«FASCISME, RELIGION POLITIQUE ET RELIGION DE LA POLITIQUE»
Dissertation : «FASCISME, RELIGION POLITIQUE ET RELIGION DE LA POLITIQUE». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar monica77 • 4 Avril 2019 • Dissertation • 2 286 Mots (10 Pages) • 681 Vues
«FASCISME, RELIGION POLITIQUE ET RELIGION DE LA POLITIQUE»
Didier Musiedlak est né en 1950, il est enseignant en histoire contemporaine à l’Université de Paris Ouest - Nanterre La Défense. Il fait partie des spécialistes en étude du fascisme et de la comparaison des dictatures en Europe et hors d’Europe. Selon une thématique donnée, Didier Musiedlak essaye de mettre en lumière de multiples questions touchant des enjeux internationaux pour ainsi expliquer des processus de politisation. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le fascisme italien, sur les régimes autoritaires et totalitaires dont : Recherches sur la formation de la classe dirigeante italienne, L’État fasciste et sa classe politique, Lo stato fascista et la sua classe politica, Mussolini, Parlementaires en chemise noire et L'Atelier occidental du terrorisme. Aussi, il apparait au sein d’ouvrages collectifs, dont Les totalitarismes : fascisme et nazisme et Les sociétés, la guerre, la paix. Il rédige l’article Fascisme, religion politique et religion de la politique dans lequel il fournit une analyse du concept de religion politique pour expliquer comment des historiens du fascisme usent celui-ci.
L’auteur mentionne dans l’article que les concepts politiques émergent essentiellement d'une histoire. Il tente ainsi de mettre en œuvre par le biais de la généalogie, les limites du concept de religion politique afin d’expliquer comment ce concept a été utilisé par des historiens du fascisme. Il explique alors que l’apparition du concept a été émancipée par rapport à une multitude de difficultés liées aux résistances des paradigmes. C’est suite aux années 1990 que le concept permet de mieux comprendre ce qu’est le fascisme, toutefois le concept est efficace lorsqu’il s’agit de comprendre le fascisme italien, mais il l’est moins lorsqu’il s’agit du concept du fascisme dans son essence scientifique.
Musiedlak explique que le concept a été : « l’objet d’un travail né d’affrontements au sein des constellations politiques et idéologiques qui en ont modifié le contenu.» Il poursuit en disant que l’objectif premier sera d’analyser l’évolution du concept selon la pensée de différents acteurs pour ainsi mettre en contextualisation sa légitimité scientifique. Selon lui, il sera alors possible de fournir une restitution du concept lorsqu’il fut utilisé par des historiens selon de différents contextes.
Il mentionne que le concept de religion politique apparait suite à la crise engendrée par la modernité et qu’il est indissociable de la polémique concernant la sécularisation. Cette polémique engendre une discussion dans lequel on retrouve des opinions départagées selon des penseurs sur la question de l’eschatologie. Selon Carl Schmitt, Éric Voegelin et Karl Löwitz, ils pensent que les catégories du politique de la pensée occidentale sont restées des concepts issus de la théologie. Ce qui voudrait dire qu’il n’y a donc jamais eu de rupture complète entre les mondes moderne et ancien. Dans ce cas, il y aurait eu une conservation de la tradition religieuse pendant plusieurs années sur le plan du politique se retrouvant au centre de la pensée occidentale. Pour cette raison, ils croient que la notion de la religion politique relèverait de la théologie. Cette idéologie d’après Didier Musiedlak est basée sur une période historique « centrée sur la résurgence eschatologique» qui était omniprésente pendant le Moyen Âge. Cette périodisation serait en fait divisée en trois périodes dont celle de la période du Père, l’apparition du Christ et les débuts du fils et enfin celle du Saint-Esprit. L’auteur souligne qu’Éric Voegelin affirme que cette «eschatologie» divisée en trois périodes a permis la composition de la société politique moderne avec ses symboles. L’article souligne donc alors que cela est transposé dans le communisme, avec le communisme primitif, la société de classe et le communisme final. L’article met en lumière le fait que cette idéologie peut même amener à faire une réflexion sur le fascisme dans l’époque du combat, l’époque du combat, la prise du pouvoir et l’adoption d’une nouvelle ère. Il va poursuivre en disant que l’eschatologie se retrouve même sur le plan de la philosophie de l’histoire. Enfin, l’auteur amène aussi que la présence de la religion chrétienne et de la bible mèneront à faire émanciper des concepts politiques dans le contexte d’une doctrine séculière du salut. Ce qui est différent d’autres penseurs qui évoquait que l’histoire était tourné vers l’avenir, notamment selon Hegel, Marx ou d’Auguste comte : « chez Hegel, la providence divine devient la raison qui gouverne le monde, Auguste Comte expose la marche fondamentale de l’esprit humain en plusieurs étapes, Marx voit dans le prolétariat l’instrument qui permettra de satisfaire aux buts eschatologiques du monde, le prolétariat étant l’élu messianique du matérialisme historique.» La seconde pensée dans le débat évoque principalement Max Weber qui souligne que la sécularisation est : «comme un produit plus tardif de la modernité lié à une extension de la rationalité, et en conséquence, à un recul du champ religieux dans le monde moderne. »
Cependant, les interprétations sur la crise de la modernité sont diversifiées et Musiedlak souligne que le constat est finalement le même. Selon lui, la crise de la modernité permet à certains de faire usage de la théologie et de Dieu pour ainsi élaborer des concepts qui vont profiter à ces derniers dans l’objectif ensuite de mieux dominer. C’est dans un contexte dans lequel la crise propose un débat entre le sens et la portée de celle-ci que le concept de religion politique émerge notamment dans une situation dans laquelle une éventuelle apocalypse entre révolutionnaire ou contre-révolutionnaire pourrait se produire. Il ajoute que l’émancipation du concept est aussi reliée à la conjoncture politique qui transforme l’action politique lorsque celui-ci passe à la société de masse.
À ce sujet, l’auteur mentionne qu’il y a deux grandes ruptures fondatrices dont : le cas des États-Unis, où on assiste avec la Révolution à un transfert des confessions religieuses en direction de la république
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