Texte argumentatif, Epicure et le bonheur

Que faut il faire pour que le bonheur soit toujours au rendez vous de l’existence? La question se pose car l’expérience atteste que le plaisir de l’existence est rarement le vécu quotidien des hommes. Ils souffrent physiquement et moralement, leur vie est empoisonnée de multiples craintes,  et asservie à des désirs vains. Comment donc s’affranchir des angoisses et des désirs illusoires exposant la vie au malheur? La réponse est formulée par Épicure et indiquée au début de la Lettre à Ménécée : en philosophant. «Or celui qui dit que l’heure de philosopher n’est pas encore arrivée ou est passée pour lui, ressemble à un homme qui dirait que l’heure d’être heureux n’est pas encore venue pour lui ou qu’elle n’est plus(…).Par conséquent il faut méditer sur les causes qui peuvent produire le bonheur puisque, lorsqu’il est à nous, nous avons tout, et que, quand il nous manque, nous faisons tous pour l’avoir»^[1]. Selon Épicure, la philosophie est la médecine de l’âme. Comme on peut se rendre malade avec des pensées fausses, on peut se guérir avec des pensées vraies. C’est le cas de Roxanne, dans cette mise en situation, qui a vécu un malheur «mon congédiement a été un choc pour moi», en perdant son travail tant désiré et dont son bonheur en dépend «je me définissais entièrement par mon travail». Par un seul travail d’analyse et de réflexion, «ça m’a fait réfléchir», elle a pu développer un art de vivre, un mode de conduite épicurien. On montre, par la suite, comment elle a pu trouver son bonheur et sa tranquillité d’âme et du corps. À travers les diverses stratégies qu’elle dispose à mettre en œuvre dans les épreuves de la vie, elle a pu se libérer et s’apaiser en adoptant la simplicité de ses besoins et en maitrisant ses désirs, ainsi qu’en comprenant que le bonheur est facile à acquérir.

Dans un premier temps, Épicure soutient que pour être heureux nous devons analyser soigneusement les désirs qui nous assaillent et, souvent, nous perturbent. Certains sont naturels et nécessaires (boire, manger,...) et qui sont facile à satisfaire, d'autres sont vains (les honneurs, la richesse, le pouvoir, la gloire...) qu'il n'est pas possible de satisfaire. Ils sont fondés sur de fausses opinions, illusoires et se caractérisent par leurs illimitations. Mus par de tels désirs, les hommes souffrent et vivent dans une vaine agitation. Épicure nous invite par la compréhension rationnelle de la vanité de ces désirs à nous libérer de leurs alinéatisons. Ainsi, Roxanne a simplifié sa vie et ses désirs en  choisissant un travail simple mais suffisant pour lui procurer le plaisir stable dont elle a besoin et aussi en réduisant ses besoins et ses  dépenses, «…, j’ai dû réduire considérablement mes dépense. J’ai vendu la plupart de mes biens et j’ai déménagé dans un petit appartement qui me convient parfaitement…». Se contentant du peu, comme a fait Roxanne, «j’ai mis quelques vêtements dans un sac à dos et je suis partie à vélos», «En effet, mon nouveau travail n’étant pas aussi payant que celui d’avant,…» , désirer seulement ce qui ne peut nous manquer, pour ne pas souffrir quand on ne peut pas le combler. Épicure répond donc à la crainte d’un infini possible de souffrance et l’avidité anxieuse qui en découle par la simplicité de nos désirs «Tout ce que le plaisir a de plus charmant n’est autre chose que la privation de la douleur; partout où il se trouve, il n’y a jamais de mal ni de tristesse»^[2], et par la canalisation des désirs vains en désirs naturels car toute quête, parce qu'elle est sans fin, nous entraîne au-delà de ce qui est, en nous, naturel, et nous écarte ainsi du bonheur.        

Dans un second temps, selon Épicure, la conception du bonheur est à notre portée. Mais, comment  y accéder? En supprimant le principal facteur d'angoisse, qui est la crainte, répond Épicure. Or la crainte se manifeste sous plusieurs formes dont la peur de l’avenir. Il suffit donc de jouir du moment présent (tirer profit meme des situation de bonne et de mal chance)re. Peut-être s'agit-il de l'une des sagesses les plus utiles pour notre époque. Le sage épicurien accomplit tous les actes de la vie quotidienne en fonction d'un but unique: la poursuite du bonheur. Par la réflexion rationnelle et sensée, nous devons enlever ce qui nous rend malheureux tel que l’angoisse de l’anticipation et tirer profit de ce que nous somme responsable et ceci en valorisant les moments du bonheur au présent  pour retrouver notre liberté. Comme a fait Roxanne, en essayant de se libérer de ses craintes de l’avenir en jouissant du moment présent et en reconnaissant qu’elle n’est pas responsable sur ce qui peut arriver  au futur d’imprévisible et d’inévitable. «Maintenant, je vis beaucoup plus dans le présent, parce que je sais que peu  importe ce que l’avenir me réserve, je serai capable de tirer profit de toute les situations». En outre, c’est facile d’atteindre le bonheur en réanimant les meilleurs moments de la journée dans des choses simples, en retrouvant la tranquillité de son corps (aponie) et de son âme (ataraxie) juste en faisant un voyage en vélo ou des sorties avec sa meute. «Quand je suis avec ma meute,…c’est une expérience formidable qui m’apporte une grande sérénité». Épicure affirme cette vision dans sa Lettre a Ménécée, «Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, a ne pas souffrir et, pour l’âme, a être sans trouble… c’est le raisonnement vigilant, capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu’il faut choisir et de ce qu’il faut éviter, et de rejeter les vaines opinions d’où provient le plus grand trouble des âmes»^[3].

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