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Le Juge pénal Est Il Toujours La Bouche De La Loi

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Par   •  22 Novembre 2012  •  1 712 Mots (7 Pages)  •  3 315 Vues

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Le juge pénal est-il toujours la bouche de la loi ?

Dans de l’esprit des lois, Montesquieu définit le juge pénal comme étant « la bouche qui prononce les paroles de la loi, des êtres inanimés, qui n’en peuvent modérer ni la force ni la rigueur ». Le juge est donc l’un des destinataires du principe de légalité. Le principe de légalité étant défini par un adage latin «nullum crimen nulla poena sine lege» qui veut dire nul crime, nul peine, sans loi. Le principe de légalité figure dans le code pénal à l’article 111-3. Il est le gage d’une société démocratique. Ce principe signifie que seule la loi a le pouvoir de créer des infractions pénales et de décider de la peine attaché à l’infraction. Le principe signifie donc qu’un texte préalable est toujours exigé en matière pénale. Le juge n’a pour mission que d’appliquer le texte. Le principe de légalité est un principe protecteur des droits fondamentaux. C’est un principe qui protège les citoyens contre l’arbitraire du juge. L’exigence préalable d’un texte interdit au juge de sanctionner un comportement non prévu par la loi. Il n’y que le législateur qui est habilité à dire ce qui est autorisé et interdit. Cela restreint donc le rôle du juge pénal et affirme la supériorité de la loi pénale. Le juge pénal est donc incontestablement lié au principe de légalité. Le juge ne peut donc pas poursuivre un comportement qui n’est pas condamné par la loi pénale. Le juge ne peut donc prononcer également une peine autre que celle prévu par la loi ni même aggraver une peine. Le juge pénal n’aurait donc comme fonction que d’appliquer la loi pénale. Le juge pénal ne serait –il donc que la « bouche de la loi » comme le décrit Montesquieu dans L’esprit des lois ? Nous allons donc voir dans une première partie que le rôle du juge pénal est une garantie contre l’arbitraire puis nous démontrerons dans une deuxième partie que le juge pénal voit son rôle s’élargir.

1. Le juge pénal, « bouche de la loi » : Une garantie contre l’arbitraire

Dans cette première partie, nous allons voir que le juge pénal est « la bouche de la loi » à travers l’interdiction pour celui-ci de créer des normes pénales (A) puis nous verrons que le juge doit interpréter de façon stricte la loi pénale (B).

A. Une interdiction de créer des normes pénales

Le principe de légalité, amené par les révolutionnaires, Montesquieu et les Lumières empêche le juge de condamner une personne, si la loi pénale ne prévoit pas d’incrimination pour les faits. C’est un interdit absolu pour le juge pénale de créer des infractions. Le juge pénal ne peut intervenir qu’à postériori il ne peut appliquer que le texte préalable. Le problème c’est que s’il n’y a pas de texte pénal, le juge ne peut pas condamner. Le phénomène criminel est toujours en avance sur la loi. Il y toujours de nouvelles formes de délinquance qui émerge avant la création de la loi. Le juge ne peut pas sanctionner sans qu’il n’y ait de loi. On a une période de temps entre la nouvelle criminalité et la création de la loi. Par exemple, l’infraction appelé la filouterie est une infraction crée pour combler un vide juridique. C’est l’hypothèse de la personne qui ne pourra pas payer son restaurant et qui y va quand même. La loi sur la filouterie date de 1973. (Art 313-5 du code pénal). Elle est punie de 6 mois d’emprisonnement. D’autres exemples peuvent aussi être cités comme le développement de la criminalité dans les nouvelles technologies. Le juge ne peut également jamais créer de peine. Le juge ne peut prononcer que les peines encourues. Il peut adapter la peine à la personnalité du délinquant. Cette interdiction est l’héritage de la révolution française et la volonté de lutter contre l’arbitraire du juge.

B. Une interprétation stricte de la loi pénale

Le principe est celui de l’application stricte de la loi pénale par le juge. En pratique, le juge est obligé d’interpréter la loi pénale, il est souvent confronter à des textes imprécis. Dans le respect du principe de légalité, l’interprétation judiciaire en matière pénale, elle n’est que l’exception. Par exemple, au tribunal correctionnel de Toulouse le 20 juillet 2011, il y avait un article d’une loi de 1983 qui interdit de créer un casino « maison de jeu de hasard » sans obtenir les autorisations réglementaires. Le tribunal de Toulouse se trouve en face de personnes qui ont monté des parties de poker le Texas ord end. Le jeu de hasard est celui dans lequel toute réflexion est exclut. Ici le juge avait conclu que le poker n’était pas un jeu de hasard. L’article 111-4 du code pénal dispos que « la loi pénale est d’interprétation stricte ». De ce principe, on dit généralement qu’il en découle deux conséquences. L’interprétation stricte ne veut pas dire restrictives. Cela signifie que le juge pénal ne doit pas faire une interprétation trop restreint du texte litigieux. .le juge ne doit pas procéder à une interprétation trop large du texte pénal. C’est l’interdiction pour le juge

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