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Sociologie du genre

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Par   •  3 Mars 2019  •  Cours  •  10 630 Mots (43 Pages)  •  1 487 Vues

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Sociologie du genre, du sexe, de la sexualité : Le genre pour les nuls

Introduction

Le sexe est biologique, mais la sexuation est complexe, y compris d’un point de vue biologique. La sexualité est biologique et le genre est social et culturel.

Du point de vue de l’expérience vécue, le masculin et le féminin sont dus à une identification par l’autre comme un homme ou comme une femme (fille/garçon). Mais cette identification est socialement construite, institutionnalisée, elle est même historiquement relative. Elle est définie souvent, comme une relation de pouvoir et de hiérarchie, d’inégalité très étroitement liée avec les autres acteurs sociaux qui organisent la famille, le travail, la politique et la science.

On va avoir une approche constructiviste du genre, du sexe et de la sexualité. Mais, dire que les choses sont construites ne veut pas dire qu’elles n’existent pas. C’est le contraire : Les choses existent d’autant mieux qu’elles sont solidement construites. (C’est le cas des objets scientifiques, mais aussi des objets sociaux). S’il n’y a pas de construction, ce sont des mythes. Jusqu’à Pasteur, on ne disposait pas du concept de microbes -> à partir du moment où Pasteur découvre les microbes et parvient à le faire admettre à la communauté scientifique, les microbes ont vraiment existé (avant, ils n’existaient pas). Le créationniste est un mythe, l’évolutionniste est une théorie !

On va essayer de comprendre comment c’est construit ? Comment ça fait pour tenir ? Comment se fait-il que lorsque c’est à tel endroit et tel moment de l’histoire, quand on sait que ça prend telle forme alors qu’autrefois c’était différent et qu’à l’avenir ce sera surement différent ?

Les connaissances scientifiques sont toujours stabilisées. Ce que nous pensons comme vraiment vrai auj, n’existait pas avant et n’existera peut être pas + tard. Nous savons qu’autrefois, elles étaient autrement.

On a une approche constructiviste et relativiste. En effet, il n’y a pas de lois, pas de règles qui s’imposeraient à un tiers. Toutes les sociétés associent sexe, genre et sexualité selon des arrangements qui leurs sont spécifiques et que les sciences sociales doivent comprendre.

Les choses sont comme elles sont au moment où on les observe. Les choses comme elles sont, sont la conséquence des arrangements qui les ont précédés et elles pourront être à l’avenir différentes en fonction des modifications et même des contradictions qui définissent ces arrangements.

Kate Bornestein, écrit en 1994: Gender Outlaw, (=les transgresseurs du genre): « On Men, Women, and the Rest of Us »

I. « On Men, Women ... » = « Des hommes, des femmes ...»

On va s’intéresser à ce qui fait la différence et la spécificité entre les hommes et les femmes et notamment dans leur dimension symbolique, avec entre autres les stéréotypes.

Les observations quantitatives, données statistiques permettent d’observer un certain nombre de choses, de poser des problèmes, de se demander pourquoi les choses sont comme elles sont ?

Une énigme sociologique : comment expliquer qu’en dépit d’un meilleur niveau de diplôme, les femmes

connaissent de moindres carrières (« plafond de verre »), avec des salaires moins élevés et une plus forte précarité sociale ?

Brochure du ministère de l’éducation

A la sortie du système éducatif les femmes sont plus diplômées que les hommes. 30% des femmes ont entre le DUG et le Doctorat contre seulement 22% pour les hommes. Donc les femmes sont plus diplômées et cela pour toutes les sortes de diplômes, sauf les plus faibles, comme le brevet ou aucun diplôme. Elles sont meilleures partout : meilleures mentions au bac (sauf les bacs techno) + STL

Par contre, lorsque l’on s’intéresse aux carrières, aux postes de responsabilités elles s’évaporent. Pour faire ingénieur, il faut être fort en maths -> sauf que ce n’est presque des H, donc où sont passées les F bonnes en maths ??

Inégalités dans les écarts de salaires

Dans le secteur privé et le secteur public le salaire moyen des femmes est moindre que celui des hommes (-20% par rapport à celui des hommes) + 22% pour les Hommes

Les femmes travaillent plus à temps partiel (30%) que les hommes (6%). 80 % des salariés qui travaillent à temps partiels sont des femmes. C’est pour répondre à la question : qui va garder les enfants ?

On s’aperçoit que le temps libre des femmes est inférieur à celui des hommes. Par contre, le temps domestique des femmes est supérieur.

Donc, on a des femmes plus diplômées qui ont des moindres carrières, qui travaillent plus en temps partiel du fait de leur plus grande implication dans les tâches domestiques. Elles prennent plus de temps partiel parce qu’elles ont des plages domestiques plus importantes que celles des hommes. Inégalités dans le monde du travail sont corrélées à celles observées dans le monde domestique

⇨ C’est que le genre n’est pas seulement une question de différence de sexe, mais qu’il est aussi un rapport social et une hiérarchie sociale et symbolique...

Alors, on pourrait dire qu’au fond c’est une question de différence naturelle, d’une sorte de vocation que les femmes ont de s’occuper de leurs enfants. C’est une représentation très raciale, notamment dans l’imaginaire occidental : « L’origine du monde » : (Courber : 1886) tableau qui représente bien l’imaginaire patriarcal de nos sociétés où les femmes sont définies de 2 manières :

- Par leur matrice (utérus): c’est l’origine du monde Vocation maternelle des femmes. Femme sans tête : corps féminin réduit à son sexe

- Par le rôle qu’elles jouent dans l’intérêt sexuel que leur portent les hommes.

Le tout sous le regard des hommes qui est une constante occidentale. Par excellence, le sujet créateur, c’est l’artiste masculin qui va représenter l’objet. Le masculin est culturel, créatif, le féminin est naturel. L’H crée, la F procrée. Le corps des femmes les rend inaptes à accéder aux qualités intellectuelles... La femme est réduite à son sexe, son corps. Avec le titre du tableau, on voit bien que les femmes sont abattues à ce qui correspond à leur « destin ». On veut montrer ici la hiérarchie.

Une artiste contemporaine

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