Diplomatie et organisations intergouvernementales: que fait le multilatéralisme à la politique internationale?

DIPLOMATIE ET ORGANISATIONS INTERGOUVERNEMENTALES: QUE FAIT LE MULTILATÉRALISME À LA POLITIQUE INTERNATIONALE?

Du Traité de Westphalie, en 1648, jetant les bases du droit international moderne par la signature d'une série de traités bilatéraux reconnaissant la souveraineté des Etats tout en mettant fin à la Guerre de Trente ans, au Congrès de Vienne, en 1815, qui réorganise l'Europe après l'aventure napoléonienne, la diplomatie est restée globalement la même. Depuis la fin du XIX° siècle, les questions économiques ont pris une part croissante dans les négociations internationaux.

Les acteurs, tel que l’État, sont engagés dans une diplomatie collective, autrement dit le multilatéralisme.

Le multilatéralisme est une des composantes essentielles de l’ordre international actuel. Il est d’abord un concept à la fois théorique et historique. Il est aussi un mode de coopération et d’action, ainsi qu’un type d’organisation et d’instrument institutionnel. Le multilatéralisme fait entre autre référence donc à une forme de coopération internationale entre des États pour prendre des décisions collectives. Il permet l’édiction de normes internationales ainsi que l’atteintes d’objectifs internationaux. Il implique nécessairement plus de deux acteurs et se distingue du bilatéralisme. Les organisations internationales ont permis l’institutionnalisation du multilatéralisme. Cela consiste pour les états à élaborer des normes, fixer des règles qui permettent de régir les relations entre les États, voir même des politiques publiques concertées.

Les formes et les objectifs du multilatéralisme ont évolué, on distingue quatre phases:

• Après la 2ème Guerre Mondiale, centré sur la reconstruction et la création de mécanisme pour assurer la sécurité collective (droit international) qui s’incarne dans l’organisation des Nations Unies inspiré de la SDN. Les institutions de Bretton Woods sont créées (Banque mondiale et FMI) pour assurer la paix et la sécurité collective, il faut réguler la vie économique (traumatisme de la crise de 1929). Essor du Multilatéralisme qui se prolonge au XXème siècle, 37 organisations internationales en 1909 et 286 en 1992.

• Accession à l’indépendance de nouveaux états qui marque l’irruption du Tiers Monde dans le multilatéralisme, notamment la Banque Mondiale qui accorde des prêts pour aider au développement économique. Montée des questions économiques au niveau des Nations Unies. Commission économique pour l’Amérique Latine (CEPAL) qui cherche à promouvoir une vision tiers-mondiste influencé par les économistes de la dépendance latino-américain.

• Revanche de la puissance avec retournement de la période favorable au pays en développement causé par 2nd choc pétrolier qui a un impact sur la dette des pays en développement qui se retrouve en situation d’endettement extrême. Mis sous tutelle des organisations internationales, fragilisation de leur position de négociation. Plan d’ajustement structurel qui les mets en position de dominé. Difficulté également au nord avec repli sur soi (difficulté économique dû au choc pétrolier année Reagan et Thatcher) Déclin du programme des Nations Unies pour le développement, du CEPAL et de la CNUCED et montée en puissance de la banque mondiale et du FMI.

• Phase actuelle caractérisée par prolifération des thématiques qui doivent être traité au niveau international, des stratégies nouvelles des pays en développement dans le multilatéralisme (Quête siège permanent à l’ONU par les pays émergents.) l’OMC: Chine, Brésil, Afrique du Sud, Inde... rôle moins passifs, tente de forger les décisions pour leurs intérêts propres. Recherche de stabilité, augmentation des club et forums informels (G7 originel agrandit au G8 puis G20) Montée en puissance de l’OCDE qui là aussi n’est pas une organisation internationale comme les autres, son rôle s’est façonné au cours des décennies, spécialisée dans l’édiction de normes internationales et des bonnes pratiques économiques, critiqué comme étant un club de pays riches, critère à l’entrée pour traiter de thématique particulière. Tension entre la volonté de participer à l’édiction de règles communes et les intérêts propres (USA contournant l’ONU régulièrement de fait de ses intérêts).

Ces quatre phases, expliquent de façon succincte le développement du multilatéralisme. Ce qui est important pour comprendre ensuite comment sont liés à présent la politique internationale et le multilatéralisme. Ce sont des logiques historiques qu’il fallait replacer avant de pouvoir débuter l’étude comparative des trois textes concernant la diplomatie et les organisations internationales. Comment les trois textes mettent en évidence la relation entre la diplomatie et les organisations internationales? Quelle est la relation entre multilatéralisme et politique internationale?

Les textes de David Ambrosetti, Michael Barnett et Peter Haas illustrent parfaitement l’idée d’émergence et de mobilisations de normes dans l’espace international. En effet, chacun démontre comment les normes émergent et trouvent leur place dans le système international. Le terme de «norme» renvoi à «ce qui doit être» ou ce qui est «habituel, conforme à la majorité des cas». La norme se définit en vertu des pratiques de l’ensemble des individus composant un groupe social .

Le texte de David Ambrosetti en expliquant les logiques permettant à l’ONU de s’emparer d’un problème et de le faire émerger comme étant une crise, il va démonter les règles pratiques régulant la diplomatie. Il est démontré dans le texte que les diplomates partagent les normes, les règles du jeu de la diplomatie aux Nations Unies. L’ONU est un espace rempli de normes, il faut en avoir conscience pour pouvoir exister dans cet espace. Michael Barnett l’explique bien dans son article. Lui venant du monde académique, dès son arrivé à la délégation américaine il se rend compte qu’il ne dispose pas des éléments normatifs nécessaires pour exister dans l’espace. Il se doit d’apprendre les pratiques formelles et informelles de l’organe Conseil de Sécurité pour pouvoir exister puis ensuite se faire reconnaitre. À travers son récit concernant l’indifférence de l’ONU face au génocide Rwandais, il arrive a mettre en exergue l’aspect normatif de la diplomatie et de l’ONU également.

Ces deux textes analysent le multilatéralisme et comment il s’insère dans la politique internationale. Tandis que le 3ème texte, celui de Peter Haas, en analysant les communautés épistémiques

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