Comment expliquer l’augmentation de la dette publique d’un pays ?

Comment expliquer l’augmentation de la dette publique d’un pays ?

L’Etat est un agent économique qui, pour fonctionner et agir sur l’économie doit disposer d’un budget. Ce budget se définit par des recettes, pouvant être fiscales avec les impôts sur le revenu, les sociétés et le patrimoine et avec les taxes sur la valeur ajoutée ou sur les produits pétroliers par exemple. Ces recettes peuvent également être non fiscales par exemple, les dividendes perçus par l’Etat actionnaire. Le budget de l'Etat est également composé de dépenses permettant de faire fonctionner le pays. Le solde budgétaire correspond donc à l’écart entre les recettes et les dépenses de l'État. Si il est positif on parle alors d’excédent budgétaire, en revanche s’il est négatif on parle de déficit budgétaire ou de déficit public. Il est financé par un ensemble d'emprunts constituant la dette publique. Nous verrons comment on peut expliquer l’augmentation de la dette publique d’un pays. Nous verrons que l’augmentation de la dette publique est liée à la croissance économique d’un Etat mais également à la confiance envers celui-ci.

En cas de déficit, comme expliqué dans le document 3 l'Etat doit recourir à l’emprunt pour se financer. L’ensemble des emprunts d’un Etat et de ses administrations publiques passés auprès des marchés financiers, des banques et des banques centrales comme la Banque centrale européenne constitue la dette publique de celui-ci. Une augmentation des dépenses ainsi qu’une baisse de ces recettes va donc faire augmenter la dette publique.

L’augmentation de la dette publique d’un pays s’explique par sa croissance économique. En effet, si la richesse nationale mesurée par le PIB nominal augmente alors les impôts comme la TVA, l'impôt sur le revenu ou sur les sociétés rapportent d’avantages de recettes à l’Etat. Le déficit budgétaire diminue.  A l'inverse, lorsque le PIB nominal diminue et que le chômage augmente, les recettes diminuent et les dépenses sociales augmentent. Or si les dépenses augmentent et que les recettes diminuent alors le déficit budgétaire augmente, l’Etat doit emprunter davantage pour combler ce déficit, la dette publique augmente donc. Le document 2 permet de vérifier cette idée, en effet comme expliqué dans celui-ci, le déficit public de la France a diminué passant de 3,4% en 2016 a 2,6% en 2017. Cette baisse du déficit s’explique par une forte croissance économique lors de cette année (2%) qui a permis à l'État de diminuer ses dépenses et d’augmenter ses recettes.

En revanche, l'augmentation de la dette publique ne s’explique pas seulement par les recettes et les dépenses de l'Etat mais aussi par le coût de l’emprunt. En effet la dette publique ne peut être comparée à la dette d’autres agents à besoins de financement comme les particuliers ou les entreprises. Un État peut être considéré comme “immortel”, et n’ayant pas de but lucratif. En raison de ces spécificités, en plus du niveau de la dette, le coût de l’emprunt importe. Ce coût dépend de la confiance envers un Etat. En effet, plus les prêteurs ont confiance dans les décisions publiques d’un pays en raison de son évolution, de sa capacité à lever l’impôt, de la qualité de la dépense publique,  de sa capacité à investir dans des projets d’avenir etc plus, ils acceptent de prêter à des taux bas. Par exemple, le Japon  (dette publique de 237,6 % du PIB en 2017), les États-Unis (136 %) sont des pays jugés solvables malgré leur dette élevée en raison de la confiance des institutions de ces pays et de leurs investissements. En revanche en 2010, la Grèce, avec une dette publique de 176,8 % du PIB, a vu son taux d’intérêt exigé par les investisseurs augmenter en raison du manque de confiance à des niveaux tels qu’il lui est devenu impossible de se financer. La confiance dans un Etat est un élément primordial qui lui permet d’avoir des taux d'intérêt plus ou moins avantageux. Une moindre confiance dans l’Etat fait augmenter les taux d'intérêt et mécaniquement la dette.

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