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Les grands enjeux environnementaux

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Par   •  1 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 486 Mots (10 Pages)  •  428 Vues

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Théo Fontaine

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Master 1 Green

Les grands enjeux environnementaux

Ce texte écrit en 1991, par trois sociologues qui ont publié plusieurs fois ensemble, est lié à un contexte de développement de la conscience écologique c'est-à-dire dans une période où les mouvements écologistes, l’institutionnalisation environnementale ont pris une plus grande ampleur après avoir éclos dans les années soixante, soixante dix.

Ce texte vise à montrer dans un premier temps l’idée selon laquelle dans le monde occidental il y aurait consensus dans les années 1990,  autour de ce qu’ils nomment «  la sensibilité écologique », c’est à dire cette prise de conscience d’un problème écologique qui ne touche pas que la nature, ses animaux et ses ressources, ni que l’humanité mais l’ensemble de la biosphère. Cela met alors en danger tout le caractère écosytémique de la terre c'est-à -dire tout le système écologique dans son ensemble avec ses êtres vivants en interrelations entre eux mais aussi avec le milieu dans lequel ils vivent.

Ce qui pose questionnement dans ce texte et amène à être discuté, c’est la problématique d’une « nébuleuse » écologique qui amène à des avis, des pensées, des solutions qui sont divergentes, imprécises faisant donc remonter de fortes idéologies antagonistes.

Nous questionnerons avec comme fil conducteur l’article de Dominique Bourg « Les trois scénarios de l’écologie : Fondamentaliste, autoritaire ou démocratique »1997, donc cet antagoniste exposé par les auteurs qui place la question écologique entre deux visions qui sont soit individualiste soit holiste et collective. Cette opposition engendre deux manières d'appréhender la problématique écologique, avec des finalités divergentes mais qui provoquerait soit un système technologico-scientifique écologique donc individualiste, soit un système conservateur et holiste qui serait tous les deux porteurs de fortes dérives.

Dans une première partie, nous tenterons de montrer comment le caractère scientifique qui se rapprocherait au « ciel » s’inscrit dans une idéologie économique qui a elle-même favorisé voir même engendré la crise environnementale, avec l’objectif final d'artificialisation de la Terre.

Dans une seconde partie, nous essaierons d’expliquer les pensées des auteurs qui se cachent derrière l’utilisation du terme « Terre » qui renverrait au traditions, au conservatisme qui pourrait avoir certaines limites similaires au « ciel », c’est à dire une déshumanisation des comportements humains dans un sens où des êtres humains qui ne correspondrait pas aux critères de ce traditionalisme écologique se retrouverait stigmatisés, en prise à subir les conséquences d’un régime totalitaire discriminant.

Enfin, nous formulerons une critique liée au contexte et à la date du texte qui lui donne un caractère un peu éloigné vis à de la situation écologique aujourd’hui et de toutes les alternatives qui émergent en «  Ciel » et « Terre » que nous expliquerons en respectant la métaphore du texte.

« L’écologie est aujourd’hui entre ciel et terre », cette métaphore lors d’une première lecture, nous pourrions la comprendre comme une phrase porteuse de solutions gratifiantes, bénéfiques pour répondre à une planète en crise.

Sauf que le ciel correspond bien à ce décalage scientifique et économique avec la nature. La science nous a amené à nous éloigner de la nature, de la terre, du respect d’un fonctionnement systémique où les êtres sont interdépendants et où la nature se régule elle-même. La technique comme le montre Karl Marx dans l’analyse de John Bellamy Foster dans «  Marx Écologiste » 2011, où les sociétés capitalistes ne respectent plus ce que Marx nomme l’interaction métabolique, c’est à dire l’échange matériel entre les humains et la nature, rendu possible par le travail qui s’inscrit dans un respect des ressources naturelles, lui laissant le temps de se régénérer avant de la cultiver.

Ces sociétés capitalistes font de la nature une ressource et puisent toutes sortes d’énergies mais en privilégiant les non renouvelables, la nature n’est plus respectée.

Les sciences et la techniques sous l’égide du « ciel » au lieu de rétablir cette interaction métabolique, vont proposer sous l'idéologie économique et rationnelle dominante des solutions qui sont inscrites à l’intérieur de ce paradigme dominant. Il n’y a pas de sortie du système qui a créé lui même la crise écologique mais au contraire la nature est toujours vu comme une ressource, avec l’idée d’un principe de soutenabilité faible, où la nature est une externalité au système, où l’épuisement d’un capital naturel serait remplacé par d’autres capitaux. Les conséquences environnementales vont donc pouvoir être compensées par un accroissement du stock des autres capitaux.

Dans cette idée, c’est le progrès technique qui va compenser les pertes du capital naturel. C’est en 1989 que David Pearce, Anil Markandya et Ed Barbier publient un ouvrage intitulé «  Blueprint for a green economy » que l’on nomme souvent le « Rapport Pearce » qui apporte cette notion de capital naturel. Cette soutenabilité faible s’inscrit dans le but de répondre aux problèmes environnementaux engendrés par le modèle capitaliste, par le développement durable puis ensuite l’économie verte que nous définirons plus bas, qui n’invite pas à changer de modèle mais au contraire à ouvrir des perspectives qui sont incluses dans ce modèle.

La technique après avoir dépassé la nature, après avoir aliéné l’individu, elle pourra engendrer une nouvelle société où la naturalité sera enfouie par l’artificialité : «  Au nom d’une vision futuriste de la nature, écosystémique, dont la gestion exigerait toujours plus de science et de technologie, notamment spatiale, l’écologie pourrait en effet fort bien accompagner l’avènement de la civilisation post-industrielle et s’inscrire dans un mouvement général d’artificialisation du vivant. ».

En détruisant l’environnement de l’homme, la technique appuyée par la science détruit ceux qui a contribué à la créer, c'est-à-dire l’homme moderne à travers cette société capitaliste et technico-scientifique.

Nous rentrons dans une économie verte, c'est-à -dire la manière dont le système économique appréhende la nature : on peut l’exploiter, l’épargner et la faire fructifier. La nature se voit décrite selon le vocabulaire de l’économie marchande, évaluée monétairement pour la rendre visible et plus exploitable. L’économie verte est dans la suite du développement durable, elle vise à réguler le marché du capital naturel. De ce fait, le capitalisme reste le moyen de résoudre les problèmes qu’il a causé. Cette économie s’est imposée en 2012 à la Conférence des Nations unies sur le développement durable nommée «  Rio+20 » . L’économie verte crée une césure entre pays plus occidentalisés, plus avancés dans le capitalisme et l’idéologie économico-technico-scientifique et le reste des autres pays. Cela accroît encore plus les inégalités en créant des inégalités environnementales. Les règles environnementales de l’économie verte avec les taxes carbones par exemple sont plus faciles à respecter au Nord qu'au Sud, bloquant la participation des pays du Sud au marché de l’économie verte. Cette dernière en tant que paradigme au Nord au détriment du Sud entre dans une logique d'accroissement des inégalités influencée par une vision technocrate du monde qui ignore les mouvements sociaux environnementaux.

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