Quels sont les enjeux économiques et environnementaux de la baisse des prix du pétrole ?

Quels sont les enjeux économiques et environnementaux de la baisse des prix du pétrole ?

Les deux chocs pétroliers des années 1973 et 1979 ont ouvert une longue phase d’inflation et de ralentissement de la croissance mondiale générale. En France cette période à notamment mit fin aux Trente Glorieuses et à la croissance forte connue durant cette période. Les effets néfastes d’une hausse du prix du pétrole sont évidents et ne sont plus à prouvés. Mais la question de la baisse du prix de l’hydrocarbure ne démontre pas forcément totalement l’inverse, et des effets uniquement positifs sur l’économie mondiale.

Depuis le second semestre de l’année 2014 les cours pétroliers se sont effondrés. La cause se situe entre 2012 et 2013 ou une augmentation de l’offre de pétrole à l’échelle mondiale a conduit vers un effondrement du marché. En effet la production pétrolière mondiale est en surproduction pendant cette période, c'est-à-dire que l'offre est supérieure à la demande.

Les causes de cette chute du prix du baril proviennent d’un contexte économique particulier et de multiples raisons. Tout d’abord un ralentissement de la croissance économique mondiale générale, même en Chine et dans les pays dit émergents tel que le Brésil ce qui résulte à une baisse générale de la demande mondiale de pétrole. Puis le retour de l’Iran dans les échanges internationaux et en particulier sur le marché pétrolier suite à un accord international avec les grandes puissances. Le retour de cet important pays exportateur de cet hydrocarbure à augmenter la production et l’exportation de baril. Par la suite l’exploitation du pétrole de Schiste aux Etats Unis à conduit ce grand pays importateur de pétrole étranger à freiner sa demande et à venir augmenter la surproduction mondiale

Malgré toute ces causes, les principaux pays producteurs et exportateurs de cette énergie n’ont pas diminué leur production (notamment l’Arabie Saoudite) ce qui à conduit à une offre largement supérieure à la demande. Le marché du pétrole est régi naturellement par cette loi de l’offre et la demande, lorsqu’il y a distorsion entre ces deux termes cela se répercute forcément sur les prix.

Cette violente chute peut être chiffré, passant de 112$ au 1er juin 2012 à 50$ à la mi-janvier 2015 jusqu’à atteindre 35$ en février 2016, les prix ont été divisés pas deux voir plus sur une période très courte. De nos jours le prix du baril demeure encore à un niveau très bas, selon certains analystes les prix du baril ne devraient pas remonter au dessus de 80$ avant 2020.

On considère souvent le pétrole comme un thermomètre de la santé de l’économie mondiale. Un prix du pétrole en hausse agit forcément comme un frein sur la croissance, des flambées des prix du pétrole ont conduit à des récessions en 1973, 1979, 2000 et 2008 pour exemple. Le cas inverse est également vrai, un ralentissement économique va probablement produire une baisse des prix ce qui peut être une aubaine financière pour les pays consommateurs. Par exemple après l’effondrement de Lehmann Brothers en 2008, les prix du pétrole ont chuté en prévision d’une stagnation économique.

L’effondrement des cours du pétrole change la donne économique mondiale et il en va de soit de mesurer les effets sur les économies mondiales. Il est évident qu’un consommateur de pétrole doit se réjouir de la baisse des prix sur le marché, tant cette situation semble s’installer. Mais même si ce dernier y gagne, il faut tout de même évaluer les enjeux tant sur le plan économique, qu’environnemental.

Nous évaluerons tout d’abord dans une première partie les enjeux économiques dans l’économie mondiale et plus spécifiquement sur les pays importateurs et exportateurs de pétrole. Dans une deuxième partie nous étudierons les effets de cette baisse sur l’environnement et sur la transition énergétique.

I) Les enjeux économiques sur les pays exportateurs et importateurs

Les enjeux économique d’une baisse du pétrole sont très importants. Il faut pouvoir évaluer ce contexte économique de deux différents points de vue. Tout d’abord nous verrons ces enjeux sur les pays importateurs de pétrole puis sur les pays producteurs et exportateurs de cet hydrocarbure.

A) Les pays importateurs, gagnants ?

La situation que connaît le marché du pétrole depuis 2014 se traduit par une forte baisse du prix du baril de pétrole sur le marché. Cette diminution est plutôt favorable aux pays importateurs et notamment à la France. Les effets mesurés sur les économies de ces pays sont jugés favorables et bienvenues dans un contexte de relance économique suite à la période de crise qui a touchés les pays développés notamment occidentaux.

Lorsque le prix du baril de pétrole augmente les conséquences sont lourdes pour les économies de pays consommateurs et non producteurs de cette énergie. Baisse de certaines activités, réduction du pouvoir d’achat des ménages, qui poussent à des questionnements concernant l’économie elle même du pays.

Mais lorsqu’une baisse apparaît, et dans ce contexte une très forte baisse, les effets sont inverses. La facture énergétique de la France s’est trouvée fortement allégée par exemple. Les importations nettes de pétrole coutent environ 52 milliards d’euros par an à à France. Si le faible niveau des cours pétroliers se maintient cela permettrait à court terme des économies de plus de 25 milliards d’euros et un redressement de sa balance commerciale inattendue. Ces effets pour même conduire à se généraliser sur l’ensemble de l’économie et faire gagner des points de croissance.

La baisse des cours pétroliers génère également de nouvelle richesse pour les acteurs économiques. A court terme les effets sont positifs et cela permet une croissance envisageable si les effets perdurent et les prix n’augmentent pas.

Le premier facteur de réjouissance de la baisse du marché de pétrole se répercute directement pour le consommateur au niveau de la pompe à essence. En effet en 2016 en France les prix du carburant ont été à un niveau bas ce qui permet d’augmenter immédiatement le pouvoir d’achat des ménages qui répercutent ce gain sur d’autres consommations et c’est tout l’économie qui en bénéficie.

Ensuite pour les entreprises qui consomme beaucoup d’hydrocarbure cette soudaine baisse est une aubaine, comme dans les secteurs du transport, de l’agriculture et de l’aéronautique par exemple.

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