Étudiant dans un service de chirurgie

PHASE DESCRIPTIVE:

Étudiant dans un service de chirurgie à l'hôpital d’Orléans, J’assiste comme chaque matin aux transmissions soignantes entre l’équipe soignante de nuit et celle du matin. À l’issu des transmissions, et avant de prendre plus en charge les deux patients dont je m’occupe, j’effectue avec l’infirmière responsable du secteur où je suis, le premier tour des patients. Nous leurs demandons alors si ils ont bien dormit et comment ils vont ce matin. Nous prenons également les constantes et nous leurs apportons les médicaments qu’ils prendront avec le petit déjeuner.

Réaliser ce tour avec l’infirmière me permet de connaitre tous les patients du service et de m’ouvrir sur de nouvelles pathologies que je n’aurais pas forcément rencontré en me focalisant simplement sur les deux patients que j’ai en charge.

Une fois que le tour est terminé je laisse l’infirmière pour aller m’occuper plus particulièrement des deux patients que je prends en charge en intégralité.

Monsieur O. est un de ces deux patients. C’est une jeune homme de 30 ans qui a été hospitalisé pour une luxation de la hanche gauche avec fracture du cotyle. La luxation a été réduite au bloc il y a 29 jours et Monsieur O. doit porter une attelle et une traction non collée de 6kg pendant 45 jours. Une sortie du service ne sera envisageable qu’après le retrait de la traction.

Monsieur O. souffre d'éthylisme chronique, c’est également un ancien toxicomane, consommateur d’héroïne, sevré au Subutex®. Cependant il est désormais dépendant du Subutex®, médicament qu’il s’injectait avant son hospitalisation.

Monsieur O. est suivit par l’addictologue ainsi que par l’unité de psychiatrie. Il est également suivie par un médecin de l’hopital pour ses problèmes d’éthylisme.

Lorsque je rentre dans sa chambre, je constate que contrairement à son habitude, Monsieur O. n’a pas mis de musique comme il fait régulièrement et qu’il n’a pas allumer la télévision pour regarder le journal télévisé de 8h comme il le fait chaque matin. Je remarque également que ses volets ne sont pas ouverts. Je lui propose alors de les lui ouvrir en lui disant que ce sera plus agréable plutôt que d’être dans la pénombre. Il acquiesce d’un signe de tête. Alors que je suis en train de monter les volets, Monsieur O. me dit ne pas avoir le moral se matin. Je lui demande alors pourquoi et il me répond qu’il en a marre d’être ici que ça fait déjà un mois qu’il est bloqué au lit toute la journée dans sa chambre d’hôpital. Il me dit également être triste de n’avoir que très peu de visite, il explique cela par le fait que sa mère n’a pas de voiture pour venir le voir et qu’elle ne peux que venir lorsque le meilleur ami de Monsieur O. lui propose de l’amener. Il me dit que cette hospitalisation lui a permis d’ouvrir les yeux sur ceux qu’il considérait comme des amis mais qui n’étaient en fait que des “amis de shoot“, et que ceux-ci l’ont complètement abandonné depuis son hospitalisation.

Il me confit également être très anxieux vis à vis de sa sortie à la suite de la convalescence. Il a peur de ne pas trouver d’emploi compte tenu de son état. En me disant cela, il me montre ses mains gonflées ainsi que les tremblement qu’il a perpétuellement à cause de son passé de toxicomane. Il me dit être conscient de la situation “Même si moi j’étais patron, je n’embaucherai pas un mec qui tremble tellement qu’il n’arrive pas à écrire correctement. Il faut être réaliste!“. Il aborde aussi le fait d’avoir peur de reprendre contact avec ses anciennes fréquentations. Il reconnait que bien qu’il soit toujours dépendant du Subutex® il est soulagé de ne pas avoir consommé d’alcool et de tabac depuis un mois et me dit ne pas du tout ressentir les manques.

Enfin, il me dit se sentir abandonné par l’équipe médicale. Si les différents médecins venaient régulièrement au début de

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