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Sociologie du travail, Barbier

Commentaire de texte : Sociologie du travail, Barbier. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 168 Mots (9 Pages)  •  874 Vues

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Séance 2

quelques notions clés :

Emploi : c’est le fait d’exercer une activité rémunérée et d’avoir une place sur le marché du travail. Ce sont « les modalités d’accès au marché du travail » (Maruani). Il existe des formes particulières d’emploi (ou formes « atypiques ») qui désignent tous les emplois dérogeant à la norme du CDI à temps plein (CDD, intérim, travail à temps partiel).

Conditions d’emploi : elles renvoient à l’ensemble des modalités juridiques dans lesquelles s’exerce le travail. Ce sont les droits, protections et obligations attachées au travail et inscrits dans les contrats, les conventions collectives et les statuts (les congés, la santé, la sécurité ou la représentation du personnel, temps de travail et le salaire). Elles désignent aussi les conditions de leur mise en œuvre et leur usage. Les droits et les devoirs inscrits dans le droit ne sont pas forcément effectifs au niveau de l’exercice du travail.

Rapport à l’emploi : c’est la façon dont l’emploi et les conditions d’emploi sont perçus par le travailleur. C’est la perception de son accès au marché du travail, c’est-à-dire le fait d’avoir un emploi en comparaison à l’inactivité. C’est aussi sa perception de l’instabilité ou la stabilité de son emploi. Le rapport à l’emploi peut aussi être associé au sentiment de sécurité ou « d’insécurité » (Paugam) qu’il procure selon la nature du contrat de travail et de la situation de leur entreprise, c’est-à-dire le risque d’être licencié.

Travail : c’est le contenu de l’activité professionnelle et ce que fait concrètement le travailleur.

Conditions de travail : ce sont les conditions d’exercice de l’activité professionnelle, l’environnement matériel humain et le contenu de l’organisation du travail (lieu de travail, horaires, tâches). Elles renvoient aussi bien au rythme du travail (durée du travail, pause, congés, heures supplémentaires, travail de nuit) qu’aux contraintes physiques (bruit, odeur, posture, gestes, attention et déplacement, risques d’accident…) et psychologiques (stress, insomnie, harcèlement moral…). Les rapports au client et leurs exigences font aussi partie des conditions de travail.

Rapport au travail : c’est la façon dont le travail et les conditions de travail sont perçus par le travailleur. C’est la signification ou le sens qu’il va donner à son travail.

Méthodes quantitatives : ce sont des méthodes d’enquête utilisant des outils d’analyse statistique pour décrire et expliquer les phénomènes. Leur but est de mesurer des phénomènes sociaux (le nombre de suicides, de délinquants ou de chômeurs sur tout le territoire français ou sur une région). Cela passe par l’administration de questionnaires ou l’étude de fichiers administratifs (fichier de la sécurité sociale, base de données du recensement). L’échantillon est souvent très important (de 100 personnes jusqu’à plus de 2 000 personnes) et vise la représentativité de la population étudiée (par exemple, l’ensemble des Français). Les données sont toujours chiffrées.

Méthodes qualitatives : ces méthodes utilisent deux outils d’enquête : les entretiens (directifs, semi-directifs ou non-directifs) ou interviews et l’observation (participante ou non participante). Elles cherchent à comprendre les phénomènes en profondeur auprès d’un petit échantillon de personne (de 10 à 50 personnes). Les données sont issues de l’analyse des discours des enquêtés (enregistrement et retranscription d’entretiens de plusieurs heures) et l’observation directe (in situ) de leurs comportements et de leurs interactions avec d’autres personnes (construction et analyse de grilles d’observation).

+ toutes les autres définitions données en cours (aliénation - travail prescrit/travail réel - notion de subjectivation – genre…)

Synthèse sur le texte de P. Barbier :

Méthodologie d’enquête 

L’enquête de Barbier est avant tout une enquête sociologique qualitative réalisée sur deux ans (2006-2008) au bazar de l’Opéra. Deux outils sont mobilisés ici. Il a d’abord réalisé une observation participante sur plusieurs postes : en tant que caissier, vendeur maison (observation à couvert ou masquée c’est à dire qu’il y a travaillé incognito et n’a pas révélé sa véritable identité ni prévenu quiconque qu’il faisait une enquête sociologique) puis démonstrateur « stagiaire » (observation à découvert, tout le monde connaissait sa posture d’enquêteur). Il a réalisé des entretiens avec l’ensemble du personnel du grand bazar (multiplication des points du vue par souci d’objectivité) mais aussi sur d’autres magasins à Paris et en province (atout de la comparaison). Il y a ajouté une analyse des documents de l’entreprise (bilans sociaux, rapports d’expertise, journaux internes, accords d’entreprise, compte rendu de CE, documents syndicaux). Enfin, il s’est appuyé sur des données statistiques (attention, c’est ne pas lui qui les a produites) d’enquêtes réalisées par l’INSEE.

Cette enquête est dans la droite ligne de celles que nous avons vues en cours. Dans tous les textes, nous avions principalement des enquêtes qualitatives basées sur des observations et des entretiens (sauf Alonzo qui ajoute un volet quantitatif à son enquête). Comme pour le texte de Linhart et de Schütz, l’immersion, l’observation participante sont au coeur du dispositif d’enquête.

L’avantage du protocole d’enquête qualitatif est de rester au plus près des pratiques des travailleurs et de leur discours (valeurs, représentations, reconstitution des trajectoires), ce que ne permet pas une enquête quantitative où l’on ne peut rentrer dans l’univers mental et discursif des acteurs car on lit des questions et on coche des croix sur le questionnaire. Le sujet ne peut pas « se raconter » librement. Aussi, le croisement entre entretiens et observations permet de contrôler les biais des discours (oubli et reconstruction des évènements, gestion de son image devant l’enquêteur, évitement de certaines questions) en confrontant les dires à la réalité des actions et pratiques (possibilité de recontextualiser les discours recueillis et repérer les processus de subjectivation). Enfin, l’auteur nous dit que c’est grâce à ce matériau qualitatif qu’il a pu accéder à son objet : la « contrainte relationnelle » subie par les vendeurs. C’est seulement parce qu’il a observé la situation et été « partie prenante » qu’il a pu entrer dans les coulisses du métier et  saisir sur le vif toutes les confidences et réactions à chaud des vendeurs. Cependant, malgré le souci de l’auteur de multiplier les points de comparaison (du point de vue du secteur des magasins et de leur lieu géographique), les limites de l’enquête peuvent se situer du côté de l’échelle monographique (un lieu) et ethnographique de l’enquête (un petit groupe de vendeurs, celui du bazar). On a donc juste des résultats sur un magasin précis, le bazar de l’Opéra. Il n’est pas certain de pouvoir généraliser ces résultats à tous les magasins de France, notamment ceux situés en province où les logiques économiques et les profils des clients sont sans doute bien différents.

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