Les partis politiques, organisations démocratiques ?

                                        SOCIOLOGIE POLITIQUE 

Dissertation: « Les partis politiques, organisations démocratiques? »  

“Ce qui rend la politique si difficile à un honnête homme, c'est qu'il y doit presque toujours opter entre les ordres de sa conscience et ceux de son parti.”  Telle est la perception de la démocratie au sein des parties politiques selon Edmond Thiaudière dans son ouvrage intitulé La soif du Juste publié en 1895. Selon lui, les membres des partis politiques sont amenés à respecter inconditionnellement les règles posées par ceux-ci car toute transgression peut se voir sanctionnée. De cela on en déduit que la liberté de conscience et d’expression est en partie remise en cause. D’après son étymologie grecque, Démos le peuple et Kratein le pouvoir ; le régime où le peuple en corps exerce le pouvoir.  Selon la constitution « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. »  

Les partis sont des organisations durables dont les membres se rassemblent au regard de projets politiques partagés, de valeurs communes, ou encore d’alliances d’intérêts. Dans le cadre de la démocratie représentative, ils ont normalement pour objectif la conquête du pouvoir ou, au moins l’accès à celui-ci par des voies constitutionnellement régulières et, spécialement, par le truchement des élections. D’après Daniel Louis Seiler, on doit entendre par parti, des sociations reposant sur un engagement libre ayant pour but de procurer à leurs chefs le pouvoir au sein d’un groupement et à leurs militants actifs des chances idéales ou matérielles, de poursuivre des buts objectifs, d’obtenir des avantages personnels ou de réaliser les deux ensembles. La notion de partis politiques est directement liée à la démocratie puisque sans eux la démocratie n’a pas de sens. La démocratie est un système politique fondé sur deux principes : la souveraineté émane du peuple, le pouvoir représente la volonté de la majorité des citoyens qui ne fait pas totalement abstraction des opinions des minorités. A partir de ce constat fait par Edmond Thiaudière, peut se poser la question de la notion de démocratie au sein de ses groupes politiques, qui semblent, d’un point de vue extérieur, mettre une certaine pression sur les épaules de leurs membres. La question qui se pose est de savoir si les parties politiques incluent-ils la notion de démocratie ? Nous répondrons à cette problématique à travers deux parties, une première axée sur la structure et le fonctionnement des partis politiques et une seconde sur la notion de démocratie au sein de ces groupes politiques.

1. – Les partis politiques, des fondements démocratiques 

La démocratie se fonde sur plusieurs principes, la liberté des individus, l’existence d’une constitution et d’une juridiction associée, la séparation des pouvoirs, la consultation régulière du peuple, l’indépendance de la justice et bien évidemment sur la pluralité des partis, on va bien entendu ici s’intéresser à cette dernière caractéristique, on verra ici pourquoi ils sont fondés sur la démocratie et comment ils participent à cette dernière.

A - Le multipartisme 

Le multipartisme c’est ce qui définit la présence de plusieurs partis politiques au sein d’un régime politique. Les partis politiques caractérisent les démocraties aujourd’hui, on parle de démocratie justement parce que ces partis existent et que grâce à cette pluralité, le peuple est permis de choisir qui le gouvernera. Les partis sont là pour permettre au peuple de choisir, ils créent une passerelle entre la société civile, le peuple, et les institutions gouvernementales, globalement toutes les organisations au sein du gouvernement. Les partis même sont divisés en mouvements, de l’extrême gauche à l’extrême droite, ce qui crée une diversité encore plus importante et une possibilité encore plus large pour les citoyens de trouver qui les représentera le mieux. La pluralité des des partis découle de mouvements sociaux, c’est à dire que l’aboutissement de la création d’un partis est forcément inspirée d’une idéologie sociale forgée par le peuple. En France, trois (3) partis mènent les débats à chaque élection, le parti socialiste à gauche, l’UMP à droite et le Front National à l’extrême droite. Le parti socialiste trouve sa source dans le mouvement politique socialiste, fondé sur l’égalité, la laïcité, le progrès et le développement durable, il se définit également comme républicain. Comme tous les partis il est composé de plusieurs organismes qui créent une hiérarchie : un congrès, qui est la plus haute instance du parti, un conseil national, pour le parti socialiste il est composé de 204 membres élus par le congrès, et 102 secrétaires fédéraux, et il a pour rôle d’exécuter les actions votées par le congrès. Il se compose également d’un bureau national qui gère la partie administrative du parti, et d’un secrétariat national qui est dirigé par le premier secrétaire du parti et a pour rôle de faire appliquer les décisions prises par le conseil national et le bureau national.  

L’UMP, l’union pour un mouvement populaire, est un autre parti important en France, il se fonde sur le principe d’écoute des citoyens, agir avec eux et dans leur intérêt. De son côté, le front national a une idéologie plus conservatrice et nationaliste, notamment au sujet de l’immigration. Tout ça pour souligner la diversité des partis, les divergences d’idéologies que l’on peut retrouver en France, mais c’est le cas dans tous les pays possédant un régime démocratique. Les citoyens étant libre de choisir le parti qui sera en fonction à la tête du gouvernement, le multipartisme  

B – Les élections 

Les structures des partis politiques sont régies par des instruments externes. Ces derniers sont entres autres des principes qui tiennent au bon fonctionnement au sein du parti. De là, découle une nécessité de faire respecter les règles de conduite des partis en instituant des règlements intérieurs, une constitution et d’autres règles officielles afin de mener à bien la politique du parti. Au sein des partis, pour ainsi garantir l’aspect démocratique et éviter toute forme de discrimination, des élections en l’occurence les « primaires » sont organisées pour designer le membre du parti qui sera candidat à la présidentielle. Leur fonction première est la structuration du vote et celle-ci est à valeur constitutionnelle car elle est mentionnée à l’article 4 de la constitution qui stipule que : « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie…. La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation ». De surcroit, ils jouent un rôle de signe de reconnaissance quand les électeurs ne connaissent pas les candidats, ils servent d’étiquette permettant à l’électeur de reconnaitre son parti.  Selon F. Haegel : « Les primaires peuvent être vues aussi comme une tentative de réponse des partis à leur déclin en termes d’adhésions. La démocratisation s’inscrit dans une logique de rétribution des adhérents : adhérez et vous aurez le privilège de désigner le candidat. Reste que, in fine, ce sont les électeurs qui auront le dernier mot et qu’il n’est pas sûr qu’ils soient toujours sur les mêmes positions que les adhérents. »

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