Les enjeux de la baisse des prix du pétrole
Cours : Les enjeux de la baisse des prix du pétrole. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar boobaobama • 16 Mars 2017 • Cours • 2 129 Mots (9 Pages) • 840 Vues
CORRIGÉ LES ENJEUX DE LA BAISSE DU PRIX DU PÉTROLE
Le pétrole est la source d’énergie primaire la plus utilisée dans le monde. On a longtemps cru à l’épuisement des réserves et à la fin du pétrole, mais de nouvelles sources d’exploitation sont régulièrement découvertes. Ainsi, l’industrie pétrolière se développe actuellement surtout par l’exploitation des pétroles non conventionnels issus des schistes et sables bitumineux, rendant la ressource moins rare et contribuant à la baisse des prix. Au cours de la seconde partie du XXe siècle, le prix du pétrole a beaucoup varié entraînant des conséquences plus ou moins fortes sur les économies.
Nous allons présenter le marché du pétrole, c’est-à-dire la rencontre entre des offreurs et des consommateurs qui permet de déterminer le prix d’équilibre. Logiquement, selon la loi de l’offre et de la demande, lorsque l’offre est supérieure à la demande, le prix baisse et cela tend à faire chuter l’offre. Nous verrons dans un premier temps la présentation du marché du pétrole, puis l’incidence de la variation des prix du pétrole sur le comportement des agents et enfin les enjeux économiques et environnementaux de la baisse actuelle du prix du pétrole.
I. Le marché du pétrole
A. Les producteurs
Le marché des producteurs est organisé depuis les années 1960 autour de l’Organisation des producteurs de pétrole (OPEP). Le principal producteur de l’OPEP est l’Arabie Saoudite avec une production 11 505 millions de barils par jour. Les pays membres de l’OPEP produisent du pétrole conventionnel .La production des pays membres de l’OPEP s'est établie en 2014 à 56,48 millions de barils/jour, en hausse de 4% sur un an La part de marché du cartel a atteint 41%, son plus faible niveau depuis 2003.
La Russie fait également partie des principaux producteurs avec 10 838 millions de barils par jour.
Mais, avec la hausse des prix du pétrole, de nouvelles sources de pétrole non conventionnelles ont été exploitées, notamment par les États-Unis qui sont devenus en 2014 numéro un mondial des producteurs. Leur production est passée de 9 335 millions de barils par jour en 2004 à 11 644 millions de barils en 2014.
La production non-Opep devrait augmenter de 1 million de barils/jour à 58 millions de barils/jour, à noter que la Chine dispose de réserves abondantes de schiste qu'il compte bien exploiter.
B. Les consommateurs
La consommation de pétrole a progressé de 139 % entre 1980 et 2012
Avec une hausse de leur consommation en 2014, les États-Unis demeurent les plus gros consommateurs de pétrole ; la part de la consommation mondiale des États-Unis représente 19,9%. Ils se distinguent ainsi des autres membres de l’OCDE dont la consommation diminue depuis près de dix ans sous l’effet concomitant du ralentissement économique et des politiques d’efficacité énergétique. C’est le cas du Japon, troisième plus gros consommateur de la planète (-5,2 %), de l’Allemagne (-1,7 %) et de la France (-3 %).
Dans le reste du monde, la consommation mondiale de pétrole continue d’augmenter tirée par les besoins de la Chine (+3,3%), du Brésil (+5,4%), de l’Inde (+ 3%), mais également de l’Arabie saoudite (+7,3%) qui utilise le pétrole pour dessaler l’eau de mer et produire une partie de son électricité.
C. Les prix
La volatilité est une mesure statistique de l'écart typiquement observé sur le cours d'un actif financier ou d’une matière première sur une période donnée. En d'autres termes, la volatilité est la propension d'un titre ou d’une matière première à s'écarter de son cours moyen au cours d'une période donnée.
Le choc pétrolier se caractérise par une hausse progressive des cours du pétrole de 2002 (20$ le baril) à 2007, puis par une montée en flèche d'une ampleur et d'un niveau inégalés au en 2008 (près de 140$ le baril), liée à une hausse de la demande dans un contexte de forte croissance économique, alors que la production de pétrole stagnait, faisant craindre une coupure des approvisionnements. Le déclenchement de la crise financière puis économique fin 2008 provoque un effondrement des cours du pétrole (40$ le baril en 2009).
La reprise des cours a été très soutenue des 2010, les prix remontant fortement pour avoisiner les 80 dollars le baril en 2010. Cette remontée des cours s’explique par la réduction concertée de la production par l’OPEP ainsi que par une reprise timide de la croissance dans les pays émergents d’Asie.
La baisse du prix du pétrole tient à la conjugaison de deux paramètres essentiels sur ce marché : la révision à la baisse des perspectives de croissance économique mondiale, qui a incité les opérateurs à anticiper une chute de la demande de pétrole en 2015, et la hausse de la production, tirée par l'exploitation du pétrole de schiste américain. C'est cette prise de conscience d'une situation d'excès d'offre future qui a provoqué un retournement brutal du sentiment des intervenants sur le marché du pétrole et provoqué le décrochage des cours.
II. L’incidence de la variation des prix sur le comportement des agents et les enjeux économiques
A. Les pays importateurs
La facture pétrolière globale est descendue sous les 2% du PIB mondial en 2015, pour la première fois depuis 1999. En 2014, elle en représentait encore plus du double (5%). A titre d’exemple, la facture énergétique de la France a diminué de 14,6 milliards d’euros entre 2014 et 2015 (de 54,7 à 40,1 milliards)
Néanmoins, l’effet positif de la chute des prix du pétrole est à nuancer, notamment du fait des externalités négatives qui impactent les finances publiques. De par la faible inflation qu’elle entraîne : les recettes fiscales en sont grandement impactées, notamment celles issues de la TVA, qui représentent en France 50 % des recettes fiscales en 2015. Lorsque les prix (et les revenus) augmentent, les impôts prélevés par les Etats, comme la TVA, s'accroissent en proportion. Avec l'inflation, les recettes publiques augmentent, tandis que les remboursements restent fixes: la dette pèse moins dans le budget de l'Etat, le désendettement est facilité. Or La zone euro a connu une inflation nulle en 2015, d’après les chiffres de la Commission européenne qui a revu ses prévisions à la baisse pour 2016 (+ 0,5 % contre + 1% en novembre dernier)
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