Les raisons de la forte baisse des prix du pétrole
Commentaire de texte : Les raisons de la forte baisse des prix du pétrole. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar wazaby • 14 Mai 2015 • Commentaire de texte • 899 Mots (4 Pages) • 573 Vues
La brusque baisse des cours du brut ces derniers mois après trois années de stabilité est-elle due aux seuls équilibres du marché? Peut-être pas. Certes, le ralentissement de l'économie mondiale, en particulier en Chine, "l'atelier du monde", contribue à freiner la demande. Certes, avec l'essor de leur production de pétrole de schiste, les Etats-Unis n'ont plus besoin d'importer d'or noir. Certes, le pétrole libyen et irakien a recommencé à couler abondamment, malgré le désordre au Moyen-Orient. Mais, le prix du pétrole stabilisé autour de 110 dollars le baril au début de l'été a perdu 25% en l'espace de quatre mois. Il a atteint son plus bas niveau depuis 2010.
Plusieurs des pays exportateurs de pétrole appellent à une réunion de l'Opep pour arrêter la chute des cours en réduisant la production. Mais Riyad, par la voix de son ministre du pétrole, Ali al-Naimi, ainsi que le Koweït, ont manifesté ouvertement leur intention de les laisser filer à la baisse. De quoi nourrir les soupçons d'un usage politique de cette baisse par l'Arabie saoudite.
L'Iran, la Russie et le Venezuela premiers affectés
La monarchie saoudienne, dont la production représente un tiers de celle de l'Opep, dispose de suffisamment de réserves pour se permettre de supporter une baisse des prix pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Plusieurs des pays rivaux du Royaume - ou ceux en conflit plus ou moins larvé avec les Etats-Unis - seraient en revanche durement affectés par une chute durable des cours en dessous de 90 dollars le baril. Les budgets de l'Iran, de la Russie, ou du Venezuela ont en effet été calculés sur la base d'un baril à plus de 100 dollars.
Au point que plusieurs observateurs voient dans la position saoudienne une action concertée avec la Maison blanche pour les affaiblir. "Cette baisse des prix sert les intérêts stratégiques des États-Unis et de l'Arabie saoudite", assure Thomas Friedman dans le New York Times L'éditorialiste subodore dans cette politique une "guerre par d'autres moyens" à l'encontre de Moscou et de Téhéran. Les recettes d'exportation de pétrole représentent environ 60% des recettes publiques de l'Iran et plus de la moitié de celles de la Russie. Une vision des choses partagée par l'ancien ministre russe des finances Alexeï Koudrine, comme le rapporte Le Courrier de Russie: "Il n'est pas exclu que la chute actuelle des prix du pétrole soit le résultat d'un complot entre plusieurs acteurs majeurs du marché, notamment les États-Unis et le Proche-Orient".
Les accusations de Moscou...
La Pravda avait d'ailleurs anticipé cette baisse, en pleine crise ukrainienne au printemps dernier: "Obama veut que l'Arabie saoudite détruise l'économie russe", titrait le journal au mois d'avril, s'appuyant sur le passé pour justifier sa lecture des événements. L'action conjointe de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis dans les années 1980 serait même à l'origine de la fin de l'URSS: "En 1985, le Royaume a quintuplé sa production, de 2 à 10 millions de barils par jour, et provoqué une chute du prix du baril de 32 à 10 dollars. Acculé, Moscou a augmenté
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