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Module 5; relation - communication

Étude de cas : Module 5; relation - communication. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2018  •  Étude de cas  •  1 050 Mots (5 Pages)  •  3 751 Vues

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Je vais vous présenter ma situation relationnelle, dans le cadre du module 5 « Relation – Communication » qui s’est déroulée lors de mon premier stage d’une durée de quatre semaines, au sein du service médecine gériatrique d’une clinique de la région PACA. Au cours de ce stage, je pratique les soins d’hygiène et de confort auprès des personnes invalide ou semi-autonomes, je sers les plateaux et réalise l’aide au repas ainsi qu’à la marche.

Lors de ma deuxième semaine de stage, je fais partie de l’équipe du matin et participe à l’aide à la toilette des personnes concernées. Ce matin-là ma référente me demande d’aller aider Mr. J pour les soins d’hygiène et de confort en me précisant qu’il est désorienté. Il a été admis dans le service la veille dans le courant de l’après-midi. Par conséquent, je ne le connais pas. Avant d’aller me présenter, je consulte son dossier médical afin de recueillir un peu plus d’information sur ce patient.

Mr. J à 85 ans, il a été admis pour placement et épuisement de l’entourage avec syndrome dépressif depuis la mort de sa femme. La rencontre avec Mr. J m’a interpellé car je me suis senti démuni et mal à l’aise face à cette personne en profonde détresse psychologique.

Il est 9h00, Je sors de la salle de soins et me dirige vers la chambre de Mr. J. Je frappe à la porte et rentre en disant « Bonjour ».  Je découvre cet homme aux cheveux grisonnants, les traits du visage marqués assis sur son fauteuil à côté du lit dans l’obscurité. J’arrive auprès de son lit et lui dis « Bonjour Mr. J, voulez-vous que j’ouvre les rideaux ? » afin d’apporter un peu de clarté à la chambre. Alors il me répond « Si vous voulez ». Je prends l’initiative de le faire, j’ouvre les rideaux à moitié, pour que la lumière naturelle pénètre dans la chambre. Je m’installe auprès de lui en m’asseyant au bord du lit, gêné par cette atmosphère pesante et un peu intimidé, car c’est la première fois que je rencontre le patient. Je me présente en souriant et lui demande s’il va bien. Il hoche légèrement la tête de haut en bas. Il me fixe. Je lui demande alors s’il a besoin d’aide pour faire sa toilette. Il se lève et me répond un faible « Oui ». Je ne suis pas très a l’aise face à cet homme que je sens triste et fatigué. Je lui tends mon bras pour l’aider à marcher jusqu’à la salle de bain. Il l’attrape et me dit alors « Vous savez, j’ai envie de mourir. Je suis un vieillard qui ne sert à rien et qui fait « chier » tout le monde. Je veux juste rejoindre ma femme. Elle m’attend, je le sais ».

Face à ces mots inattendus et ces idées morbides, je ne sais quoi répondre. A cet instant, je souhaiterais juste me cacher dans un trou de souris. Je me sens impuissant face à cette situation. Alors, je ne dis rien, je baisse la tête et j’avance doucement avec Mr. J à mon bras en direction de la salle de bain. Lors du déplacement, j’essaye de le rassurer en lui serrant et caressant la main pour lui montrer que je suis là alors que je ne trouve pas mes mots. Il me regarde étonné, je sens qu’il se détend légèrement.

Arrivés dans la salle de bain Mr. J se déshabille sans un mot ni un regard pendant que j’installe le matériel. Je lui propose une serviette afin qu’il puisse dissimuler ses parties intimes et ainsi éviter d’être totalement nu. L’ambiance est pesante, étrange et difficile pour moi qui aime parler avec les personnes. Mr. J est devant le lavabo, je lui donne le gant sur lequel j’ajoute le savon. Mr. J commence à se laver seul le visage et le torse. Pendant ce temps, je lui lave le dos. J’essaye de le détendre en passant le gant bien chaud sur ses épaules et le long de son dos bien qu’aucun mot ne sorte de ma bouche. Je tente de faire abstraction de ce silence gênant et me concentre sur mon soin pour que Mr. J se sente bien. Je cherche son regard dans le miroir afin de lui sourire mais il fixe le sol. Ces instants me semblent interminables. Afin de détendre l’atmosphère, je lui pose quelques questions : « Avez-vous bien dormi ? », pas de réponse. Je tente une autre approche en parlant du temps : « Il fait beau aujourd’hui, il y a un beau soleil, vous avez vu ? », toujours pas de réponse. Je lui sèche le dos, lui tends son tricot de peau qu’il revêt seul avec un peu de difficulté. Je lui demande de s’assoir sur la chaise afin qu’il puisse enfiler son slip, son pantalon, ses chaussettes et ses chaussures en l’aidant, tout en essayant de capter son regard. Mais Mr. J garde toujours les yeux fixés au sol et marmonne « Je ne sers à rien, je veux la voir ». Cette situation me met mal à l’aise car je me sens désarmé et impuissant. Sur un ton sympathique, je propose à Mr. J de se lever de la chaise et de le raccompagner à son fauteuil. Sans me répondre, il s’accroche à mon bras et se dirige vers la chambre en me répétant à deux reprises « Je veux mourir, je ne sers à rien. » Je lui caresse à nouveau le bras afin de le réconforter, ayant noté que la caresse de la main l’avait fait réagir sans toujours savoir quoi lui dire ni faire. Je me sens dépassé face à cette situation, je n’ai pas de solution. J’installe Mr. J dans son fauteuil en lui souriant, gêné par ses propos et lui lâche la main. Il me lance un « Merci ». Etonné et surpris je lui souris à nouveau car je ne m’attendais pas à ce qu’il me remercie. Je sors de la chambre embarrassé face à mon impuissance et mon silence mais un peu rassuré par son « Merci ». Je me rends à la salle de soins afin de transmettre à l’équipe soignante les informations concernant l’état physique et psychologique de Mr. J sans exclure son mal-être.

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