TD DE VIE POLITIQUE FRANÇAISE
Dissertation : TD DE VIE POLITIQUE FRANÇAISE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kaanoury • 20 Novembre 2016 • Dissertation • 1 883 Mots (8 Pages) • 951 Vues
TD DE VIE POLITIQUE FRANÇAISE
Séance 9 - autour de mai-juin 68 : enjeux et controverses
Contrairement à ce qui est généralement admis, les années 68 ne se limitèrent pas au territoire français. Partout dans le monde, des mouvements idéologiques ou/et contestataires se développent majoritairement chez les jeunes adultes. On retiendra les mouvements de soutien aux tchécoslovaques en Russie ou encore aux Etats-Unis avec les problèmes de ségrégation. En France, mai 68 est souvent réduit au seul mouvement étudiant et bien qu’il en soit l’initiateur, les enjeux aussi bien sociaux que politiques dépassèrent ce cadre. Nous nous demandons alors dans quelles mesures mai 68 dépasse-t-il le seul mouvement étudiant? Nous organiserons notre argumentations sur les trois volets de la crise : la crise étudiante, sociale et politique.
I) mai-juin 68 : une révolution étudiante
Comme nous l’expliquions plus haut, les évènements de mai-juin 68 ne sont pas franco-centré, il y a une véritable développement des idées aussi bien politiques, sociales et culturelles dans le monde. L’un des points communs majeurs est que la jeunesse est le plus souvent au coeur de ces mobilisations. En France quand la crise explose personne ne s’attend à l’envergure qu’elle va prendre. Comparé à beaucoup d’évènement similaire, ce n’est pas une période de crise économique car la période des trente glorieuses est toujours d’actualité (bien qu’elle s’essouffle). Pour autant entre 60 et 70, à cause du baby-boom de l’après-guerre, il y a une multiplication de nombre d’étudiant et l’Etat met en place peu de moyen pour remédier à cela. Dès mars 68, un ras-le-bol se fait sentir. Il y a également de nombreux facteurs qui s’ajoutent à cet agacement, on voit naître un sentiment antimilitariste développé à cause de la Guerre de Viet-Nam, anticonformiste, un rejet du pouvoir, de la bourgeoisie, de l’impérialisme et de la société de consommation. Il y a une formation d’un pouvoir multidimensionnel et mouvant. Les étudiants critiquent également l’éducation qu’ils jugent trop rigide et ont pour mots d’ordres la libération de la créativité. Les étudiants sont les instigateurs du début de ce mouvement d’envergure nationale : vers la fin du mois du mars à l’université de Nanterre des groupes d’étudiants décident d’organiser un meeting sur la question de la Guerre du Vietnam et occupent la tour administrative de leur université. Le directeur décide donc de fermer la faculté pour calmer le mouvement mais cela aura l'effet inverse. Ainsi les étudiants montent sur Paris à la Sorbonne. Encore une fois le recteur décide de suspendre les cours et exige que les étudiants quittent la cour. Ceux-ci refusent et la police intervient. Une solidarité se crée entre les étudiants car certains d’entre eux ont été arrêtés par les CRS. Les premières barricades se mettent en place. 1500 policiers sont déployés, 596 étudiants sont interpellés mais cette répression n'aboutit toujours pas à un retour au calme, bien au contraire. Dès premières négociations sont mise en place mais n’aboutissent à rien et les policiers ont de nouveau l’ordre de charger. Le mouvement fait tâche d’huile et petit à petit les étudiants de province se rebellent à leur tour. On assiste à de véritables combats de rues dans la capitale : voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées, centaines de blessés. A la suite de la nuit des barricades du 10 au 11 mai qui est le point culminant de cette révolte les étudiants vont bénéficier d’un soutien croissant des français qui grâce à la télévision ont pu assister à la brutalité policière. Ce soutien se retrouve notamment chez les ouvriers qui manifesteront à leur tours deux jours plus tard et les partis politiques, principalement de gauche mais également de droite avec Valéry Giscard d’Estaing. Malgré cela l’Etat ne fait rien pour arranger la situation, de Gaulle fait la sourde oreille et les revendications ne sont pas prises au sérieux. Les manifestations reprennent de plus belles lors que Daniel Cohn Bendit, symbole et porte parole du mouvement étudiant est expulsé du pays.
II) une révolution sociale trop souvent oubliée
En effet, encore aujourd’hui l’aspect ouvrier de cette évènement est oublié. Mai-juin 68 apparait avant tout comme un mouvement étudiant, pourtant l’implication ouvrière fut de masse. On comptabilise plus de sept millions de gréviste et, de ce fait, une paralysie économique de trois semaines. Pour autant le mai-juin ouvrier ne semble pas constituer un enjeu mémorielle contrairement aux années 30-40 qui représentent un tournant majeur face aux enjeux démocratiques et sociaux pour les ouvriers. De plus les évènements de 68 sont pénalisés par les transformations qui surviendront deux ans plus tard, il y a un éclatement des situations d’emploi et de non-emploi comme des contrats de travail, la destructions des défenses du monde du travail etc. Pourtant la représentation ouvrière fut importante lors des évènement de mai 68. Comme pour beaucoup d’acteurs présents, les confédérations ouvrières décidèrent d’agir face à la répression policière ayant marquée la première nuit des barricades du 10 au 11 mai. Malgré le climat tendu entre les étudiants et la CGT, bien que la grève était prévue le 14, elle eut lieu un jour plus tôt et fut un succès avec près d’un millions de participant dans la capitale. La mobilisation est tout aussi forte dans les villes de provinces, on constate notamment 90% d’ouvriers en grève dans l’entreprise automobile Renaud-Billancourt. Bien que des prolongations n’étaient pas au programme, les débrayages et occupations spontanées n’ont cessés de se multiplier. La grève se généralise et a touche le France entière le 20 mai. Cela est d’autant plus important que cette mobilisation est spontanée, sans mot d’ordre et font écho aux réminiscence de juin 1936. Les syndicats et et les ouvriers y voient une fenêtre d'opportunité pour leurs revendications car le pouvoir est affaibli par les luttes étudiantes. Les revendications reprennent bien souvent celles avancées dans les conflits antérieurs et qui n’ont pas trouvé de finalité satisfaisante et c’est lors des accords de Grenelle que celles-ci vont tentées d’être avancées. Un accord est rapidement trouvé sur l’augmentation de 35% du SMIG mais les négociations stagnent sur la réduction du temps du travail, les retraites et l’augmentation des salaires dans la fonction publique. La séance est levée le 27 mai soit deux jours après le débuts des échanges et bien que la CGT se dise satisfaite ce n’est pas le cas des autres acteurs sociaux qui reprennent la grève. Les grèves engendrées par mai-juin 68 sont d’autant plus importante car on constate une mobilisation dans des foyers improbables, une entrée en lutte de nouveaux acteurs habituellement peu intégrés dans cet ordre ouvrier comme les OS ou les immigrés, les jeunes ouvriers ainsi que les femmes auront un rôle important bien que peu souligné etc. Il y a une véritable remise en question quant aux statuts des syndicats, des ouvriers, de leur positionnement dans l’entreprise et de la hiérarchie de celle-ci. Il y a également un recours à l’agitation culturelle, qui explique leur rapprochement avec les mouvements étudiante, qui ont pour but de démontrer que « l’ouvrier est un être pensant et pas seulement un exécutant aliéné par la civilisation mécanique. » C’est à travers tout cela que mai-Juin 1968 représente un mouvement social : aussi bien étudiant, qu’ouvrier pourtant son impact semble bien plus grand car la sphère politique semble elle aussi avoir été ébranlé.
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