« Les places et les chances. Repenser la justice sociale » de François DUBET
Fiche de lecture : « Les places et les chances. Repenser la justice sociale » de François DUBET. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar portugaise91 • 14 Septembre 2016 • Fiche de lecture • 1 667 Mots (7 Pages) • 1 486 Vues
Question 1 : Quelles sont les questions que se posent l’auteur ? Sur quoi se base-t-il ?
Dans l’ouvrage « Les places et les chances. Repenser la justice sociale », François Dubet se base sur les politiques de la justice sociale menées par le gouvernement de gauche et de droite, ces dernières années. L’auteur prône l’égalité des places au détriment de l’égalité des chances, valorisée par le système éducatif d’aujourd’hui. C’est en s’appuyant sur sa propre expérience de sociologue que l’auteur fonde ses réflexions. Son ouvrage a une visée purement pratique et politique. François Dubet fonde ses propos sur les théories de la justice sociale dans le contexte politique de la France du XXIIème siècle. L’objectif du sociologue à travers cet ouvrage est de mettre à jour le débat français sur la justice sociale en analysant les fondements idéologiques et les méfaits de chaque modèle ainsi que les différents acteurs présents, afin de proposer un modèle plus efficace à mettre en œuvre. Par-là, le sociologue montre son engagement politique en offrant un projet social au parti de gauche. Ainsi, il démontre l’utilité de la sociologie dans l’action politique.
Question 2 : À quel courant de pensée se rattache l’auteur ? Qu’est-ce-que cela implique ?
François Dubet s’inscrit dans une sociologie de l’expérience. La sociologie de l’expérience repose sur une approche théorique qui a été développée dans les années 1990 par le sociologue lui-même. Ses travaux sur l’école mais également sur les banlieues, lui ont permis de se rendre compte que les conduites individuelles ne sont ni totalement déterminées par les conditions de vie, ni totalement guidées par les choix individuels. Par conséquent, cette sociologie présente chaque individu comme un acteur possédant une marge de manœuvre. Influencé par Alain Touraine et sa sociologie de l’action, nous pouvons situer François Dubet entre le structuralisme de Pierre Bourdieu et l’individualisme de Raymond Boudon.
Question 3 : Quels sont les résultats de cette recherche ? Que nous apprennent-ils ? Que nous permettent-ils de comprendre du système étudié ?
À travers cet ouvrage, François Dubet définit les deux grands modèles de la justice sociale d’aujourd’hui, à savoir l’égalité des places et l’égalité des chances.
L’égalité des places renvoie aux « places qui organisent la structure sociale, c’est-à-dire l’ensemble des positions occupées par les individus que ceux-ci soient des femmes ou des hommes, des gens cultivés ou moins cultivés, des Blancs ou des Noirs, des jeune ou des personnes âgées, etc ». Ce principe consiste donc à resserrer la structure des positions sociales soit réduire la distance entre les conditions de vie des individus, sans faire de la mobilité sociale des individus une priorité. Ainsi, l’individu est donc défini par « son travail, sa fonction, son utilité voire son exploitation ».
L’égalité des chances renvoie, elle, à offrir à tous les individus la possibilité d’occuper les meilleures places en fonction de leur mérite. L’objectif de ce principe est de voir une société où chaque génération devrait être redistribuée équitablement dans toutes les positions sociales en fonction des projets et des mérites de chacun. L’égalité des chances souhaite donc que la « diversité » ethnique et culturelle soit représentée à tous les niveaux de la société. Ici, l’individu est défini par son identité et par les éventuelles discriminations qu’il subit.
Selon François Dubet, ces deux modèles n’engagent pas la même représentation de la vie sociale et ne définissent pas les inégalités de la même manière. Tandis que l’égalité des places parle en termes de « classes sociales », l’égalité des chances parle plutôt de discriminations qui peuvent être des obstacles à l’égalité des individus. Par conséquent, il faudrait favoriser le principe de l’égalité des places selon l’auteur.
À la création de l’école laïque, gratuite et obligatoire pour tous à la fin du XIXème siècle, le principe de l’égalité des places fut un vrai succès car l’école permettait à tous les élèves de partager la même culture, la même langue et les mêmes valeurs. L’école avait pour conviction d’offrir un « bien commun » partagé par tous les citoyens afin de former une seule et unique nation. Cette école républicaine veillait à préparer tous les individus à leur place attribuée dans la hiérarchie sociale. En créant de l’unité et en garantissant à tous les enfants issus de tous les milieux un « bagage minimal », l’école offre à tous la dignité scolaire à laquelle chaque membre de la société a droit. L’égalité des chances visait ainsi à rapprocher les diverses conditions scolaires sans pour autant, bousculer la structure sociale.
Au XXe siècle, la politique de massification scolaire promet à chaque élève de rester plus longtemps à l’école, de trouver une place dans la société, de réduire les inégalités et d’accroitre le capital humain de chacun par le biais de la qualification. Selon l’auteur, la massification est un succès de l’égalité en termes de démocratisation absolue puisqu’en effet, les enfants des classes populaires accèdent à des biens scolaires dont ils ont été longtemps privés. Cependant, la croyance naïve des individus
...