Analyse de situation en Crèche

Objet de réflexion : comment réagir face à la violence d’un enfant ?

Lieu

Mon stage se déroule dans une crèche municipale. Elle accueille des enfants entre 4 mois et 3 ans.

Cette situation a lieu pendant ma troisième semaine de stage.

Deux champs disciplinaires ressortent de cette situation vécue. Ce sont : « Sciences humaines, sociales et droit » et « intervention et intégration des savoirs et posture professionnelle infirmier ».

Présentation de la situation vécue ou de l’action réalisée par l’étudiant

La situation se déroule dans le jardin de la crèche où toute la section des grands (enfants ayant entre 2 et 3 ans), composée des « petits grands », des « moyens grands » et des « grands grands », se retrouve un après-midi après le gouter.

Environ 39 enfants se trouvent dans le jardin avec 5 auxiliaires et 3 stagiaires (une en CAP petite enfante, une en auxiliaire puéricultrice et moi-même).

Je suis ce jour-là au niveau du toboggan avec une auxiliaire puéricultrice pour surveiller qu’il n’y ait pas de problème ou d’accident aux alentours du toboggan.

En dessous du toboggan se trouve un petit espace où les enfants aiment bien se mettre à trois/quatre pour jouer. Je m’occupais des enfants descendant le toboggan tout en passant de temps en temps la tête en dessous pour voir si tout allait bien. C’était le cas. Les enfants jouaient bien jusqu’à ce que j’entende un enfant hurler. Je descends rapidement la tête pour voir ce qu’il se passe. Ayant tout de suite identifié le problème, je m’accorde 2-3 secondes pour faire descendre l’enfant du toboggan, le retenant pour qu’il ne descende pas tout seul. Je demande donc à l’auxiliaire qui était à l’entrée du toboggan de surveiller la descente pour que je m’occupe de la petite fille qui pleurait. Effectivement je n’ai même pas eu besoin de demander ce qu’il s’était passé, voyant le petit garçon (que nous appellerons ici R) tout sourire et la petite fille (que nous appellerons ici S) pleurer le doigt en l’air. Je comprends tout de suite, R a de nouveau mordu. Je vérifie la morsure, elle est assez superficielle. Je décide donc de dire à S qu’on va s’occuper d’elle en la rassurant et en essayant de la calmer. Mais avant, il faut que j’aille faire assoir R. Entre temps, une auxiliaire arrive pour m’aider et décide d’emmener S mettre de l’eau sur son doigt. Cela m’a arrangé puisqu’étant stagiaire je n’ai pas le droit de rester seule avec un enfant. Je prends donc R par la main en le réprimandant un peu et je l’accompagne s’assoir à côté d’une autre auxiliaire. Je lui explique que ce n’est pas bien, que ça fait mal de se faire mordre : c’est interdit et il ne faut plus le refaire. R ne me regarde pas, il a le regard fuyant et rigole. Ce comportement est semble-t-il habituel pour R. L’auxiliaire en charge de lui a pris le relais. Je suis alors allée noter dans le cahier des transmissions l’acte de R et la morsure de S.

Remarques, questionnements :

Je me demande comment réagir face à l’enfant acteur de violence avec l’enfant qui en est victime. Se pose aussi la question de comment faire pour éviter que cela ne se reproduise.

Il est toujours difficile de savoir où se placer vis-à-vis de l’enfant, car je ne suis pas ses parents ni les auxiliaires puéricultrices, qui accompagnent les enfants tout au long de l’année. Je ne suis là que pour 5 semaines : je n’ai d’ailleurs passé qu’une semaine chez les grands, ils ne me connaissaient pas forcément très bien. Donc à partir de quand je peux me permettre de « gronder » un enfant qui fait une bêtise ? Il faut faire attention de ne pas aller trop loin, ce n’est pas mon rôle.

Pour moi le raisonnement a été plus poussé. En effet je pense que derrière cet acte de morsure il y a peut-être un mal-être

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