Note Sectorielle Secteur Industrielle

Centre de cas

7 40 2004 001

L’industrie de la construction – Note sectorielle

Document pédagogique produit par Lotfi BENCHEKROUN sous la direction du professeur Louis Jacques FILION.

Ce document traite du secteur de la rénovation résidentielle. Dans un premier temps, les auteurs décrivent le secteur de la construction contractuelle dans le but de comprendre sa nature, de connaître son évolution et de juger de son importance relative dans l’économie canadienne. Dans un deuxième temps, ils donnent une description et une analyse du marché, de l’environnement, et des intervenants. Par la suite, ils proposent une analyse de la concurrence, des forces et des faiblesses, des occasions d’affaires et des menaces ainsi que des facteurs clés de succès dans le secteur. Le document se termine sur les conditions d’un positionnement adéquat d’un projet d’entreprise dans le secteur de la rénovation pour maximiser les chances de succès et élaborer des scénarios réalistes à la lumière des possibilités existantes.

1. Description générale du secteur

a) Nature de l’industrie et principales activités :

L’industrie de la construction est un volet essentiel de toute économie. Elle voit à la construction des installations et à l’infrastructure de soutien nécessaire pour que le pays puisse offrir bien-être, hébergement et services aux Canadiens. La construction représente une part importante de l’activité économique de tout pays (15 % du produit intérieur brut (PIB) au Canada) et la plus grande part des nouveaux investissements (au Canada, 48 %). L’efficacité de la construction représente un facteur important de la compétitivité des industries d’un pays ainsi que du niveau de vie de ses citoyens. Dans les pays industrialisés, une part de plus en plus importante du secteur de la construction est consacrée à l’entretien des actifs immobiliers existants, alors que la propor-tion du PIB général voué à la construction a tendance à diminuer. La construction est un proces-sus à multiples facettes, regroupant un grand nombre d’intervenants et d’industries. Tous y jouent un rôle clé qui détermine le coût, la qualité et le temps nécessaire pour mener un projet à terme. Le processus de construction se répartit en sept étapes principales dont celle de l’entretien des actifs une fois le projet achevé.

b) Évolution du secteur :

La construction est un secteur ancien, qui remonte à la nuit des temps. Bon nombre des moyens utilisés dans la construction des projets sont déterminés par les traditions locales et divers facteurs géographiques tels que la disponibilité des matériaux et les conditions environnementales (le froid, l’humidité, la présence de termites, etc.). Ces facteurs influencent les démarches en matière de réglementation, le choix des matériaux, les fonctions structurelles et esthétiques de la

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L’industrie de la construction – Note sectorielle

conception et de la répartition des responsabilités entre les diverses professions et métiers spécia-lisés. Les pénuries de travailleurs qualifiés du secteur de la construction se sont révélées être un problème dans beaucoup d’endroits en Amérique du Nord. Elles ont eu pour conséquence d’aider à alimenter diverses innovations dans les secteurs de la machinerie, de l’équipement et des techniques de construction.

Ces dernières années (2001, 2002 et 2003), en commençant avec la récession de 1990, l’industrie a connu la période de stagnation la plus prolongée depuis la crise des années 1930. Cette situation découle de la conjugaison de facteurs cycliques, démographiques et structurels. Le marché de la construction résidentielle a dû faire face à une baisse du revenu disponible ainsi qu’à une réduc-tion du nombre de nouveaux ménages. De plus, tous les marchés ont subi une augmentation des taux d’intérêt réels.

Des changements structurels importants apportés aux modes d’investissement du secteur des services ont aussi contribué à l’affaiblissement de la demande de construction. Au fil des ans, par suite de l’accroissement des investissements du secteur des services dans de nouvelles technolo-gies (p. ex., les technologies de l’information et le commerce électronique), la proportion des investissements du secteur des services liée à la construction a diminué, atteignant moins de 50 % de l’investissement du secteur en 1993 alors qu’elle était de près de 70 % en 1955.

La période de stagnation du marché canadien de la construction a surtout été restreinte au marché des constructions neuves. Le marché des réparations, des rénovations et de la restauration est demeuré pratiquement inchangé. La croissance de son importance relative, jumelée à la baisse des profits et aux changements apportés à la composition de la demande de construction, a contribué à faire baisser la productivité de l’industrie de la construction.

L’importance accrue des activités de réparation et de rénovation s’est également reflétée sur le volume du travail de construction offert aux entreprises spécialisées. Une grande partie des travaux de réparations et de rénovations se fait à l’interne, sous l’égide des propriétaires fonciers. Comme le volume des réparations et des rénovations a augmenté, la proportion des travaux de construction effectués par les entreprises spécialisées a diminué. Auparavant, les entrepreneurs en construction s’acquittaient en général des quatre cinquièmes de la construction canadienne. Cette proportion est maintenant passée aux deux tiers de l’ensemble des activités de construction.

Les retombées du ralentissement économique, de l’augmentation des coûts et de la diminution de la part du marché ont eu des effets dévastateurs sur le rendement de l’industrie. Les marges de profit ont chuté radicalement et demeurent encore assez faibles.

En plus de devoir faire face à un ralentissement économique, l’industrie de la construction doit relever le défi d’importants changements dans d’autres segments de son milieu d’affaires. La faiblesse des activités sur le marché intérieur a poussé

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