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Article "Les Gilets Jaunes et les exigences de la représentation politique"

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Par   •  16 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 388 Mots (6 Pages)  •  502 Vues

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Compte-Rendu SES – Sciences Politiques 

Présentation de l’auteur

Rémi Lefebvre est un politiste né en 1971 à Lens. Il est Professeur des Universités à Lille et enseigne également à l’Institut d’études politiques de Lille. Il se spécialise dans ses études dans les partis politiques, notamment le Parti Socialiste dont il faisait parti jusqu’à 2018, la sociologie politique du pouvoir local, les mobilisations électorales et plus généralement des questions de démocratie et de représentation politique.

Présentation de l’article & Problématique

Cet article, publié dans « La vie des idées », porte donc sur la question des gilets jaunes. Alors même que le mouvement s’était lancé avec énormément de dynamisme, on a observé un essoufflement progressif de celui-ci, ainsi qu’une absence et une impossibilité à se matérialiser dans le processus électoral, notamment lors des élections européennes de 2019. L’article tente donc de répondre à la question « Qu’est-ce qui explique cet essoufflement ? », ainsi que « Pourquoi le mouvement n’a pas pu, ou su investir le processus électoral ? ». L’auteur tente de démontrer alors que la principale raison de ces phénomènes est le refus de toute représentation politique ainsi que des tous les corps intermédiaires, une volonté de désintermédiation dans le mouvement qui est le symptôme d’une dynamique plus large dans la société française voire les sociétés occidentales dans leur ensemble. C’est là qu’on comprend l’utilité de l’expérience qu’à l’auteur dans le domaine de la représentation politique. Pour ce faire, l’auteur revient sur les différentes caractéristiques spécifiques aux gilets jaunes par rapport aux autres mouvements sociaux qui on eu lieu par le passé, et également sur les différentes étapes du mouvement.

LREM et Gilets Jaunes : les deux faces d’une même pièce

La République en Marche et les Gilets Jaunes semblent être deux mouvements très différents, voire antinomiques, autant du point vue idéologique que sociologique, ce qu’admet l’auteur. En effet LREM prend sa base dans les couches supérieures de la société alors que le mouvement des Gilets Jaunes a une base plus populaire. Cependant, ces deux mouvement tous deux les manifestations d’une même dynamique qui parcourt la société : la désintermédiation politique, c’est-à-dire le refus des corps intermédiaires. Ils sont également tous deux le produit de l’affaiblissement des partis et organisation traditionnelles, et semblent tous les deux avoir émergés soudainement, presque de nulle part. Cependant, cet « démocratie du public » (concept que l’article emprunte à Gérard Noiriel [1]) est portée très différemment par les deux mouvement : LREM le fait « part le haut », autour d’un leader fort, et ayant réussi à gagner le pouvoir en jouant le jeu électoral, alors que le mouvement des Gilets Jaunes le fait plutôt « par le bas », et qui lui a finit par s’estomper de par son incapacité à donner une débouchée politique aux revendications, mais par ces deux moyens les deux ont secoués la « vieille politique ».

Un mouvement spontané et décentralisé

L’article explique que le jeu représentatif traditionnel est organisé en deux institutions principales : les syndicats et les partis. Mais, encore une fois, le mouvement émerge de l’affaiblissement de ces canaux traditionnels, et s’est donc organisé lui même en dehors de ceux-ci. Le mouvement se place donc dans la lignée des « pratiques politiques autonomes », concept que l’article emprunte à Albert Ogien, des pratiques politiques qui se développent en parallèle des institutions traditionnelles tel que le Tea Party aux États-Unis, le Momentum en Grande-Bretagne, et beaucoup d’autres. Mais le mouvement est unique dans son organisation : il est décentralisé, et n’est pas cadré par un parti ou une organisation syndicale, ou même centrale. Cette spontanéité et cette organisation toute particulière bouscules les institutions en place, notamment les syndicats. La CGT tente en vain des rapprochements avec le mouvement en mi-décembre. Cela ne va pas mieux pour les partis politiques, qui eux non plus n’arrive pas à s’approprier le mouvement. Leur manque d’implantation dans les villes moyennes et les zones périurbaines, alors même que c’est cette population de « petits moyens » qui constitue le coeur sociologique du mouvement. Même les partis, qui pourraient se rapprocher du mouvement, comme La France Insoumise n’y arrivent pas. On observer donc une forte méfiance à l’encontre des partis au sein du mouvement : selon une enquête publiée par Le Monde, 60 % des interrogées ne se situent pas sur l’axe gauche-droite, et 8 % ni à gauche ni à droite. Cela va de pair avec une conception moniste du peuple, c’est-à-dire le fait fait de penser que le « peuple » est un et indivisible, sans contradictions internes et que les intérêts sont convergents contre les élites politiques. Le mouvement est divers autant idéologiquement que sociologiquement e cela empêche sa politisation conflictuelle.

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