Retour sur expérience

Evaluation semestre 2
Retour sur l’expérience d’accompagnement

SOMMAIRE :

1. Introduction
   
2. Retour sur l’expérience d’accompagnement à partir de deux situations

Connaissance du public :

• Qu’est-ce que j’ai observé des attitudes et comportements de la personne ?
• Qu’est-ce que j’en comprends ?

Entrée en relation :

• Qu’est-ce que j’ai observé de ma manière d’entrer en lien, en relation avec l’autre ?
• Qu’est-ce que j’en comprends ?

Fonction éducative :

• Qu’est-ce que j’ai observé de ma manière de faire repère, de proposer un étayage à la personne ?
• Qu’est-ce que j’en comprends ?
  

1. Retour sur l’expérience globale

• Qu’est-ce qui m’a surpris durant cette première partie de stage et pourquoi ?
• Qu’est ce qui m’a touché et pourquoi ?
• Quel bilan je fais en référence à mes objectifs de stage déclinés dans le projet initial ? Quel écart entre la situation de départ et la situation actuelle et qu’est-ce qui me permet de dire cela ?
• Par quelles étapes je suis passée ?
  

1. Projet

• Comment vous projetez  vous dans cette seconde partie de stage ? Que voulez-vous travailler particulièrement ?
• Par quels moyens pensez-vous pouvoir y parvenir ? De quoi avez-vous besoin pour y parvenir ?
• Quels sont les freins éventuels que vous pensez pouvoir rencontrer dans la mise en œuvre de ces objectifs ?
  

1. Conclusion

1. INTRODUCTION 

De ce travail, je comprends l’importance de revenir sur l’expérience antérieure afin de nommer ce qu’il s’est passé, de rechercher le sens et de s’en servir pour créer de nouveaux objectifs. En effet, dans quelques mois je retourne dans la même structure avec plus de recul et de nouvelles connaissances ce qui me permettra une meilleure analyse de certaines situations.  

1. RETOUR SUR L’EXPERIENCE D’ACCOMPAGNEMENT 

J’ai effectué le premier stage en foyer de vie. C’est un accueil mixte en internat pour les personnes adultes en situation de handicap ayant une certaine autonomie mais qui ne permet pas de vivre seul. Celui-ci dépend de l’Adapei, c’est une association départementale, loi 1901, a pour objectifs de « faire respecter et défendre la dignité des personnes, favoriser leur bien-être, défendre leurs droits et leurs intérêts, faire valoir leur place de citoyen, et proposer des lieux adaptés à chacun ». Le foyer est divisé en deux antennes avec dix résidents de chaque côté.

• Première situation 
  

Le jour où je suis arrivée je n’étais pas très rassurée car je n’avais jamais mis les pieds dans une structure accueillant des personnes en situation de handicap. Je me présente en milieu d’après-midi où se présente devant moi : Delphine. C’est une quinquagénaire atteinte de la trisomie 21 très avenante, elle est venue vers moi pour me dire bonjour, quelques mots sont sortis de sa bouche mais étant très intimidée j’ai répondu par un simple sourire. Elle me présente quelques résidents puis insiste pour me présenter sa chambre. Je la suis étant agréablement surprise que le contact se passe si facilement. Le jour suivant, je me dirige vers Delphine pour la saluer mais n’ayant aucune réponse de sa part et en l’observant je m’aperçois qu’elle est renfermée sur elle-même et le visage fermé. N’étant pas très matinale non plus je n’insiste pas mais je reste étonnée de cette réaction au vu de son accueil le jour d’avant. Lors du repas du midi, je m’occupe du service en servant le repas aux résidents. Delphine met plus de temps pour manger que les autres donc elle se sert seule après tout le monde. A la fin du repas, les personnes qui peuvent débarrassent en amenant la vaisselle dans la cuisine. Je suis dans la cuisine, et c’est le jour de Delphine de ranger. Au moment où je dépose la vaisselle propre sur le charriot, Delphine lève le ton en me criant qu’il ne faut pas faire comme ça et m’explique sa façon de faire. Je reste un peu « bouche-bée » et rétorque qu’il y a plusieurs façons de faire, ce qui est inacceptable pour elle. Je la laisse donc continuer de parler seule et de ranger la vaisselle. Ne comprenant pas sa réaction, j’explique la situation à une personne de l’équipe qui me répond que Delphine accepte difficilement les changements et qu’elle aime contrôler tout ce qu’il se passe dans la cuisine. Après un petit moment calme, je vais voir Delphine dans sa chambre pour qu’on puisse discuter de ce qu’il s’est passé lors du repas, elle m’a ignoré et a refusé de me parler. Ne sachant plus comment faire, je sors de sa chambre me dirigeant vers d’autres activités. Pendant quelques jours j’avais décidé de ne plus aller vers Delphine et la laisser venir vers moi quand elle l’aurait décidé. Je lui parlais uniquement quand il était nécessaire. Cela m’a permis de l’observer. Effectivement lors des repas, j’ai remarqué qu’elle reprenait et contredisait souvent les résidents et l’équipe. Un jour elle répondait aux questions, puis un autre elle m’ignorait totalement. Je ne savais plus ce qu’il fallait faire. Elle intervenait régulièrement pour faire des réflexions déplacées en vers tout le monde. Après ces observations je me suis sentie un peu rassurée car ce n’était pas seulement envers moi. Plus le temps passait, moins je supportais ces remarques régulières et lors des relèves je me suis aperçue que plusieurs personnes étaient en difficulté également avec cette personne. Lors de la réunion pour son projet personnalisé d’accompagnement plusieurs personnes remontent l’information d’être en difficulté pour communiquer avec elle. Il en ressort que par rapport à son parcours de vie, Delphine a très peu confiance en elle car elle a toujours été dévalorisée par sa mère et qu’il ne faut pas la contredire, mais la valoriser quand elle nous fait une remarque déplacée. Par exemple si elle nous dit « faut pas mettre les couverts à cette place, mais de cette façon »  il faut répondre «  oui tu as raison Delphine, mais on peut le mettre de cette façon aussi », c’est les consignes que nous avons reçus de la chef de service. En sortant de la réunion je ne comprenais pas vraiment la réponse de celle-ci, je trouvais qu’elle ne prenait pas en compte toutes les remarques de l’équipe qui ne supportait plus les interventions de Delphine. Puis quelques jours plus tard, une action s’est produite qui m’a fait totalement changer d’avis. Une activité se déroulait dans la pièce commune, il faisait encore jour mais on ne voyait pas très bien. J’ai décidé d’allumer la lumière et tout d’un coup Delphine s’est levée de sa chaise pour éteindre la lumière en beuglant « on n’allume pas la lumière quand il fait jour, ça coûte cher l’électricité ». A ce moment-là j’ai tout de suite compris qu’elle a dû entendre cela de nombreuses fois quand elle vivait chez sa mère comme  moi je l’ai déjà entendu chez mes parents. Toutes les remarques qu’elle faisait c’est ce que sa mère lui a reproché pendant des années. J’ai compris qu’on se sentait persécuter par ces interventions alors qu’au final c’est Delphine qui nous renvoyait tout ce qu’elle a pu vivre au sein de sa famille dans sa jeunesse. Il m’a fallu du temps, de nombreuses discutions, de lire son dossier afin de comprendre pourquoi elle agissait de telle manière.

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