Notes de cours d'économie industrielle
Dissertation : Notes de cours d'économie industrielle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 27 Mai 2012 • 9 378 Mots (38 Pages) • 2 919 Vues
Notes de cours
Économie Industrielle
Année universitaire 2011 - 2012
Economie Industrielle
Introduction
Au début du 20ème siècle, et encore plus nettement depuis la seconde guerre mondiale, l'économie industrielle (E I) a connu un remarquable essor. Celui-ci correspond tout autant à un souci de rejet des schémas théoriques mal adaptés pour rendre compte de la réalité industrielle qu'à un besoin de forger des instruments opératoires nouveaux dans le cadre des théories radicalement nouvelles. En ce moment, il était déjà clair que les constructions théoriques dominantes telles que les théories classiques et néo-classiques n'intégraient pas vraiment les caractéristiques de la réalité industrielle, encore moins les nouvelles. Alors, l'on s'interroge sur ce qu'est cette discipline qui va intégrer les nouvelles caractéristiques de la réalité industrielle ?
I- Historique
Il serait fondamentalement injuste de passer sous silence les apports déterminants des auteurs tels J-B SAY (France), LIST (Allemagne) qui ont consacré d'importants développements à l'analyse des premiers systèmes industriels, mais il est incontestablement vérifié qu'A. Marshall (Grande-Bretagne) est le père de l'EI. En effet, dans ses principaux ouvrages, il étudie l'organisation industrielle, ie cette forme d'entreprise nouvelle qui vient remplacer la manufacture et lui est très supérieure en efficacité. Il analyse concrètement cette nouvelle organisation du travail et de la production et en déduit certains concepts permettant de comprendre la domination de certaines firmes sur d'autres (price making et price taking firms). Ses observations empiriques débouchent sur la théorie de l'équilibre partiel, construite à partir de la firme représentative.
Alors, il présente une analyse des phases de développement des industries et s'efforce d'intégrer les apports des écoles descriptives dans un ensemble de développement théorique plus complexe, de façon à créer un cadre réaliste d'analyse, d'inspiration à la fois classique et néo-classique. La démarche d'A. Marshall révèle déjà très bien ce que sera par la suite toute la démarche de l'EI. Elle ne constitue pas en effet une stricte rupture par rapport à l'analyse qui sera dominante. Elle correspond seulement au souci de confronter les prédictions de l'économie pure avec les faits quotidiens.
Malheureusement certains auteurs (ses successeurs) vont progressivement faire perdre à cette démarche marshallienne son souci d'intégrer les faits dans un cadre théorique plus vaste simplifiant l'analyse d'une manière drastique, pour donner l'allure d'un système plus rigoureux, plus scientifique mais bien appauvri.
Historiquement, deux "traditions" d'économie industrielle s'opposent et se complètent. La première, appelée tradition d'Harvard, date des années 1920 et est principalement empirique. Elle s'est développée autour d'un modèle structure _ procédé _ performance.
La structure du marché (le nombre de vendeurs, le degré de différenciation des produits, la structure des coûts, le degré d'intégration verticale,...) définit les procédés (prix, qualité, R&D, investissement, publicité,...) qui vont eux-mêmes définir la performance du marché (efficacité, innovation, profit,...).
Cette première vision de l'économie industrielle se construite principalement autour d'études statistiques, sans support théorique. Il s'agit d'identifier au moyen d'une relation (souvent linéaire) l'impact de diverses variables sur le profit.
En formalisant, les relations testées sont du type :
où la profitabilité (de la firme ou du secteur) est fonction du taux de concentration (mesure de la compétition dans le secteur,...) ; et des barrières à l'entrée.
Ce type de méthodologie pose toutefois de nombreux problèmes. Outre le problème de mesure (il faut être capable de mesurer correctement le taux de concentration ou les barrières à l'entrée), il est apparu que ce type de méthodes identifiait uniquement les corrélations et non les liens de causalité. On peut en effet imaginer que des effets vont dans l'autre sens, c'est-à-dire par exemple de la profitabilité vers les barrières à l'entrée (plus un marché est profitable, plus les firmes vont pouvoir mettre en place des stratégies coûteuses pour empêcher l'entrée de nouveaux concurrents).
Ainsi une nouvelle méthodologie s'est développée depuis les années 1970. Elle est appelée "tradition de Chicago". Cette tradition s'appuie sur le besoin d'une théorie rigoureuse analysant les différents liens de causalité liés à l'économie industrielle. Elle utilise ensuite des études plus empiriques pour identifier les différentes théories concurrentes.
II- Domaines D'application
L'EI est un schéma de description ainsi qu'un outil de précision et d'action susceptible de servir à différents acteurs de la vie économique :
aux entreprises, pour connaître le cadre contraignant et contingent dans lequel elles effectuent leur calcul économique et prennent leurs décisions stratégiques ;
aux pouvoirs publics, pour apprécier la contribution d'une industrie donnée à la réalisation des grands équilibres macroéconomiques et les possibilités d'y apporter des inflexions ;
aux banques et aux autres apporteurs de capitaux, pour se forger une opinion sur la rentabilité et la solvabilité présente et à venir des firmes engagées dans un secteur d'activité ;
aux fournisseurs de biens et services, dont l'activité est étroitement liée à un secteur-client, pour estimer le rapport de forces dans lequel ils sont placés face à leurs clients et pour apprécier le potentiel de croissance de leurs débouchés ;
aux syndicats professionnels, pour estimer l'efficacité du fonctionnement de leur industrie, sa capacité
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