Note De Synthèse : transformations du marché du travail

Sommaire :

1. Les transformations du marché du travail

1.1. Les transformations du salariat

1.2. Les conséquences de ces changements

2. Les reconfigurations nécessaires du rôle l’Etat et du marché du travail

2.1. Le rôle de l’Etat

2.2. Le rôle des « marchés transitionnels du travail »

2.3. Les ruptures professionnelles : conséquences des modifications du rapport au travail sur les individus

Introduction :

L'antiquité, le Moyen-Âge ainsi que le XIXe siècle sont des périodes qui ont accordé une place différente au travail. Du mépris du travail considéré comme réservé aux esclaves, puis à la naissance du salariat et à sa généralisation d’aujourd’hui, l'image du travail et sa place ont considérablement évolué. Le marché du travail a connu depuis une trentaine d’années des mutations qui ont peu à peu fait vaciller les évidences. L’emploi à temps plein et avec un CDI n’est plus le seul support du travail et le système de protection social est fragilisé.

Néanmoins, le travail est plus que jamais (avec la protection sociale) le point central des sociétés modernes. Il est devenu l’une des principales sources de revenu et le principal processus d’intégration sociale. Il est vrai que le travail est, après la famille, l'un des composants essentiels de l'identité, de la construction de Soi.

Dans quelles mesures peut-on dire que le marché du travail a subi des mutations importantes ces trente dernières années ? Quelles ont été les réponses de l’Etat pour s’y adapter ?

Nous commencerons par expliquer les différents changements qui se sont produits dans le monde du salariat, puis nous parlerons des ajustements ainsi que des reconfigurations nécessaires de l’Etat social. Nous finirons par décrire les conséquences sur les individus qui ont pu découler de tous ces bouleversements.

1. Les transformations du marché du travail

1.1. Les transformations du salariat

Depuis la forte croissance et le développement qu’ont connu les sociétés modernes au XXe siècle, le travail est devenu essentiel dans la vie des Hommes. De nouvelles organisations scientifiques du travail (Taylorisme, Fordisme, Toyotisme etc.) ont fait leur apparition et à cette époque chaque individu avait la possibilité d’être embauché « à vie ». Mais étant dans un contexte de mondialisation, le marché du travail change presque systématiquement (en partie à cause des demandes des consommateurs qui elles aussi évoluent).

En effet, il n’est plus aussi facile d’obtenir un CDI de nous jours et nous pouvons dire que nous sommes passés à ce que l’on pourrait appeler l’ère du « précariat » ainsi que de l’exclusion. Le rapport salarial s’est dégradé. Les jeunes notamment ont beaucoup de difficultés à trouver un équilibre, une situation professionnelle stable et sont souvent en sous-emploi. En France, nous avons pu constater une dégradation des processus traditionnels de stabilisation des individus. Par ailleurs, le marché du travail est marqué par un processus de « décollectivisation », c’est-à-dire qu’il est demandé aux travailleurs d’être davantage autonomes et qu’il y a un phénomène d’individualisation de leur rémunération qui apparait. Tous ces changements sont synonymes d’insécurité pour les travailleurs. Et ils ne font que troubler les éventuelles perspectives d’intégration qu’avait chacun.

1.2. Les conséquences de ces changements

Suite à ces transformations du marché du travail, la situation des individus est fragilisée. La société se situe dans un contexte d’incertitudes qui se traduit par un accroissement des différents risques. Par exemple, le système de sécurité sociale est fortement affaibli pour deux raisons. Premièrement parce qu’il est financé par la population active et que celle-ci subi les changement salariaux. Deuxièmement parce que les individus nécessitant une aide sont de plus en plus nombreux. Autrement dit, la configuration de l’Etat social n’est plus adaptée aux changements salariaux, ainsi qu’aux évolutions de besoins des individus. L’Etat n’est plus apte à protéger les travailleurs alors qu’il y a une démultiplication des risques. Les syndicats sont eux aussi fragilisés face aux changements qu’a subi le marché du travail. La conséquence est le phénomène de « désaffiliation » qui menace des personnes qui étaient autrefois protégées dans la société salariale. Les situations des individus sont fragilisées, les menant parfois à la rupture du lien social.

Les transformations du marché du travail entrainent aussi l’apparition de nouvelles formes de rareté. Il est clair qu’à l’heure d’aujourd’hui, la rareté ne traite plus de la nourriture et des objets mais plutôt du temps, qui ne s’accroît pas ; de l’attention, ou la capacité des individus à évaluer les informations n’est pas suffisante pour connaître toutes les possibilités d’actions; et de la liberté, qui dépend de la position de dépendance qu’un individu peut subir dans telle ou telle société. La rareté est donc toujours d’actualité dans la société moderne même si nous avons à présent accès à une grande variété d’objets, de biens et de services. Aujourd’hui la rareté vient d’un blocage spirituel chez les individus, ils se « heurtent à une barrière mentale et sociale ». Cela entraine des problèmes d’information, d’interactions, qui sont davantage contraignants que ceux de la production matérielle et sa diffusion.

Les mutations du marché du travail ont été relativement importantes puisqu’elles ont réussi, en trente années, à déstabiliser la société entière. Cependant, des restructuration sont nécessaires puisque c’est à présent la situation professionnelle de beaucoup d’individus qui est menacée. Nous allons donc voir à présent les reconfigurations du rôle de l’Etat alors que les

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