Claudie Solar, Questions de compétences ou le travail au foyer et le marché du travail
Fiche de lecture : Claudie Solar, Questions de compétences ou le travail au foyer et le marché du travail. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Stéphanie Vanier • 25 Mai 2019 • Fiche de lecture • 1 313 Mots (6 Pages) • 588 Vues
Le texte de Claudie Solar intitulé :
« Question de compétences ou le travail au foyer et le marché du travail. »
L’auteur nous définit la reconnaissance des acquis comme un résultat d’une perte de mobilité au regard du travail ou des études. En Occident, cette reconnaissance d’acquis est devenue un enjeu social au moment où les lois ont réglementé le champ d’expertise. Aux mêmes époques, des corporations se sont créées afin de protéger leurs membres face aux acquis. Selon l’auteur une reconnaissance d’acquis : « c’est se faire reconnaitre un savoir, une expertise ou des compétences à attester de ses connaissances et habiletés. »[1]
La reconnaissance des apprentissages expérientiels a vu le jour aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Son but était de ne pas pénaliser les jeunes soldats qui avaient interrompu leur étude pour aller en guerre. Les vétérans de l’époque ont commencé des revendications afin de reconnaitre leurs apprentissages non scolarisés. L’objectif principal était de réintégrer la vie civile sans perdre leurs acquisitions à travers l’expérience de guerre. La problématique de la reconnaissance des acquis est centrée sur trois pôles : la personne, le monde scolaire et le monde du travail. Avec le contexte politique et culturel de l’après-guerre, les femmes avaient travaillé dans les usines et elles devaient laisser leur place aux hommes. Les femmes étaient exclues du programme de reconnaissance d’acquis, car cela était associé au travail rémunéré.
On a commencé à s’intéresser à la problématique de la reconnaissance des acquis pour les femmes vers le milieu des années 1970. Une femme du nom de Ruth Ekstrom provenant du New Jersey a entamé avec des collègues une étude et des travaux portant « sur la transférabilité de l’expérience dans l’emploi, l’importance dans la formation professionnelle ou les programmes d’accès à l’égalité. »[2]
La reconnaissance des acquis pour le travail domestique et communautaire des femmes est non reconnue socialement auprès de la population de l’époque. Les apprentissages bénévoles ne sont pas reconnus utiles pour le marché du travail.
Au Québec, ce n’est que 1982 que le rapport de la Commission d’étude sur la formation des adultes sera dévoilé. Ce rapport est un des plus connus aujourd’hui ; le rapport Jean porte le nom de sa fondatrice Michèle Jean. On aborde la reconnaissance des acquis et de la problématique entourant les femmes. L’auteur nous décrit que le rapport a renforcé l’articulation entre la reconnaissance des acquis et le monde de l’éducation. Le milieu scolaire sera responsable des accréditations d’acquis à l’égard du marché du travail. Par la suite, les acquis ont changé leur nom pour compétences. Dans son texte, l’auteur décrit la notion de compétences selon Casanova (1991) : « une compétence spécifique fait référence à des habilités et des comportements précis dont une personne a besoin dans un emploi particulier. Les compétences génériques revoient davantage à des qualités personnelles transposables d’un emploi à un autre, d’un milieu à un autre, et nécessairement pour l’accomplissement de cet emploi. »[3] C’est dans les années 1980 que l’organisme COFFRE (Centre d’orientation et de formation pour femme en recherche d’emploi) a créé le projet « Question de compétences ». Ce projet a pour été créé par des femmes. L’objectif est de répondre aux besoins d’une clientèle délaissée dans le domaine de la reconnaissance des acquis. Elle vise principalement les femmes qui veulent intégrer le marché du travail, mais elles sont sans diplôme avec peu ou pas d’expérience de travail, mais avec une bonne expérience de travail au foyer. Ce projet valorise le travail des femmes non rémunéré comme le travail au foyer et celui de bénévole. Grâce à la recension des écrits et des validations auprès d’experts, le projet « questions de compétences » a permis de mettre en évidence treize compétences génériques du travail des femmes. Parmi les compétences génériques sept compétences sont communes entre le travail au foyer et les compétences attribués aux hommes comme l’indique les auteurs Mac Ber et CAEL. Par la suite, cette mise en évidence a servi de base pour l’élaboration d’une grille d’auto-évaluation des compétences liée à la démarche de formation. Cette démarche se divise en trois dimensions soit : le travail au foyer et le travail bénévole ; les compétences génériques et le transfert des compétences. Selon l’auteur : « l’originalité de Question de compétences est d’avoir su bâtir avec beaucoup de créativité, une démarche et des outils qui permettent aux femmes de découvrir leurs compétences dans un champ du travail habituellement négligé et déconsidéré : le travail au foyer. »[4]. Avec le grand succès de ce projet, le Relais-femme en 1991 a réalisé le guide d’utilisation de la démarche Questions de compétences afin d’élargir le public cible comme les femmes violentées et ceux en maison d’hébergement. Le projet Question de compétences a été utilisé hors du Québec soit en France et en Belgique. Ce projet a eu des effets similaires de pays en pays soit une démarche de changement majeur vers le monde du travail. Les femmes sont maintenant capables d’exprimer leur réticence face au travail à la maison afin d’en sortir. En conclusion, ce projet a comblé un vide afin d’aider les femmes à réintégrer le marché du travail. Aussi ces travaux ont mené à la reconnaissance des acquis et des compétences, tout comme celle d’un diplôme à travers l’exercice de notre travail rémunéré ou sans rémunération.
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