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Cours Sociologie Et Travail: la société

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Par   •  7 Mai 2013  •  9 135 Mots (37 Pages)  •  1 345 Vues

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Introduction :

Le monde dans lequel on est est en crise. Ce mot crise ne cesse de se spécialiser. Il y a plus qu’une crise de la société. L’utopie créatrice des sociétés industrielles est en crise. La révolution Française est une crise spécifique mais toutes les crises d’après sont des crises de cette utopie. Il nous semble que la crise actuelle est encore plus forte que la précédente. On est arrivé à considérer les sociétés industrielles comme éternelles et naturelles. C’est comme si l’homme ne pouvait pas vivre autrement que dans ce type de système, que c’est le système qui lui correspond le mieux. Il est en parfaite adéquation avec la nature de l’homme (Smith).

Utopie : vision du futur sur laquelle une civilisation fonde ses buts idéaux, bâtit ses espérances et règle ses projets. Cette utopie a été bâtie par des philosophes. Les deux fondements de l’utopie sont la liberté et la démocratie. Cette utopie est en train de se déliter. Ce qui continue à faire fonctionner le système ce sont les promesses de cette utopie. Les promesses correspondent à la science. La science et le libéralisme économique se sont imbriqués. Cela va nous donner le pouvoir de nous déterminer nous-même. Cela va nous donner possibilité de nous émanciper et de nous accomplir. Ces promesses sont bafouées depuis le début de l’utopie. L’utopie craque avec les effets pervers du progrès et la seule chose qui reste c’est la croyance en la science. Un des sens qui soutient cette société c’est le travail. Hannah Arendt, conditions de l’homme moderne, 1961: «C’est une société de travailleurs qu’on va délivrer des chaines du travail et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté, ce que nous avons devant nous c’est la perspective d’une société de travailleurs sans travail, c’est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste, on ne peut rien imaginer de pire». Aujourd’hui la situation tourne toujours autour du concept du travail. Etymologie : vient du latin tripaliar, torturer avec le tripalium(instrument à trois pieux utilisé pour ferrer les chevaux). Le travailleur est donc au départ le bourreau. Ca nous interroge donc sur le parcours ayant mené à l’inversion du sens au nom de l’industrialisation, de la rationalisation et du progrès. En deux siècles le travailleur est devenu une victime. Il est devenu une catégorie anthropologique. L’anthropologie c’est la science de l’homme et un discours sur l’homme. Une catégorie anthropologique désigne l’homme dans sa spécialité. On considère aujourd’hui qu’il y a trois catégories anthropologiques : le travail, le langage et la famille (Hegel). Rq : La famille est-elle vraiment une catégorie anthropologique ? En plus de deux siècles on a réussi à persuader l’humanité que le travail est essence de l’homme. On nous a aussi persuadé que le travail est constitutif de notre nature (si tant est que l’homme aie une nature). L’idéologie du capitalisme a construit et soutenu cette idée du travail comme une catégorie anthropologique. Ce système a même réussi à faire du travail un fait social au sens ou ce travail est extérieur à l’individu et s’impose à lui. Fernand Brodel : «Il n’y a jamais entre passé, même lointain, et temps présent de rupture totale, de discontinuité absolue où de non contamination». Dominique Méda : «Comment sommes nous venus à considérer le travail comme le centre de notre vie individuelle et sociale?».

Partie I: Le travail dans l’histoire

A) Un univers d’activités

1) Les sociétés premières

Le mot primitifs renvoie à des individus simplistes. L’organisation sociale de ces sociétés était-elle si simple que ça ? Les ethnologues se sont rendus compte qu’elles avaient une organisation extrêmement complexe. Dans les années 80 projet des Américains : humain genome university project. Ils avaient comme objectif de récolter du sang et des cellules. Une des communautés d’Amérique du Sud après en avoir été victime. Eleonord Zalabatatores : «C’est le sang du peuple tout entier qui est pris. Le sang n’appartient pas à l’individu». Les sociétés premières ont une vision du monde différente de la notre. Ils n’ont pas le même rapport à l’idée de propriété. Ils considèrent qu’ils ont l’usufruit de leur sang. Ils ont également un autre lien avec la nature, c’est elle qui les oriente et les guident. Ils n’ont pas la même conception de l’honneur que nous. Ils ont une cosmogonie (récit mythique de la formation de l’univers et de sa création) différente. Ce qui est sacré pour eux n’est pas forcément sacré pour nous. Ils ont un sens différent à donner à la vie. Il y a une différente définition du rôle de l’individu. Le travail n’existe pas dans ces sociétés premières, le mot même n’existe pas. La recherche des moyens d’existence et la satisfaction des besoins s’inscrivent dans un processus que Salins qualifie de stratégie zen. On constate que dans ces sociétés les besoins sont finis et peu nombreux. Face à ces besoins les moyens techniques pour les satisfaire sont invariables et appropriés. Nos besoins sont infinis et on cherche sans cesse de nouveaux moyens pour les satisfaire. On est dans une société ou l’on tente de réduire l’écart entre fins et moyens. Les sociétés premières sont quasi-immobiles et nos sociétés sont en mouvement permanent. La quête des moyens d’existence n’est jamais exercée à titre individuel ni pour des motivations personnelles. L’idée de profit n’existe pas. Il est inconnu du peuple premier. Dans certaines sociétés premières existe malgré tout le principe de l’accumulation mais un individu peut accumuler tout ce qu’il veut, ça ne pose pas de problème car quand il atteint un degré d’accumulation il y a une cérémonie ou tout est redistribué. L’échange a comme objectif de structurer les besoins sociaux de la communauté. L’échange se fait surtout avec la nature et avec les dieux. L’activité pour eux est juste aller chercher à manger, construire quelques objets nécessaires, se protéger et le reste du temps est un temps communautaire. L’activité chez eux ne définit aucun statut social.

2)La société Grecque

En matière de philosophie, politique, culture la société Grecque reste un modèle. La société s’est structurée en distinguant 2 sphères : sphère publique (celle des citoyens) et la sphère privée (domesticité). On oppose la capacité du citoyen

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