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Comment et dans quelles mesures la guerre peut-elle être au cœur des mobilités sur le plan international?

Étude de cas : Comment et dans quelles mesures la guerre peut-elle être au cœur des mobilités sur le plan international?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Octobre 2013  •  Étude de cas  •  3 391 Mots (14 Pages)  •  896 Vues

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De la prise d'Alésia à celle de Jérusalem, des invasions des Francs à la guerre de Cent Ans , la guerre a depuis longtemps était présente dans la société au-delà des frontières nationales. C'est pourquoi l'historiographie récente étend son regard vers un cadre interétatique qui permet de comprendre la guerre comme un fait social total, loin de rompre les relations et les circulations mais vecteur de mobilités spécifiques tels les écrits de H. Drévillon et ceux d'E. Schnakenbourg.

Selon Gaston Bouthoul : « La guerre est une forme de violence qui a pour caractéristique essentielle d'être méthodique et organisée quant aux groupes qui la font et aux manières dont ils la mènent. »

En 1756, dans son Essai sur les mœurs, Voltaire se demandait « dans quel état florissant serait l'Europe sans les guerres continuelles qui la troublent ». Pour celui qui, trois ans plus tard, fit de la guerre un objet de satire en promenant Candide sur le théâtre des opérations militaires, la guerre était devenue un puissant facteur identitaire des états européens. Comment ne pas penser la guerre comme un enjeu fondamental des puissances lorsque des années 1680 à 1789, pour une année de paix, l'Europe connut quatre années de guerre?

Qu 'elle soit de conquête ou de siège, la guerre en Europe manifestait toujours les intérêts d'États soucieux de s'affirmer sur l'échiquier européen.

Comment et dans quelles mesures la guerre peut-elle être au cœur des mobilités sur le plan international?

Dans son Essai général de tactique publié en 1772, le comte de Guibert cite Maurice de Saxe pour rappeler que « tout le secret de l'exercice, tout celui de la guerre est dans les jambes ». Il est donc indispensable d'étudier la guerre comme vecteur de circulations d'hommes qui sont les premiers acteurs directs en amont, en aval mais aussi au centre du champ de bataille.

Alors que l'économie de l'Ancien Régime est qualifiée d' « économie de circulation », quelles sont les incidences de la guerre sur le déplacement des marchandises nécessaires aux armées mais également également l'approvisionnement des populations des pays belligérants.

Puis au regard de ces circulations multiples, on peut envisager la guerre comme vecteur de circulations culturelles, en effet l'espace européen de la guerre a permis de faire évoluer l'art militaire mais également émerger des sciences nouvelles tout comme le brassage de nombreux hommes a permis de multiplier les échanges et les transferts culturels.

L'engagement dans une carrière militaire conduit à une mobilité internationale à différents niveaux, qu'il s'agisse du déplacement des troupes en fonction des enjeux stratégiques, de la provenance étrangère des hommes qui composent l'armée (officiers ou simples soldats).

Mais tout d'abord, les premières figures militaires au cœur de ces circulations sont celles des rois ou de ses représentants (ambassadeurs ou consuls).

En premier lieu, il convient de dire que la plupart du temps, les rois ne furent acteurs que depuis leur palais. Après la guerre de Hollande, Louis XIV délègue par exemple au duc de Bourgogne le soin de conduire l'armée; Louis XV n'apparaît que lors de la bataille de Fontenoy. Les monarques par la suite, ne voyagent que de manière pacifique.

Mais la figure du roi mobile ne témoigne pas toujours d'une ambition volontaire. L'exemple de Jacques II Stuart, roi exilé d'Angleterre suite à la Glorieuse Révolution de 1688 et accueilli par Louis XIV à Saint Germain illustre la mobilité d'un monarque déchu.

Les diplomates constituent des vecteurs privilégiés de l'information politique internationale. Avant d'être des négociateurs (établir les termes d'un traité de paix ou d'une alliance), ils doivent être des informateurs permettant la mise en œuvre des politiques étrangères dans les meilleures conditions possibles. Leur tâche principale consiste à conquérir puis à défendre l'information qu'ils doivent transmettre à leur souverain, en la protégeant des espions ( Bély, 1990). Leur présence peut être un appui considérable pour le suivi d'opérations militaires.

Lors de la Grande Guerre du Nord (1700-1721), la France apparaît particulièrement intéressée par le suivi de l'avancée des armées suédoises car Louis XIV, engagé dans la guerre de Succession espagnole, verrait avec satisfaction l'ouverture d'un nouveau front à l'est de l'Empire. Durant les premières campagnes qui se déroulent au Danemark et en Saxe (1700-1706), la France est relativement bien renseignée sur le déroulement du conflit grâce à la présence de ses envoyés diplomatiques. Mais lorsque le terrain d'opérations se déplacent vers la Russie, elle ne dispose plus d'informateurs alors que l'Angleterre peut compter sur son informateur Charles Whitworth, son ambassadeur à Moscou.

Bien que la diplomatie soit un élément essentiel, le déplacement des troupes est au regard de la forte croissance des masses mobilisées au XVIII ème siècle ( 100 000 en Angleterre, 200 000 en Autriche) un acteur incontournable des circulations internationales.

La rapidité et la régularité de déplacement des armées constituent l'un des principaux objectifs militaires du XVIIIème siècle.

Le port de l'uniforme est généralisé, sa coupe s'adapte pour facilité la marche et la mobilité. Un soldat parcourt en moyenne entre 3 et 7 lieues par jour (soit 12 à 21 km). La « petite guerre », une tactique de harcèlement de l'ennemi, d'attaques de postes par surprise, devient une méthode prisée, surtout après la guerre de Sept Ans. Les hussards (soldats hongrois) sont spécialisés dans cette forme de combat qui se diffuse ensuite dans l'armée française.

Pour être plus rapides dans leurs déplacements et plus efficaces dans la coordination des mouvements, les hommes apprennent à marcher au pas, en suivant le rythme des tambours.

Les troupes en déplacement sont accompagnées par de multiples services: courriers et estafettes chargés de faire circuler l'information militaire, ravitaillement de la troupe, médecins et aumôniers de l'armée, cantinières, vivandières ou lavandières. Certains soldats peuvent aussi être accompagnés par leur famille (femmes et enfants) mais cette pratique tend à disparaître car elle ralentit le déplacement des troupes.

Ces soldats arrivent généralement sous les drapeaux sur la base du volontariat,

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