ses yeux. En effet, le champ lexical de l'oeil est présent ("ses yeux" ; "ses paupières", "son oeil") et l'allitération en [s] donne une impression de douceur à Emma ("Vus de si près [...] émail"). De plus, cet échange de regards est assez poétique. Nous y trouvons un jeu sur les couleurs ("noirs" ; "bleus") et un sur la lumière (''des couches de couleurs successives, et qui plus épaisse dans le fond, allait en s'éclaircissant vers la surface de l'émail"). Charles voit l'oeil d'Emma comme un miroir lui réfléchissant son image. Ensuite, la scène du balcon est moins intime que celle du réveil puisqu'ils se trouvent à l'extérieur, à la vue de tous. Nous observons un changement de point de vue qui transforme le jugement de Charles en un jugement assez objectif. Nous distingons aussi des imparfaits qui nous font penser que cette scène est une habitude, un de leurs rituels amoureux : ''continuait'' ; ''partait''... Ensuite, la communication entre le mari et la femme semble assez importante comme le montre l'entrelacement des pronoms "il" ; "elle" ; "elle ; "Charles" et les verbes comme ''elle continuait «, ''il lui envoyait'', "elle répondait". Pour finir, nous retrouvons l'influence du romantisme sur Flaubert avec le jeu des fleurs souffletées vers Charles ainsi que les habits légers d'Emma ("arranchant avec sa bouche quelque bribe de fleur ou de verdure qu'elle sourffalit vers lui" ; "peignoir, qui était lâche autour d'elle"). Tous ces éléments nous fons donc supposer que le couple Bovary vit un amour parfait et un bonheur total. Néanmoins, certains indices introduits par Flaubert nuancent cette hypothèse.
Ensuite, nous pouvons voir qu'à travers cet extrait de Madame Bovary, il y a des indices nuançants cette vision du bonheur. Pour cela nous étudierons les choix de point de vue puis les interventions de Flaubert.
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