Une guerre peut-elle être juste ?

Une guerre peut-elle être juste ?

La guerre est une constante de toutes les époques. De l’Antiquité à nos jours, le monde a connu des conflits. Commençons par définir la notion de guerre. Pour Cicéron, elle est « un débat qui se vide par la force ». Dans l’Encyclopédie, Diderot ajoute à cela le critère des armes, il s’agit alors « d’un différend entre des souverains que l’on vide par la voie des armes ». Grotius quant à lui, précise que la guerre est un état plutôt qu’une action « la guerre est l’état d’individus qui vident leurs différents par la force ». Enfin, Bouthoul évoque la violence de la guerre en disant qu’elle est « une lutte sanglante entre groupements organisés ». Ainsi, par cette violence extrême, la guerre semble toujours moralement inacceptable. Elle déroge à l’interdit de tuer et met en péril l’harmonie entre les peuples.  A première vue, la lutte armée généralisée, figure paroxystique du mal par le nombre souvent exorbitant de morts qu’elle engendre, ne paraît donc pas admissible. Pourtant nous verrons en quoi la guerre peut-elle être juste.

Une guerre peut d’abord être juste au sens de fort.

Dans le Gorgias, le sophiste Calliclès soutient que, dans la nature, la marque du juste est la domination du puissant sur le faible. De même, Thrasymaque dans le Livre I de la République affirme que la justice n’est « rien d’autre que ce qui profite au plus fort ».

Prenons un des exemples de Calliclès, les guerres médiques. Vers 500 av. J-C, les cités grecques installées sur la côte de l'Asie mineure se révoltent contre la domination perse. Athènes intervient sans succès pour leur porter secours. Pour s'assurer qu'une nouvelle intervention des Grecs d'Europe ne sera plus possible dans son empire, Darius Ier, le roi des Perses, exige que les Grecs d'Europe se soumettent. Seules quatre cités, dont Athènes et Sparte, refusent la soumission. Darius décide donc d'envahir la Grèce. Ici, l’empereur perse, sûr de sa force, envahit l’ennemi jugé faible.

Ainsi, la guerre apparaît comme juste si elle est la manifestation du fort sur le faible.

De plus, une guerre peut être considérée comme juste si la fin poursuivie est elle-même juste.

Autrement dit, peu importe les moyens employés tant que la fin est juste. Ainsi Machiavel affirme : « Une guerre est juste quand elle est nécessaire ». Saint Thomas va plus loin en affirmant qu’une guerre « est juste si sa cause est juste et qu’elle poursuit le Bien Commun ». L’exemple des croisades est le plus probant. En 1095, le pape Urbain II lance la première croisade. Elle a pour but de reprendre Jérusalem aux mains des Turcs et de prêcher la parole de Dieu. En ce sens, la guerre sainte est juste parce qu’elle est menée au nom de Dieu.

Par ailleurs, une autre vision de la guerre juste est celle qui voudrait une adéquation des moyens à sa finalité. La fin comme les moyens doivent être moralement acceptables. Ainsi, avec l'avènement du droit international, sont ressortis six règles ou critères

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