Une maison de retraite en Seine et Marne
Rapport de stage : Une maison de retraite en Seine et Marne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lauboy • 13 Avril 2016 • Rapport de stage • 1 792 Mots (8 Pages) • 912 Vues
Introduction :
Après avoir effectué mon deuxième stage de première année dans une maison de retraite en Seine et Marne, je reviens sur une situation à laquelle j’ai été confronté et qui a suscité en moi quelques interrogations. Je vais donc procéder à une analyse développée de cette situation afin de pouvoir établir des axes d’améliorations.
Tout d’abord mon stage en maison de retraite a commencé au début du mois de mars, pour une durée de cinq semaines. Durant trois jours, j’ai suivi une aide-soignante qui prenait en charge les résidents situés au deuxième étage de l’aile gauche. Au cours de ces trois jours, je faisais uniquement de l’observation afin de me familiariser avec l’environnement, les résidents, le matériel utilisé et les méthodes de travail. Suite à cette phase d’observation, j’ai été amené à prendre en charge de manière autonome deux résidentes de mon choix. J’ai donc pris en charge deux femmes âgées toutes les deux de 82 ans. La situation que je souhaite analyser s’est déroulée avec l’une d’entre elles, je ne parlerai donc que de Madame T.
Situation :
Madame T, est une résidente atteinte de troubles mnésiques liés à une démence qui n’a pas encore été diagnostiquée comme la maladie d’Alzheimer. Elle est arrivée dans cette maison de retraite il y a un moins d’un an et vit ici avec son mari qui possède une chambre à quelques pas de la sienne. Ils sont très proches l’un de l’autre et sont toujours ensemble tout au long de la journée. Madame T est une femme très souriante et très agréable, et son mari lui accorde beaucoup d’attention et prend soin d’elle au quotidien ; malgré ses hospitalisations fréquentes en cardiologie liées à ses troubles cardiaques. Madame T, est une femme très autonome, mais est atteinte depuis quelque temps d’un syndrome dépressif qui lui fait perdre tout envie de prendre soin d’elle ou de faire des activités avec les autres résidents. Les absences à répétition de son mari, n’arrangent en rien cette situation. En effet, chaque fois que Monsieur T est hospitalisé, Madame T ne souhaite plus se laver et a de nombreuses crises de larmes, apparaissant surtout le matin. Cependant, c’est une femme qui se confie très facilement et qui ressent le besoin de discuter et d’être rassuré, d’autant plus qu’elle oublie très fréquemment ce qu’on lui a dit la veille ou bien quelques heures avant. Elle oublie donc que son mari est absent parce qu’il est hospitalisé en cardiologie.
La situation que je vais développer a donc eu lieu, dans la chambre de cette résidente durant sa toilette, l’avant-dernière semaine de mon stage.
En effet, c’était un lundi le jour de la douche de Madame T. Normalement très heureuse de prendre sa douche, j’ai remarqué ce jour qu’elle n’avait aucune envie de faire sa toilette et de s’habiller, se justifiant par l’absence de son mari, hospitalisé la veille dans un hôpital en cardiologie. Ne souhaitant pas laisser Madame T seule dans sa chambre, j’ai discuté avec elle afin de la rassurer et de la convaincre qu’une douche lui ferait grand bien. Madame T, a accepté après quelques minutes de réflexion. C’est donc avec le sourire qu’elle s’est dirigée vers la salle de bain. Tout s’est très bien déroulé, la douche a été un réel plaisir pour elle, très souriante, agréable, et d’humeur taquine, elle a beaucoup apprécié ce moment. Nous avons beaucoup discuté ; Madame T m’a raconté de nombreuses choses sur sa vie passée, son enfance et sa famille. Ce fut un vrai moment de partage et d’échange, que j’ai également beaucoup apprécié. Après la douche, je l’ai aidé à choisir ses vêtements et à s’habiller. Madame T est très autonome mais, a besoin d’aide et de stimulation pour effectuer tous les gestes de la vie quotidienne. C’est donc dans la bonne humeur que s’est déroulée la fin de la toilette ; j’ai proposé à Madame T de lui sécher les cheveux et de les coiffer et de lui mettre un peu de parfum, ce qu’elle a accepté avec plaisir.
Après avoir fini la toilette de Madame T, je l’ai raccompagné à son fauteuil afin de l’aider à marcher pour ne pas chuter. C’est à ce moment-là, que Madame T a eu une crise de larmes. Sans raison apparente, elle s’est mise à pleurer. Je l’ai alors questionné, afin de savoir ce qui n’allait pas et pouvoir la réconforter. Elle m’a alors dit qu’elle souhaitait voir son mari et qu’elle ne supportait plus ses troubles de la mémoire qui lui donne l’impression de devenir « inutile ». J’ai été très touché par ses pleurs et sa souffrance, car Madame T n’avait jamais pleuré en ma présence et était joyeuse quelques minutes plus tôt. Je n’étais donc pas préparé à l’apparition de ses pleurs. C’est alors que j’ai essayé en vain de la rassurer et j’ai commis l’erreur de tutoyer Madame T. Jusqu'à présent je n’avais jamais tutoyé aucune résidente afin de garder une distance professionnelle, mais aussi pour montrer une forme de respect. Je me suis immédiatement excusé car je ne l’avais pas fait de manière intentionnelle. En effet, Madame T, elle, m’avait toujours tutoyé dès le début de la prise en charge car nous avons eu un très bon relationnel. Je n’ai, cependant, jamais été gêné par ce tutoiement, je n’ai donc pas exprimé de refus. Je ne voyais pas en quoi cela pouvait-il être gênant. Madame T, me tutoyait mais je continuais de la vouvoyer jusqu’à ce jour ou je l’ai par erreur tutoyée.
Questionnement
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