Psychanalyse du social et des institutions
Cours : Psychanalyse du social et des institutions. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Claire chbr • 6 Décembre 2020 • Cours • 8 007 Mots (33 Pages) • 437 Vues
PSYCHANALYSE DU SOCIAL & DES INSTITUTIONS
07/10/2020
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Introduction
« Les allemands avaient Schiller, Goethe, Beethoven, les Simbas du Congo ne les avaient pas. La différence entre les allemands héritiers d’une « immense » culture et les Simbas incultes, c’est que les Simbas mangeaient leurs victimes, tandis que les allemands les transformaient en savon. Ce besoin de propreté, c’est la culture. » Romain Gary, cette citation est tirée de l’un de ses ouvrages, « Pour Sganarelle » 1965. Il a obtenu deux fois le prix Goncourt mais sous deux noms différents, le 1er en 1955 pour les « racines du ciel ». Il va aussitôt dire qu’il en aura un deuxième. Il va user d’un stratagème et va utiliser un autre pseudo pour obtenir le deuxième prix Goncourt. Emile Ajar obtient en 1975 son deuxième prix Goncourt.
Derrière cette citation, qu’on soit dans une société très érudite ou dans une société primitive, de la même façon on va tuer. Gary dit que la culture passe par le besoin de propreté, la métaphore de la propreté est très utilisée en France. Il faut rendre propre et pur.
La psychanalyse a dès le départ eu comme intérêt la question sociale, ce qui se passe dans le social. Son inventeur, Freud, dès le début de ses travaux, va s’intéresser à la société, aux phénomènes de société. La psychanalyse a cet intérêt pour l’individu, le sujet prit dans le social, dans son environnement.
On trouve très rapidement des écrits psychanalytiques sur ces questions de société.
Textes de Freud :
Le premier, date de 1908, Freud écrit « morale sexuelle civilisée et maladie nerveuse des temps modernes ». Cet article est publié dans un livre qui s’appelle « la vie sexuelle », c’est le premier écrit de Freud sur des questions de société. Le deuxième grand texte sur le social de Freud est « totem et tabou » qui date de 1912, vient ensuite le troisième texte les considérations actuelles sur la guerre et sur la mort », 1915. Le quatrième texte est « psychologie collective et analyse du moi », 1921, « l’avenir d’une illusion » 1927, écrit consacré à la religion, « malaise dans la civilisation » 1929, texte souvent utilisé en lui-même et même en tant que titre. « Pourquoi la guerre » 1933. « Moise et le monothéisme », 1939.
Est-ce que les phénomènes sociétaux peuvent rendre malade les individus ?
- Présence de la psychanalyse dans l’analyse des phénomènes sociaux
Quand Freud parle du social, il utilise un terme particulier, qui est un terme allemand. Ce terme est le terme « kultur », il apparait dans les textes originaux de Freud, il ne faut pas les traduire comme kultur mais plutôt comme civilisation. Freud va donner une définition de la kultur, définition tirée de « malaise dans la civilisation », 1929, la kultur est la somme toute entière des actions et institutions par lesquelles s’opèrent la rupture avec l’animalité et la nature, et qui remplit la double finalité de protection de l’Homme contre la nature et de réglementation des relations des hommes entre eux.
1er commentaire de Eugène Enriquez, sociologue (de la horde à l’état, 1983) : par rapport à la définition, Freud dit que les institutions (l’état, les lieux de culte, les lieux judiciaires, l’école, l’armée, la famille) de la vie sociale, de non-société, répondent en premier lieu au désir des hommes de vivre dans un monde pacifié. Ces institutions répondraient en premier lieu au désir de vivre dans un monde pacifié, ça serait leurs vocations espérées. Enriquez dit que ces institutions ont toujours existé, il n’existe pas de société sans institution. Il n’en a jamais existé et elles n’existeront jamais, ces institutions vont varier en fonction des pays, elles peuvent se modifier mais il nous dit qu’un ensemble d’humains sans institutions, (c.-à-d. sans éléments permettant une régulation sociale) s’effondreraient rapidement.
La satisfaction pulsionnelle renvoi à ce que nous dit Enriquez, les institutions permettent de réguler les relations des Hommes parce qu’elles viennent limiter la satisfaction pulsionnelle de chacun. Il nous dit même que ceux qui veulent détruire les institutions qui existent sont contraint d’en fonder d’autres très rapidement. Sans institutions, l’Homme est livré à l’expression directe de ces pulsions. Enriquez dit que si tout est possible, tout devient impossible.
- Théorie freudienne de la kultur (totem et tabou, 1912)
Freud dans ce texte va proposer une théorie du fondement du social. Et pour développer cette théorie, il va s’appuyer sur les travaux anthropologiques de l’époque. Ces travaux vont montrer l’importance des phénomènes tabous et totémiques dans les sociétés dites primitives. Des anthropologues vont vivre avec ces peuples pour voir comment ils fonctionnent. Ils vont montrer l’importance de ces phénomènes tabous et totémiques. Pour eux, ces phénomènes sont à l’origine de l’organisation sociale de ces sociétés, ces sociétés primitives reposent sur ça.
Dans « totem et tabou », toute la première partie est une synthèse de ces travaux. Dans les sociétés dites primitives, le totem est un animal ou un végétal qui est vénéré par les membres du groupe qui porte son nom. En portant son nom, la personne se considère comme le descendant du totem, il y a un lien de filiation, ce sont tous les filles et les fils du totem. Il y a une très forte valeur symbolique.
Concernant le totem, il est interdit de le tuer, de le manger et parfois même de le toucher ou même de le regarder. Freud va faire le lien avec Dieu, où il est interdit de le représenter. Dans ces sociétés, celui qui va enfreindre ses règles risquent des punitions sévères pouvant aller jusqu’à l’exclusion du groupe.
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