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TD Politique Mondiale

Étude de cas : TD Politique Mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Octobre 2021  •  Étude de cas  •  1 520 Mots (7 Pages)  •  591 Vues

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Expliquez la doctrine de l’Assimilation et décrivez les différentes étapes de sa mise en théorisation

Ce document 1 est la restitution de propos échangés par Nicolas Bancel et Jean Pierre Dozon sur le sujet de la constitution de la Françafrique. Ils sont tous deux « historiens, anthropologues, et spécialistes de la colonisation et des questions africaines ». Ils définissent la doctrine de l’Assimilation comme un processus de transformation des indigènes leur donnant des droits naturels. Cette doctrine se traduit par le désir « d’être français », « d’être un citoyen ». Elle est de l’ordre de « l’incorporation ». Elle peut être utilisée à la fois par le colonisateur mais aussi par les élites indigènes concernées. Au départ, la doctrine dite officielle est la doctrine d’assimilation, elle permet entre autres de légitimer le colonialisme et participe à l’idéologie républicaine de l’éducation. En somme, l'assimilation suppose que les peuples colonisés doivent adopter les valeurs et la culture du colonisateur dans le but de devenir des citoyens.
Selon Jean-Pierre Dozon, la théorisation de la doctrine d’assimilation est héritée de la Révolution française. Par la suite, dès 1804, date d’instauration du premier empire, le mouvement franc-maçon est considéré comme « ligne de force essentielle » dans l’instauration de l’assimilation, notamment aux Antilles. C’est en effet dans les colonies antillaises, fondées sur le système esclavagiste, qu’on observe la première apparition de la question de l’assimilation. Cette doctrine a été prônée dans la période qui précède la colonisation de l’Afrique, un peu avant 1850, avant la mise en place de l’administration coloniale. Ensuite, la doctrine s’est répandue sur « toutes les scènes coloniales ».  
Par la suite, la France va abandonner « l’assimilation au profit d’un maintien des indigènes en leur état ». A partir de 1880, la France se rend compte qu’il est impossible de « convertir » l’idéologie de l’assimilation en droit puisque cela signifierait la fin de la colonisation. Le désir des Indigènes de devenir citoyens est alors extrêmement important. Vient désormais l’intervention d’un personnage clé de l’assimilation : Blaise Diagne. Il est citoyen de la plus grande scène assimilationniste française : les « fameuses Quatre communes Rufisque, Gorée, Dakar et Saint-Louis » (créée en 1870). Il jouera plus tard le rôle d’un « artisan effréné de la cause assimilationniste » en tant que premier député africain élu à la Chambre des députés française en 1913. C’est d’ailleurs à cette date que sera abandonnée la doctrine. En effet, comme le souligne Nicolas Bancel, la mission d’assimilation passe désormais par la modernisation économique qui ne se maintient que comme un fonds de commerce idéologique de la colonisation française. Il ajoutera ensuite que « la véritable théorisation de cette idéologie assimilationniste se fait sous le gouvernement Ferry » soit en 1880. Pour faire simple, dans un contexte de naissance de « l’anarcho-syndicalisme », les républicains opportunistes sont confrontés à l’opposition de la droite conservatrice et monarchiste. Jules ferry cherche une idéologie susceptible de transcender les clivages, et l’idéologie coloniale le permet. Cette projection coloniale est selon les républicains, susceptible d’apaiser les conflits de classe. C’est là que se constitue cette idéologie républicaine assimilationniste. Cette idéologie donnera par la suite lieu à des foires et à des expositions coloniales.

Quel rôle joue Houphouët-Boigny dans la constitution de la Françafrique ?

En 1945, des partis politiques africains voient le jour, c’est notamment le cas pour celui d’Houphouët-Boigny, homme politique, ministre puis chef d’Etat de la Côte d’Ivoire. Ces partis politiques s’apparentent rapidement aux partis français. Alors qu’il se fait le défenseur d’une communauté, il devient le principal interlocuteur africain des autorités françaises. Son pays, la Côte-d’Ivoire est d’ailleurs le pays qui avait le plus d’échanges avec la métropole pendant cette période. Il était riche et ses ressources lui permettaient d’avoir le contrôle sur de nombreux autres pays africains. Dans les années 1950, l’Etat Français investit massivement en Afrique. Ces investissements sont réalisés par le FIDES. Houphouët-Boigny a, à partir de ce moment-là, accès à ces ressources.

Cela renforcera considérablement son pouvoir en Afrique et son influence vis-à-vis de la France.

Houphouët est ce que l’on peut considérer comme un chef d’État adjoint de la Françafrique, ou de l’État franco-africain. Il est le personnage central qui va régler quantité d’affaires pour le compte de l’État franco-africain. C’est en cela qu’il va jouer un rôle primordial dans la constitution de la Françafrique. Il règlera des « problèmes diplomatiques, économiques, financiers, énergétiques, d’armement ». Le rôle d’Houphouët est vital pour la France puisque son influence sur le continent Africain permet l’acheminement de pétrole, d’uranium, d’armes. Ce sont tout autant de ressources qui permettent à la France de garder le statut de « grande puissance ». On parle ici de la phase impériale. De plus, de grandes entreprises françaises telles que Bouygues ou Alsthom s’implanteront en Afrique à des fins stratégiques et que ce sont des personnages clés comme Houphouët qui permettront ceci. Parlant peu à peu d’indépendance (avec le maintien de liens avec la France) pour les Etats africains, Houphouët-Boigny aura joué un rôle majeur dans la constitution de la Françafrique.

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