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Les Gilets Jaunes et la politique

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Par   •  28 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 766 Mots (12 Pages)  •  374 Vues

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Introduction :

Sujet

Comme vous le savez, à partir du 17 novembre 2018 le mouvement des Gilets Jaunes, né du rejet de l’augmentation du prix du carburant, s’est structurée autour du blocage des ronds-points du territoire périurbain, et de manifestations nationales organisées chaque samedi dans les moyennes et grandes villes françaises.

Si le mouvement est soutenue à l’origine par des figures, souvent de droite, appartenant à la petite bourgeoisie, il se fait rapidement investir par une couche plus populaire de la population et s’étends à de nouvelles revendications fiscales (comme la taxation du kérosène ou le rétablissement de l’impôt sur la fortune), sociales (augmentation du Smic) et politiques (référendum d’initiative citoyenne et démission d’Emmanuel Macron)

Mais d’où ce mouvement tire t’il ses origines, comment à t’il été perçu, et que montre t’il de la société française actuelle.

Nous allons tenter de répondre à ces interrogations via la problématique suivante :

‘Dans quelle mesure le mouvement des Gilets Jaunes, en parti hérité des grandes révoltes de l’Histoire de France, et impactant la quasi-entièreté de la classe politique, montre certaines des crises majeures touchant la société française ?’

Nous reviendrons dans un premier temps sur l’héritage historico-politique de ce mouvement unique. Puis nous verrons qu’entre critiques et instrumentalisation il a touché la quasi-entièreté de la classe politique. Pour finalement observer que ce mouvement montre une certaine crise de la démocratie représentative, et du néolibéralisme.

  1. Un mouvement inédit, hérité des grandes révoltes de l’Histoire de France
  1. Un mouvement hérité des grandes révoltes de l’Histoire de France…

Dans cette première partie, nous verrons que le mouvement, même si relativement inédit s’inscrit dans la longue lignée des révoltes de l’Histoire de France.

En effet de nombreux parallèles peuvent être faits entre le mouvement des Gilets Jaunes et les révoltes françaises.

Tout d’abord, le mouvement présente de nombreuses similarités avec la Révolution Française.  Les gilets jaunes comme les sans culottes ont pour prétention de représenter le peuple tout entier ou, au moins, la partie saine du peuple, reconnaissable aujourd’hui à son gilet jaune comme hier à son bonnet rouge, et à fonder l’unité de ce peuple sur sa commune aversion des gouvernants et des privilégiés.

La seconde est la réaction des élus via un « Grand » débat qui peut s’apparenter aux états généraux et aux cahiers de doléances. Certains maires ont aussi repris cette expression à leur compte en ouvrant de leur propre initiative des cahiers de doléances dès l'automne 2018.

Aussi, nous avons affaire, aujourd’hui comme pendant la Révolution française, à des femmes et hommes « faits », pour reprendre l’expression de l’historien Michel Vovelle : des pères et des mères de famille, avec un travail, qui ne veulent pas que les générations suivantes vivent plus mal qu’elles et eux.

Finalement, la situation politique est assez similaire , dans laquelle le clivage central, établi par le mouvement des gilets jaunes lui-même, qui oppose le « peuple » au « monarque » et aux « privilégiés », nous ramène à cette fameuse Révolution française. Car 

dans les deux situations une notion de peuple centrale s’est formée, incarné aujourd’hui par les Gilets Jaunes et il y’a plus de 200 ans par les sans-culottes.

Des parallèles avec d’autres révoltes ont également été faits.

Le philosophe Bernard Henri Lévy définit les Gilets Jaunes comme un mouvement poujadiste. Référence au mouvement lancé par Pierre poujade de 1953 à 1956

ns lequel des petits commerçants et des artisans se sont opposés 

Contre le contrôle fiscal mis en place par l’administration.

De plus, des liens avec la Commune sont aussi établis .

La Commune était aussi , à sa manière, « antisystème ». Comme pour les Gilets Jaunes, Elle n’émanait pas directement des chefs politiques et son origine était en partie liée à des mesures qui étranglaient le peuple des petits artisans, majoritaire dans les quartiers populaires.

Finalement, comme pour toutes les grandes révoltes françaises, le mouvement de 2018 à son symbole.

Le drapeau rouge pour les prolétaires du 19ème siècle ; le poing levé pour les grèves du Front Populaires en 1936 ;

aujourd’hui nous avons le gilet jaune qui en plus de renvoyer au groupe très large des usagers de l’automobile, et des gens utilisant leur véhicule pour aller travailler, donc directement concernés par la hausse des taxes sur le carburant.,  

permet de faire le lien avec tout un pan du monde ouvrier : les employés municipaux, les travailleurs sur les chantiers, etc., qui tous sont amenés à porter ce vêtement de protection.

Le mouvement des Gilets Jaunes est donc par de nombreux aspects un digne héritier des grandes révoltes françaises. Néanmoins, ce mouvement reste assez unique.

  1. … Qui reste néanmoins inédit

Déjà, contrairement à d’autres révoltes, le mouvement des Gilets Jaunes, s’est illustré par une mobilisation nationale et spontanée et par l’articulation entre des milliers d’actions groupusculaires réparties sur tout le territoire.

Cela s’explique déjà par le rôle des réseaux sociaux, qui, en plus d’avoir permis au mouvement de démarrer, ont créé une forme de nouvel espace publique intermédiaire, ou les tracts et les journaux militants n’étaient pas nécessaires.

Par la suite, les médias de masse, ont permis de faire passer le mouvement de l’espace publique intermédiaire à l’espace publique structuré, et donc de le faire prospérer.

Ensuite, selon l’historien Jean-Marc Schiappa, le mouvement des Gilets jaunes n’est pas à proprement parler un mouvement gréviste. Car il n’a occasionné des grèves que marginalement et accessoirement.

De plus, un changement de paradigme policier s’opère avec les Gilets Jaunes. Quand en 1968, lors des nuits des barricades, moins de 300 arrestations avaient eu lieu, ce sont 1300 interpellation et 900 gardes à vue que l’on a pu dénombrer sur la seule journée du 8 décembre 2018.

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