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APP la bise

Analyse sectorielle : APP la bise. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2019  •  Analyse sectorielle  •  1 282 Mots (6 Pages)  •  562 Vues

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Étape 1 : description de la situation         

        Je suis en stage dans un EHPAD, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Il est 14h30, je passe dans le couloir et aperçoit un patient qui marche devant sa chambre à l’aide d’un déambulateur 4 roues. La patiente est venue dans ce service pour trouble cognitif ainsi qu’une attelle à la jambe qu’elle n’a plus à ce jour. Elle a 79 ans, elle est veuve, elle a perdu ses 2 enfants à 1 ans d’intervalle, a combattu seul un cancer du poumon, et étant fille unique, elle n’a plus de famille. Elle m’interpelle et me demande comment je vais, je lui réponds alors que je vais bien et lui retourne ainsi sa question, j’en profite pour lui notifier les progrès qu’elle a fait depuis son arrivée dans le service car c’était son dernier jour ici, elle allait rejoindre un foyer mieux adapté à son niveau de dépendance. Je la félicite d’être très active et volontaire. Elle me répond que c’est grâce à nous, à l’équipe soignante, qui est très à l’écoute et laisse de la place aux patients. Nous en venons à parler de Lyon, de la Corse et de toutes les autres villes où elle eut travaillé, il est vrai que j’avais souvent l’habitude d’échanger avec cette personne. Je dis bonjour à la patiente pour rejoindre la relève puis partir en Week end. Et elle me demande si elle peut me faire une bise. J’accepte et lui souhaite un bon retour à domicile.

Étape 2 : formulation d’un questionnement

        Cette situation m’a interpellé, car c’est la première fois que cela m’arrive. Sur le coup j’ai été touché qu’elle me demande de lui faire la bise mais je me suis sentie gêné vis à vis de ma posture.

Plusieurs questions me viennent alors à l’esprit :

- le passé du patient joue-t-il sur mon affect et influe-t-il ma décision ?

- aurais-je agis de cette manière si j’avais été accompagnée ?

- la proximité installée par la bise respectait-elle la distance professionnelle ?

- était-ce déplacé d’accepter de lui faire la bise ?

- me serais-je permis de lui faire la bise si j’avais été diplômé ?

- comment remettre le cadre de la distance professionnelle ?

- le fait d’avoir une bonne entente avec cette personne aurait alors influencé ma décision ?

Dans quelle mesure l’affect peut-il influencer ma relation avec le patient ?

Étape 3 : formulation d’hypothèses de cause et de conséquences :

Tout d’abord aucun texte de loi stipule l’interdiction de faire la bise à un patient        

Le fait d’être seul avec le patient sans autre professionnel de santé autour a sans doute nuancé ma décision. Je pense que si j’avais été accompagné, j’aurais refusé la bise de peur de me faire juger par rapport au manque de distance professionnelle. J’aimais bien échanger avec cette patiente. Une relation de proximité s’était alors installée et cela peut être une piste d’explication de cause. Le fait d’être stagiaire est d’autant plus compliqué car je n’ai pas une place de soignant à part entière. Je pense aussi que l’expérience donne des outils pour prendre du recul lors de ce genre de situation. Le fait que le patient soit d’origine italienne a aussi peut être influencé mon choix : cela m’a renvoyé à mes origines personnelles. Ce patient avait peut-être besoin, pour me prouver sa gratitude, de me faire la bise. Il fallait éviter la frustration chez cette dame. Je n’ai pas trouvé ce geste déplacé, car elle m’a demandé poliment et que cela n’a pas eu de conséquences néfastes pour le patient, au contraire. De ce fait, je sais qu’il faut que je travaille sur ma congruence dans mes démarches.

Étape 4 : mise en évidence des apprentissages.

        La congruence correspond à l’authenticité, la cohérence dans l’expression du thérapeute entre ce qu’il ressent, ce qu’il pense, et comment il agit. C’est la capacité à être en lien, à s’adapter avec la complexité de ses pensées et de ses attitudes, à discerner quand, et comment on communique sur ce que l’on ressent, pour que ce soit fait de manière adaptée. C’est aussi de pouvoir discerner ce qui va être approprié d’exprimer, ou de faire. C’est une qualité qui s’acquière avec le temps, les expériences et un travail sur soi.

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