Paugam Serge, « La réflexivité du sociologue »
Fiche de lecture : Paugam Serge, « La réflexivité du sociologue ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Axelle16. • 14 Avril 2022 • Fiche de lecture • 876 Mots (4 Pages) • 428 Vues
FdL 4 – Paugam Serge, « La réflexivité du sociologue » dans Serge Paugam (dir.), L’enquête sociologique, Paris, Presses Universitaires de France, 2012, p. 441-445.
Serge Paugam est un sociologue né le 9 mars 1960 à Lesneven. Après des études de sociologie, il rentre à EHESS où il soutiendra sa thèse en 1988. Sa thèse La disqualification sociale se concentre sur la précarité et la pauvreté. Presque tous ces écrits depuis lors se concentre sur cet aspect de la sociologie. Il est aujourd’hui directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS. C’est en 2012 qu’il écrit L’enquête sociologique qui représente un vrai manuel pour les sociologues. Il se divise en vingt leçons thématiques qui présentent les méthodes et enjeux de l’enquête de terrain.
Dans cet extrait de l’ouvrage, Serge Paugam explique que la caractéristique principale de l’enquête sociologique se trouve dans le regard réflexif du sociologue. Les « sciences des relations sociales » ne peuvent pas exister sans une distanciation et un regard critique permanent. Pour cela, le sociologue doit déconstruire ce qui lui semble évident et rompre avec le sens commun dans toutes les étapes de sa recherche. Dans cet extrait, l’auteur a aussi bien parlé de la phase préparatoire à l’enquête, que de sa réalisation pure et de l’impact de ces travaux sur la société.
Etant donné que cet extrait est la conclusion de L’enquête sociologue, l’auteur résume son ouvrage sans citer de situations exemples que lui-même ou d’autres sociologues ont pu rencontrer. Serge Paugam cite brièvement Durkheim dans la dernière partie de son extrait. Il n’est donc pas possible de savoir avec cet extrait les méthodes qui ont permis aux sociologues d’écrire ce texte.
- Phase préparatoire à l’enquête
Tout d’abord, nous devons prêter attention à ce qui a influencé le choix de notre sujet d’étude. En effet, sans forcément nous en rendre compte, nous avons tendance à vouloir étudier les phénomènes sociaux qui nous sont proches ou auxquels nous avons déjà été confronté. Il faut avoir conscience du « ressort social » de son choix pour mieux s’en distancier. C’est donc la première étape menant à la scientifisation de la démarche sociologique.
Le sociologue rajoute qu’il est primordial de se détacher de nos prénotions qui représentent des obstacles à la connaissance sociologique. De façon plus concrète, il faut questionner les mots employés au quotidien et l’impact que ce sens commun a sur les individus. De façon personnelle, j’ai pu remarquer ce phénomène dans un entretien avec un jeune déscolarisé. Il m’expliquait qu’au cours de sa scolarité, il était considéré comme un « mauvais élève » et je lui ai alors demandé de m’expliquer ce qu’il définissait comme « mauvais élève ». Il avait des notes bien en-dessous de la moyenne mais était plutôt studieux en cours. D’autres utiliseraient ce terme pour un élève perturbateur donc le sens commun n’est pas universel.
- Travail sur le terrain et transcription
Serge Paugam rappelle que le rapport enquêté/ enquêteur influence grandement les données récoltées. Même en prenant toutes les précautions possibles, la présence de l’enquêteur sur le terrain perturbe toujours la réalité. Un retour critique sur les méthodes utilisées pendant l’entretien permet une interprétation de meilleure qualité. Il ajoute qu’il faut faire attention à ne pas surinterpréter ou de cacher des points de l’entretien lors de la transcription. Les sociologues sont amenés à simplifier et à extrapoler pour toucher un public large et répondre rapidement aux questions d’actualités.
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