Essai - Politique internationale - mondialisation
Dissertation : Essai - Politique internationale - mondialisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar arkange27 • 11 Juin 2018 • Dissertation • 2 428 Mots (10 Pages) • 683 Vues
Politique internationale : Essai
« Contrairement à l’idée reçue, ce que l’on nomme la ‘globalisation’, ou la ‘mondialisation’, configure l’État, plutôt qu’elle ne le sape. A dire vrai, l’État-nation est son rejeton, et non sa victime. »[1]
Mondialisation, État-nations, cosmopolite, souverainiste, ce sont souvent des concepts et des visions du monde qui se retrouvent mises en opposition dans le débat public. Comme si l’interprétation de la réalité qui est la nôtre ne pouvait-être que binaire, noire ou blanche, que l’on pouvait être soit pour la globalisation, soit pour l’état-nation, que nous devions choisir notre camp. Cette citation de Jean-François Bayart remet en cause cette dialectique qui se trouve être, selon lui, simpliste. Il affirme dans cette citation que la globalisation, contrairement aux préjugés courants, donnerait sa forme à l’état plutôt qu’elle ne lui nuirait. Il va même plus loin en affirmant que la globalisation aurait donné naissance à l’état-nation et ne serait donc pas sa victime. La question que nous allons développer dans cet essai est : la globalisation a-t-elle contribué à former l’état-nation? Cette question s’avère être extrêmement pertinente aux vu des débats et affrontements actuels, entre mouvance identitaires nationalistes et cosmopolite libéraux. Car pour comprendre les enjeux de la globalisation, qui n’a jamais été aussi omniprésente qu’aujourd’hui, il nous faut s’extirper de la dualité simpliste du débat pour tenter d’analyser ce qui lie historiquement l’état-nation à la globalisation. Cela nous permettra de mieux situer dans quelle conjoncture s’inscrivent des événements tels que le Brexit, l’élection de Trump, la montée en pouvoir d’acteurs nationalistes tel qu’Erdogan et Poutine. Laissant l’Occident chancelant, incapable de se positionner dans ce monde qui change, car incapable de produire une interprétation adéquate des dynamiques en jeux et dès lors incapable de proposer une alternative constructive.
Nous allons premièrement nous attacher à tenter de définir la signification du concept de globalisation qu’utilise Bayart dans cette citation pour nous permettre de mieux appréhender son propos et sa signification. Les termes de mondialisation et de globalisation, sont généralement utilisés de la même manière bien que comportant parfois des interprétations légèrement différentes. Nous allons, dans cet essai, nous servir de ces deux termes de manières interchangeable. Ce concept est très large et est source de débat, nous pouvons le définir de plusieurs manières. Principalement une homogénéisation dans des domaines tels que l’économie, la politique, la culture, l’idéologie de modèle commun qui vont amener à une interdépendance entre différentes parties du monde. Cette globalisation proviendrait d’une libre circulation des marchandises, des techniques, de l’information, des personnes, etc. La globalisation peut-être également entendu dans le sens de regrouper des parties distinctes dans un ensemble de différentes manières, notamment par le développement d’un système international, mais est généralement utilisé pour parler du développement du capitalisme comme système économique au niveau mondial, on parle là d’une expansion globale du capitalisme. Pourtant il serait faux de limiter la définition de la globalisation uniquement à sa dimension capitaliste, bien qu’elle en soit l’élément phare, car comme le dit Bayart : «..la confusion entre la globalisation et l’intégration planétaire des marchés des biens et des capitaux. Or cette dernière n’est qu’une manifestation parmi d’autres de la globalisation, indissociable de l’universalisation de l’État-nation et de l’exacerbation des consciences identitaires particularistes. En outre la mondialisation comporte plusieurs « paysages », financier, économique, religieux, idéologique, artistique, technologique, etc., qui peuvent être en synergie ou au contraire en décalage voire en contradiction. »[2]. Maintenant que nous avons définit la globalisation nous allons voir en quoi elle a configuré, pourrait-on même dire former l’État-nation.
Nous allons commencer par voir comment l’économie capitaliste s’est développée et a mené à l’expansion globale du capitalisme, favorisant l’avènement de l’état-nation. Nous pouvons dire que le premier évènement qui mena à une sorte d’unification du globe est le développement de la peste qui décima une grande partie des diverses populations et mena a une certaine unification politique et économique de la masse eurasienne. La conséquence de cette chute démographique est l’émancipation de la paysannerie européenne qui va s’approprier nombre de terres désormais inoccupées. Cela va mener à une tentative de réaffirmation du pouvoir des seigneurs en se réapproprient les espaces communs et en augmentant les rentes petit à petit des paysans. Ce qui permit le développement de deux types de classes : les paysans incapables de payer qui vont se retrouver expropriés et vont devoir vendre leur forces de travail, devenant donc une masse salariale obligée de vendre leurs forces de travail, et les fermiers capitalistes qui vont acquérir de nouvelles terres, engager les paysans pauvres, accroître leurs productivités et vont donc initier le phénomène d’accumulation primitive.
Comme l’a écrit Marx « Ils ont conquis la terre à l’agriculture capitaliste, incorporé le sol au capital et livré à l’industrie des villes les bras dociles d’un prolétariat sans feu ni lieu. »[3]. Mettant en place un mode de production tourné vers le marché et la vente plutôt que la subsistance. Ces transformations internes des nations vont mener à une économie de type capitaliste. Ce qui caractérise le système capitaliste est qu’il est dépendant de l’accès aux marchés. Comme le dit Wood : « ..les capitalistes eux-mêmes, qui dépendent également du marché pour acquérir leurs facteurs de production, ce qui comprend la force de travail de ceux qu’ils emploient, et pour vendre ensuite leur production, moyennant un profit. »[4]. Effectivement pour assurer les moyens de productions il n’est plus possible de produire de manière autarcique et autonome, il devient donc essentiel d’acheter les matériaux nécessaire à la production et de vendre cette production également sur le marché international. Afin d’obtenir un revenu ainsi qu’un capital qui permet de renouveler le cycle de production, sous peine d’être éliminé par la concurrence si le cycle s’interrompt.
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