Analyse de situation du portfolio S2

Analyse de situation du portfolio

Stage S2A : E.H.P.A.D. pour personnes démentes

J'ai effectué mon deuxième stage de 5 semaines dans une E.H.P.A.D. pour personnes démentes, atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles associés.

Un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), anciennement dénommé "maison de retraite", est une structure médicalisée ayant vocation à accueillir des personnes âgées.

Aspect législatif :

« Vérifié le 19 mars 2014 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Modification de certaines dispositions du 29 déc. 2015 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

La loi n°2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l'adaptation de la société au vieillissement modifie certaines dispositions »

« L'adaptation de la société au vieillissement est un impératif national et une priorité de l'ensemble des politiques publiques de la nation »1

Toutes ces dispositions visent à améliorer l'accueil et la prise en charge des personnes âgées dans notre société, qui est une priorité de santé publique.

1. description de la situation

Cette E.H.P.A.D. est divisée en 4 unités, dont 2 unités d'hébergement renforcée (U.H.R.) car les résidents sont agités et déambulent beaucoup de jour comme de nuit. L'unité dans laquelle je suis en stage  n'est pas une U.H.R. Elle admet des patients en stade très avancé de leur maladie, beaucoup sont grabataires. Les résidents qui sont encore autonomes dans les gestes de la vie courante sont très peu agités contrairement aux autres unités, mais ont une immense perte de l'élan vital.  

Cette unité est aménagée de 14 chambres pour 15 résidents, seulement 2 résidents partagent la même chambre. Chaque chambre est équipée d'une salle de bain et d'un W.C. particulier.

*Qui ?

Les acteurs en présence de la situation sont

-Mme F. âgée de 86 ans,

-une aide-soignante qui travaille dans les lieux depuis 10 ans,

-une élève aide-soignant en stage depuis une semaine et moi même.

Mme F., est atteint de la maladie d'Alzheimer, diagnostiquée en 2005.

Elle est entrée dans l'établissement le 01 décembre 2014. Venant du domicile, elle bénéficiait d'une prise en charge dans un accueil de jour ALZHEIMER trois fois par semaine. Mme F. a été orientée dans un premier temps vers l'unité d'hébergement renforcée de l'établissement suite à une dégradation de ses troubles cognitifs en lien avec sa maladie et l'épuisement de son époux. Puis en février 2015 elle fut orientée dans l'unité dans laquelle je suis en stage.

A ce jour Mme F., est très anxieuse, apathique, facilement irritable, faisant preuve d'une grande instabilité de l'humeur. Elle somnole beaucoup sur la journée mais dort très bien la nuit ( elle n'a pas de barrières au lit) et ne déambule plus. Elle mange seule même si elle est atteinte d'apraxie, des repas mixés car elle a des troubles de la déglutition, et a besoin d'être beaucoup stimulée pour prendre ses repas.

Mme F., nécessite une aide totale pour ses soins d'hygiène, habillage et déshabillage. Elle est incontinente, équipée en change anatomique la journée, et change complet la nuit. Elle répond tout de même aux stimulations sur le plan de l'incontinence, et est accompagnée régulièrement aux toilettes.

*Quoi ?

Un accompagnement aux toilettes et un change.  

*Où ?

Dans les toilettes du couloir se trouvant après le réfectoire. La procédure est de l'accompagner dans ces toilettes et non dans ceux de sa chambre car ils sont plus proches du réfectoire.

Mme F. est très anxieuse lors des déplacements et se meut très lentement.

Après le change, il convient de l'installer dans un fauteuil du réfectoire pour qu'elle puisse faire la sieste.

*Quand ?

Lors de ma seconde semaine de stage, de mon 1er jour en poste du matin (7h à 14h). En début d'après-midi à 13h, après le repas, heure à laquelle les soignants procèdent au deuxième change des résidents.

*Comment ?

Je ne m'étais jamais occupée de Mme F. auparavant. L'aide-soignante en poste me demande si je veux accompagner Mme F. aux toilettes. Je réponds « oui. » Je pars alors chercher dans le local un change anatomique adapté à Mme F. et le dépose dans les toilettes. Lors des transmissions orales, les soignants m'avaient fait part de ses oppositions aux soins et du fait qu'elle pouvait parfois se montrer agressive verbalement. Je savais qu'elle avait une démence de type Alzheimer et je m'étais déjà renseignée sur cette pathologie car c'est la pathologie dominante de l'unité.  L'agressivité découle très souvent d'une grande anxiété ressentie par le patient et en aucun cas il ne faut le prendre pour soi. Cependant pour une bonne prise en charge, il faut un temps d'adaptation, apprendre à connaître la personne, ses réactions, savoir instaurer une relation.

J'ai demandé à Mme F. si elle voulait que je l'accompagne aux toilettes. Sans me regarder elle me rétorque non, « qu'on l'emmerde ». L'aide-soignante en voyant la scène me dit qu'il faut que je sois plus ferme avec elle car de toute façon elle refusera. Mais je voulais d' abord entrer en communication avec Mme F. et ne surtout pas la brusquer.

Je m'accroupis pour capter son regard et je lui souris. Doucement je lui pris la main et dit «  Mme F., je vais vous emmener aux toilettes, vous n'y voyez pas d'inconvénients ?  » Elle me répondit non et me sourit en retour. Je lui répondis « On n’a pas encore eu l'occasion de faire connaissance, je suis … et je suis étudiante infirmière,  je vais m'occuper de vous durant quelques semaines, on va apprendre à se connaître »

Elle me répondit « oui ».

Alors, je lui pris les deux mains pour l'aider à se lever de sa chaise et je reculais jusqu'aux toilettes, Mme F. face à moi. Je lui répétais qu'elle pouvait être rassurée, que je la tenais.

Je continuai de lui sourire et elle fit de même. J'avais réussi à instaurer un premier échange mais Mme F. paraissait encore très angoissée.

Arrivées aux toilettes, je lui dis : « Mme F. est ce que vous m'autorisez à descendre votre pantalon pour que vous puissiez vous asseoir sur les toilettes ». Elle acquiesça. Seulement son pantalon était souillé de selles et je n'avais prévu aucune tenue de rechange ni de slip filet propre. Je lui demandai de s'asseoir et je la laissai uriner. Je l'aidai à se relever pour procéder à la toilette de ses parties intimes. Heureusement l'élève aide-soignant me rejoignit et me demanda si j'avais besoin d'aide. Je lui demandai alors d'aller chercher un pantalon et un slip filet dans l'armoire de Mme F.

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