Sommes-nous rendus à la fin de l'ère des partis ?
Dissertation : Sommes-nous rendus à la fin de l'ère des partis ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kamil9170 • 24 Mars 2023 • Dissertation • 3 359 Mots (14 Pages) • 251 Vues
Sommes-nous rendus à la fin de l'ère des partis ?
Introduction:
« Les partis politiques sont les gardiens de la légitimité démocratique. » - Nathalie Kosciusko-Morizet
Nous comprenons ainsi à travers cette citation l' importance et la nécessité pour un pays de garder et de soutenir la pluralité des partis politiques qui sont selon Maurice Duverger " des groupements volontaires plus ou moins organisés, qui prétendent, au nom d’une certaine conception de l’intérêt commun et de la société, assurer seuls ou en coalition, les fonctions de gouvernement"
Néanmoins, l'évolution de la politique, la montée de l'individualisme et l'omniprésence de la technologie ont engendré un environnement politique où les partis politiques traditionnels ont perdu de leur importance. La fragmentation politique, la radicalisation et la polarisation sont devenues des caractéristiques communes de la vie politique contemporaine, posant la question : « sommes-nous arrivés à la fin de l'ère des partis ? ». Cette question suscite des débats animés parmi les analystes politiques, les experts électoraux, y compris et surtout dans les démocraties qui constitueront notre principal cadre d’analyse. Cependant, il est crucial de comprendre l'impact des partis politiques sur l'histoire et leur pertinence pour l'avenir afin de répondre à cette question de manière approfondie et raisonnée. Dans cette optique, cet exposé tentera de répondre à la question en s'appuyant sur une analyse historique, sociologique et contemporaine de la nature et du rôle des partis politiques dans la société.
Sommes-nous donc rendus à la fin de l’ère des partis ?
Pour mener cette réflexion, nous reviendrons d’abord sur les éléments qui poussent à considérer les partis comme des organisations aujourd’hui soumis à d’importantes mutations.(I) Dans un second temps, nous verrons que ces mutations, si elles constituent un défi pour les partis et la démocratie, ne signifient pas la fin inévitable de leur ère(II).
Enfin, dans une ultime partie nous reviendrons sur l’aspect capital de la survie des partis pour la démocratie. (III)
I. Le parti: un concept en réinvention
A. Le déclin des partis traditionnels
On peut dire que l’on assiste à un déclin des partis traditionnels en se basant sur les résultats des dernières élections, l'éclatement des schémas historiques, l'idée de structure de partis plus "floues" du fait de l'effacement des polarisations en dehors des extrêmes.
En effet, comme nous l’évoquions en introduction, les dernières décennies marquent un recul de plus en plus sensible des partis dits “traditionnels” visible notamment en France sous l’égide du clivage entre la droite et la gauche.
En France, la droite et la gauche “vivent ensemble” depuis les débuts de la Vème République ce qui a donné naissance à une forme de solidarité et a permis l'apprentissage d’un vivre ensemble en s’entraînant et se soutenant mutuellement par l’opposition. (l’opposition dualiste rend plus claire la position et les projets de l’un ou l’autre parti)
Néanmoins malgré cette relative coexistence jusque là, l’ordre se bouleverse à présent. Ce changement de paradigme a pu être remarqué plus particulièrement suite aux résultats aux élections, qui a été l’un des marqueurs le plus parlant de ce recul des partis traditionnels qui suit le sillage d'autres événements mais moindres. On peut noter les résultats des élections présidentiels de 1981 (en incluant le candidat Chirac représentant du RPR→ quand on le compte comme un candidat de droit traditionnelle): droite/gauche traditionnelle = + 71% des suffrages
Dans cette même ligné nous avons les élections présidentiels de :2012 = + 55%
→ 2017 = 26 %
→ 2022 = tombe à à peine 6,6%
A cela s’ajoute le fait qu’il ne se sont plus affrontés au second tour depuis et plus que cela: n’y ont pas accédé !
On a pu observer une récurrence inédite dans l’Histoire de la Vème République , puisque il n’y a plus eu de duel droite/gauche au 2nd tour de la présidentielle et qu en plus de cela aucun des deux n'y a accédé depuis 2012.
Ainsi, on comprend donc que ce recul s’inscrit dans une dynamique de longue date et qu’il ne s’agit pas d'un fait isolé ou anecdotique .
Et cela même si un rebond de la tendance est toujours possible. Néanmoins, il reste tout même indéniable que les partis traditionnels s'essoufflent et aujourd'hui en 2023, il est difficile de lire des projets clairs de restructuration après la débâcle électorale des présidentielles
Par ailleurs, des penseurs de la fin du XIX siècles comme les philosophes Alain et Simone Weil, à ne pas confondre avec la ministre ,soutiennent la thèse d’une dégradation de la politique à cause des partis politiques. Plus précisément Simone Weil dans Note sur la suppression générale des partis politiques critique premièrement “l’homogénéité des idées” imposé dans les partis politiques au risque de créer une scission ou une ligne de dissidence dans le parti et donc d’affaiblir le parti. Le militant d’un parti doit perdre son sens critique et penser comme le parti. C’est une des raisons pour lesquelles certaines personnes parlent en disant: Moi en tant que socialiste j’ai tel avis ou tel avis sur la peine de mort ou l’immigration. Ici Simone Weil critique la pensée mécanique diffusée à travers le concept même de parti.
Nous comprenons désormais que le déclin des partis traditionnels semblent finalement avoir été suppléés par de nouvelles formes d’organisation, plus modernes ou plus adaptées aux enjeux politiques, technologiques ou sociétaux actuels tantôt déjà installées tantôt en voie de développement et qu’il convient désormais de nommer
B. L'émergence de nouvelles formes d'organisation
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