Méthodologie d'exercices juridiques
Cours : Méthodologie d'exercices juridiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Natalia Serrano • 29 Septembre 2020 • Cours • 4 137 Mots (17 Pages) • 471 Vues
UNIVERSITE DE BORDEAUX
LICENCE, 2ème ANNEE, 1ère SERIE
DROIT CIVIL – DROIT DES OBLIGATIONS I
Chargé de cours :
Valérie Malabat
METHODOLOGIE DES EXERCICES JURIDIQUES
Quel que soit l’exercice proposé (dissertation, commentaire de décision ou cas pratique), l’objectif est identique : il s’agit d’être capable de traiter une question juridique de manière rationnelle. Les deux impératifs essentiels sont la clarté et la cohérence du raisonnement. Mais ces impératifs doivent être déclinés plus précisément en conseils de méthodologie généraux ou spécifiques aux exercices demandés.
I - QUELQUES CONSEILS GENERAUX SUR LA FORME :
L’orthographe et la grammaire doivent être correctement employées. Le style doit être clair et le vocabulaire précis. Pas de phrases compliquées ou pompeuses qui ennuient le correcteur. Pas de style télégraphique, et encore moins de style parlé (dans le genre « et alors Mme X a été assassinée par son voisin... »).
Les titres doivent être assez courts. Ils ne doivent pas contenir de verbes conjugués ni de ponctuation quelle qu’elle soit ( : ; , ! ? ...). Ils doivent exprimer le contenu de la partie à laquelle ils correspondent dans une seule expression. Il faut donc bannir les titres à deux idées.
Exemple : I - La pomme et la poire
A - La pomme
B - La poire
Le titre du I n’est pas du tout satisfaisant : il faut trouver une seule idée qui justifie que la pomme et la poire aient été étudiées ensemble (ex : les fruits à pépins).
Les chapeaux et transitions sont absolument nécessaires. Il faut toujours les rédiger avec le plus grand soin.
- Les chapeaux (ou annonces de sous-parties) doivent justifier les sous-parties qu’ils annoncent. Le chapeau qui se contenterait d’énoncer : « nous verrons donc dans un A ... et dans un B ... » n’est pas suffisant puisqu’il ne justifie aucunement l’étude de ce A et de ce B ainsi que leur distinction. Les chapeaux doivent cependant également annoncer clairement les sous-parties (il est conseillé pour cela, et afin de ne pas perdre le correcteur, d’utiliser dans le chapeau les mots employés dans les titres de ces sous-parties).
- Les transitions doivent respecter les mêmes principes que les chapeaux. Autrement dit, la transition du genre « nous avons vu que..., nous verrons donc que... » n’est pas satisfaisante.
Enfin, une remarque générale s’impose qui tient à la façon de rédiger le devoir quel qu’il soit. Il ne suffit pas de réciter son cours ou un manuel dans un plan même si ce dernier est adapté au sujet proposé. Il faut systématiquement faire le lien avec le sujet posé. A défaut en effet, le devoir ne démontre rien, il n’est qu’une récitation. Il faut donc toujours appliquer et adapter les connaissances au sujet afin de le traiter correctement.
II - CONSEILS DE METHODE APPLIQUES AUX DIFFERENTS EXERCICES
I. La dissertation
A. Première étape : déconstruction du sujet
Il s’agit de définir et d’analyser chacun des termes du sujet puis de les confronter, c’est-à-dire d’examiner quelles sont les relations qu’ils entretiennent. Ce travail sur les termes ou le terme du sujet doit permettre de déterminer les différents éléments du sujet et ainsi d’élaborer une idée générale (ou problématique) qui, dans la mesure du possible, est le produit d’une réflexion personnelle. La « problématique » doit être bien distinguée de l’idée générale. Si le problème soulevé par le sujet peut être formulé de façon interrogative, l’idée générale est la réponse à cette question, qui va être démontrée tout au long de la dissertation.
Il n’y a jamais une et une seule idée générale : la dissertation n’est pas un exercice dogmatique. L’idée générale retenue constitue le fil directeur (le socle) de la démonstration qui sera menée dans les développements. Sans idée générale, il n’y a pas de démonstration et donc pas de dissertation.
B. Seconde étape : élaboration du plan
Le plan doit permettre de défendre de manière rationnelle l’idée générale. C’est la phase de reconstruction.
Ce plan est le plus souvent en deux parties. On considère en effet qu’une démonstration en deux parties est en général plus claire et donc plus convaincante car elle est plus simple. Une démonstration doit être synthétique : les différents éléments ne doivent pas être examinés les uns indépendamment des autres mais en relation les uns avec les autres. Le plan en deux parties semble donc le plus opérationnel car il est nécessairement le plus synthétique.
Un plan doit être clair et doit permettre de faire le tour complet du sujet sans répétition.
Tout plan qui respecte ces objectifs est un bon plan qu’il reste à découvrir pour chaque sujet parce qu’il n’existe pas de plan préconçu valable pour n’importe quel sujet ou n’importe quel type de sujet. On peut cependant relever deux grands types de plans :
- les plans de classement, qui permettent d’ordonner les éléments du sujet.
- les plans dits « d’idées » dont le caractère démonstratif est plus évident (au moins dans les titres) : ces plans peuvent être des plans d’opposition (dont les parties s’opposent) ou des plans complémentaires (dont les parties se complètent).
Il faut toutefois relativiser cette distinction. Un plan d’idées permet toujours de “ranger“ des développements, et donc de les classer, afin de traiter le sujet sans répétition. De même un plan de classement, pour être bon, doit aussi démontrer quelque chose.
Exemple de plan de classement sur le sujet : les personnages d’Hergé
I - Les personnages principaux
A - le personnage principal animal
Milou
B - Le personnage principal humain
Tintin
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