Soins et suite de rééducation

Présentation de la situation

Monsieur R âgé de 64 ans est entré en SSR (soins et suite de rééducation) il y a quelques jours suite à une chute de son canapé qui a entraîné une tétraplégie partielle. Il ne bouge plus les membres inférieurs de son corps et fait quelques mouvements imprécis avec ses membres supérieurs. C’est un homme qui parle très lentement, il perd parfois ses mots. Il est très discret et ne demande jamais rien a l’équipe soignante. Un matin, lors du tour des traitements, l’infirmier me propose d’aider Monsieur R le prendre. C’est à ce moment là qu’il décide de m’exprimer son envie de mourir.

II. Analyse de l’entretien avec Monsieur R

1. Type d’entretien : C’est un entretien d’aide et d’écoute, il est non directif car il est basé sur l’écoute de la personne. Il est informel, non structuré car il est ponctuel et décidé par les circonstances. La demande est implicite. La phrase qui a déclenché cet entretien est « Mettez le feu à mon lit » qui exprime une envie de mourir. Le thème est choisi par le patient.

2. Objectifs : L’objectif que je me suis fixée pour cet entretien était de comprendre le mal-être de Monsieur R, de l’écouter et de pouvoir le rassurer.

3. Acteurs concernés : Les acteurs de cet entretien étaient Monsieur R et moi-même.

4. Moyens utilisés :

Dès le début de l’entretien j’utilise la réitération. En effet, le patient m’exprime son envie de mourir d’une façon violente, et pour être sûr de bien comprendre sa demande je reprends la même phrase que lui. « Mettre le feu à votre lit ? ». Je comprends à ce moment-là, que Monsieur R a besoin de parler de quelque chose d’important. Je lui demande l’autorisation de m’assoir auprès de lui pour être sûr que cela ne l’embête pas, et pour pouvoir me mettre à sa hauteur et qu’il se sente réellement écouté. J’utilise de l’écoute active. Je pose ma main sur son bras comme j’aurais pu le faire pour d’autres patients, sans avoir pris en compte le fait qu’il n’avait que très peu de sensations. Je ne pense pas que le touché était réellement approprié ici. Cela aurait pu accentuer son anxiété face à sa maladie car il sent peu ou pas ma main.

Lorsqu’il m’explique que sa femme est décédée et qu’il se sent seul je lui parle de ses enfants. Avec le recul, je sais que c’était une erreur pour deux raisons :

Cela n’a fait qu’amplifier son anxiété et son sentiment de solitude car ses enfants, connaissant la situation actuelle, ne viennent pas le voir.

De voir Monsieur R encore plus triste qu’au début de l’entretien, m’a submergé d’émotions. J’ai alors dû quitter sa chambre pour pouvoir me reprendre.

Lorsque je reviens dans sa chambre mon objectif premier et de pouvoir le rassurer et de lui expliquer qu’il n’est pas seul face à son handicap. Pour cela, j’utilise la reformulation et le reflet de sentiment. J’essaye, grâce à cette technique de montrer à Monsieur R que j’ai compris ce qu’il voulait m’exprimer et que je suis vraiment à son écoute. Je voulais être sûr d’avoir bien compris que Monsieur R ressentait de la

...