Le Retour de la Russie sur la scene geopolitique mondiale de 1991 a 2012
Mémoires Gratuits : Le Retour de la Russie sur la scene geopolitique mondiale de 1991 a 2012. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar charlescharles • 17 Mars 2013 • 8 962 Mots (36 Pages) • 1 030 Vues
Introduction
De 1945 à 1989, le monde est divisé en deux et s’organise autour des deux superpuissances dominantes, l’URSS et les Etats-Unis. Cet agencement qui dirige le fonctionnement des relations internationales durant toutes ces années disparaît en moins de trois ans avec le bloc de l’Est. Cela débute avec la chute du mur de Berlin en novembre 1989, qui marque la fin de la Guerre Froide et le début de la fin de l’Empire Soviétique. En effet, les réformes (« perestroïka » (restructuration) et la « Glasnost » (transparence)) de Gorbatchev n’ont pas réussi à sauver l’union soviétique de son déclin. Dès 1989, un élan de contestations du modèle soviétique se développe dans les démocraties populaires, qui osent désormais manifester leur envie de liberté ainsi que leur opposition au système économique. C’est ainsi que le 8 décembre 1991 le bloc communiste implose. C’est la fin de la bipolarisation du monde, mettant ainsi un terme aux rivalités entre les deux Grands, que sont les Etats-Unis et l’URSS (Union République Socialiste et Soviétique).
La chute des pouvoirs communistes est perçue par le reste du monde comme l’évènement marquant l’effondrement du totalitarisme rouge. L’anéantissement russe est donc relégué au second plan. Ainsi, les Etats post-communistes se sont vus chaleureusement accueillis par le reste du monde, alors que la « Fédération de Russie » est dès lors perçue comme une menace.
Tandis que les Etats-Unis donnent naissance à un nouvel ordre mondial, la Russie s’empêtre dans une crise identitaire. Elle a perdu son titre de puissance mondiale. Va-t-elle réussir à se redresser ? De quelle manière ? Saura-t-elle jouer de son territoire riche en matières énergétiques afin de recouvrer sa position ? Et cette nouvelle Russie, qui émerge des décombres de l’URSS, où se situe-t-elle par rapport à l’Union Européenne ? Et par rapport aux Etats-Unis ? Quels sont ces principaux projets de reconstruction ?
La Russie, ambitionnée par sa puissance passée, comment va-t-elle concilier héritage soviétique et pratiques occidentales ?
I) UN ETAT RUSSE EN TRANSITION
A. Une transition géographique, la construction d’un Etat Fédéral Russe.
Durant des siècles la Russie a été confondue avec l’Empire, après 1917 elle a été considérée comme simple République de l’URSS et soudain elle émerge de l’ensemble soviétique comme un état à part entière.
Revenons en 1991, la dernière année de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
Lors de son élection à la tête du PCUS (Parti Communiste de l’Union Soviétique) en 1985, Michael Gorbatchev est convaincu que pour survivre l’URSS doit être réformée en profondeur. Il souhaite démocratiser la Parti et l’Etat et met en place la Glasnost (transparence) qui défend un discours de vérité et un assouplissement de la censure ainsi que la Perestroïka (restructuration) ayant pour objectifs de rapprocher l’administration et les citoyens, de développer une plus grande liberté de débats dans les assemblées élues ainsi que l’autonomie de l’Etat par rapport au Parti. Mais l’URSS n’est plus en mesure de suivre, elle est au bord de l’abîme, la situation économique est catastrophique. De plus la perestroïka reste limitée, elle ne touche ni l’armée ni la diplomatie. Le rôle central du Parti n’a pas été remis en cause. Gorbatchev est jugé pas suffisamment conservateur par certains et trop modéré par d’autres, comme Boris Eltsine, alors député de Moscou, qui se fait élire, par la suite, président de la Fédération de Russie en juin 1991. En août 1991, Gorbatchev est victime d’une tentative de coup d’Etat, menée par des militaires nostalgiques de l’époque Brejnev, mais ces derniers échouent en moins de deux jours face aux manifestations des rues. Eltsine alors considéré comme le chef de la résistance fait interdire le Parti communiste et dissout ainsi le seul et dernier lien qui unissait toutes les républiques. Chacune leur tour elles proclament leur indépendance. Le 25 décembre 1991, Michael Gorbatchev président d’une URSS qui n’existe plus donne sa démission.
Les deux drapeaux flottant depuis lors sur le Kremlin rendent compte d’une véritable évaporation de L’Etat. Celui qui depuis soixante-neuf années affirmait son hégémonie se réduit à un ensemble de quinze nouveaux Etats indépendants.
Que faire après l’Empire ? Comment vivre sans l’Empire ?
Ainsi le 8 décembre 1991 Leonid Kravtchouk président de l’Ukraine et Stanislav Chouchkevitch président de la Biélorussie se réunissent dans la forêt de Bieloveje proche de Minsk avec Boris Eltsine pour signer l’acte qui abolit l’URSS et ainsi dissout l’ensemble fondé par Lénine en 1922, ce sont les Accords de Minsk. Créant La Communauté des Etats Slaves qui deviendra quelques jours plus tard La Communauté des Etats Indépendants (CEI). La CEI est signée le 21 décembre 1991 à Ama Ata, et est composée de l’ancien bloc de l’URSS: l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, le Turkménistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan ainsi que les trois pays fondateurs, l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie. Les pays baltes et la Géorgie ne souhaitent pas s’y joindre ayant déjà pour objectif de rejoindre l’Union Européenne. La CEI a pour but de conserver un espace économique préexistant entre les républiques ex-soviétiques. Néanmoins la crise économique et les difficultés rencontrées par les Etats pour construire leur indépendance les amène à privilégier leurs intérêts nationaux et à détruire une grande partie des structures commune aux anciens membres de l’URSS.
Certains rebelles de la CEI imaginent des regroupements qui les éloigneraient le plus possible de Moscou. Ainsi en octobre 1997 la Géorgie, l‘Azerbaïdjan, l’Ukraine et la Moldavie se sont assemblés (rejoint en avril 1999 par l’Ouzbékistan) formant le GUAM. Cet ensemble a pour but de former un pôle pro-occidental et pro OTAN aux frontières Russes. En même temps l’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Ouzbékistan se retirent de la CEI et témoignent de leur volonté d’opposer la nouvelle structure aux instances de la communauté mise en place en 1992 pour Moscou.
La Russie doit également gérer un autre conflit avec son étranger proche, la Tchétchénie située
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