Les classes sociales objectives en France
TD : Les classes sociales objectives en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JulianeF • 30 Novembre 2019 • TD • 2 240 Mots (9 Pages) • 590 Vues
Les classes sociales objectives en France
A. Permanence d’inégalités structurées, d'une stratification de la société
Intro : En France, la mesure des CS est facilitée par un outil : les Professions et Catégories Socio-Professionnelles (CSP ou PCS). Elles permettent de suivre depuis 1953 des groupes sociaux définis, ce qui est unique au monde.
Construites selon 3 critères : la position hiérarchique, le statut (privé, public, indépendant) et le secteur d'activité. Elles sont donc proches de la conception Weberienne des CS, mais aussi de la conception Marxienne car en cas de doute sur le découpage l'avis des partenaires sociaux, donc la conscience de classe, est mobilisé.
Restructuration des classes populaires
Entre 1970 et 2015, les classes populaires ont été fortement restructurées.
On a alors pu observer un augmentation des effectifs des catégories moyennes et supérieures du salariat, et une baisse du nombre d'ouvriers : de 40% de la population active en 1969 à 30% en 2000 et enfin 20% en 2015. (disparition avant fin du 21eme)
Si les employés ont longtemps été tenus à l'écart des ouvriers, les sociologues comme Nisbet en 1959 ne voyant pas de véritable hiérarchie dans le secteur tertiaires, aujourd'hui ils sont considérés comme des « ouvriers du service ». En effet le travail de l'employé est peu valorisé, routinier, malgré la grande diversité des situation (Alain Chenu parle d'un archipel des employés, et exclu des classes populaires les employés du SP, protégés par leur statut).
Ainsi depuis les années 1990 les sociologues assemblent employés et ouvriers en une seule catégorie sociale : les classes populaires contemporaines, qui se révèlent stables depuis 40 ans, à environ 60% de la population active.
GRAPHIQUE : on observe une progression du secteur tertiaire (employés, professions intermédiaires et cadres) et une baisse du secteur secondaire. Ces deux phénomènes se compense et la part de salariés subalternes reste donc stable.
Les classes populaires se caractérisent ainsi d'après Olivier Schwartz :
une position subalterne
un dénuement économique, culturel, symbolique
un manque de perspectives d'avenir (le destin social)
un partage de traits de culture et une séparation des autres classes
Cet ensemble majoritaire dans la population Française est uni sociologiquement par des taches usantes qu'elles soient phy ou psy, une subordination. Yasmine Siblot note que la caractéristique des classes populaires contemporaines est de subir le « temps des autres » c-a-d celui du client, de l'actionnaire, du supérieur hiérarchique...
Permanence d'une classe privilégiée
A l'autre extrémité de la population, un classe sociale privilégiée perdure. L'inégalité entre la majorité de la population et cette classe que l'on pourra qualifier d'élite ou de bourgeoisie (même si ces termes ne se recoupent pas totalement) est variable suivant les indicateurs :
Le rapport interdécile des salaires est de 3 pour les salaires et de 4 pour les revenus, ce qui donne un image relativement égalitaire de la société F
En revanche lorsqu'on s'intéresse au patrimoine, le rapport interdécile est de 70. Et encore, ce résultat prend un compte dans la notion de patrimoine les biens durables comme les voitures. En strict patrimoine 20% de la population ne possède rien.
Louis Chauvel parle de « gouffres » concernant les inégalités de patrimoine : il n'existe pas de situation médiane car même chez les cadres les écarts sont immenses et les perspectives d'accumulation très variées.
Selon les Pinçon-Charlot, la grande bourgeoisie est la « seule véritable classe, sur le mode de l'en-soi et du pour-soi ». Elle se caractérise par :
une accumulation d'un capital économique, culturel, social (relations) et symbolique (patronyme)
une multiterritorialité et une mobilité (à travers un réseau de résidences et de lieux de rencontre)
Une richesse multi-dimensionnelle, pas seulement économique (les nouveaux riches ne sont pas intégrés au groupe et perçus comme rustres)
Cependant la bourgeoisie abrite une grande diversité. Diversité économique d'abord (l'ISF parfois utilisé pour indicateur débute à 1,3 millions d€, alors que B. Arnault et sa famille cumulent plus de 30 milliards d'€). Mais aussi diversité dans les formations, entre les membres ayant suivi un cursus dans une grande école type ENA ou X, et ceux ayant du se contenter d'une école de commerce privée.
La diversité est en revanche moins flagrante dans le capital social et symbolique : le fonctionnement et les nombreuses réunions de ses membres oblige à une totale intégration (sous peine d'exclusion), et chaque nom y est un héritage précieux (bien que les Pinçon-Charlot relèvent que les noms nobles gardent une aura supplémentaire).
Dans « le concert des puissants » François Denord et Paul Lagneau-Ymonet mettent en lumière les classes privilégiées sous un autre angle : celui de l'élite, des dirigeants. Intimement liés à la bourgeoisie, de nombreux membres étant commun, il s'agit ici de montrer la réalité d'une classe fondée sur le partage du pouvoir. Les puissants sont issus des mondes politiques, économiques, administratifs (surtout en France) mais aussi de l'armée, l'église, les médias ou l'université.
Ici il ne s'agit plus seulement d'être bien né, mais également d'être intégrer à l'exercice du pouvoir par des intérêts privés et la puissance publique, qui arbitrent la lutte des puissants.
Dynamiques et conflits de classes
Ce tableau des classes sociales en France ne doit pas être perçu comme fixe : Classes populaires et bourgeoisie évoluent constamment, et de grandes tendances peuvent être relevées.
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